Paroles : Belhiatus, Paul Briollet - Musique : Lucien Delormel - Éditeur : Répertoire Libre, Paris (1897)
Dernièrement dans mon quartier
Il arriva que l'charcutier
Épousa la sœur du fruitier
Qu'était le frère du bottier
L'bottier était l'fils du caf'tier
Qu'était l'oncle du gargotier
C'qui fait qu'tous ces boutiquiers
Étaient parents du charcutier
Au bout d'un an le charcutier
Qu'était l'plus cossu du quartier
S'trouva père d'un p'tit héritier
Qui devint l'neveu du bottier
D'son côté la fille du fruitier
Qui avait épousé l'gargotier
Eut deux gosses à la fin d'janvier
Qui d'vinrent les p'tits n'veux du caf'tier
Or l'aut' soir mourut l'charcutier
On convoqua chaque héritier
Mais au moment d'inventorier
On apprend qu'aucun n'est marié
Il paraît qu'la soeur du fruitier
N'était pas femme du charcutier
Et qu'les deux gosses du gargotier
N'étaient pas d'la soeur du caf'tier
D' cett' façon l'fils du charcutier
N'était plus l'neveu du bottier
Et les enfants du gargotier
N'étaient plus cousins du caf'tier
Et comme la d'moiselle du fruitier
N'était plus femme du gargotier
Et qu'y avait personne à payer
C'est l'État qui va hériter
Comme l'État c'est nous vous r'cevrez
Les uns les pieds du charcutier
Les autres les carottes du fruitier
Ou bien les frites du gargotier
Mais puisque ça vous semble embrouillé
Et que moi j'hérite d'un huissier
En attendant qu'vous compreniez
M'en vais toujours me l'envoyer