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Titre : | La famille Benoîton, Acte I, scène 4 : Le mariage se meurt, mon pauvre ami ! |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Sardou, Victorien |
Interprète(s) : | Sardou, Victorien |
Genre : | Diction : théâtre |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 27 cm (enregistrement acoustique |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Fonotipia |
Numéro de catalogue : | 39207 |
Numéro de matrice : | xPh631 |
Date de l'enregistrement : | 1905 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 2,0ET sur Shure, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar duo declickle, dehiss |
Date du transfert : | 17-09-2024 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Satire légère, cette pièce de théâtre met en scène une famille corrompue de bourgeois parvenus. |
Texte du contenu : | La famille Benoîton, comédie en cinq actes de Victorien Sardou, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 4 novembre 1865
Acte 1, scène 4 Clotilde : Le mariage se meurt, mon pauvre ami !... le mariage est mort !... Le progrès moderne en a fait un objet de luxe qui coûte trop cher. Il n'y a plus d'hommes assez riches pour prendre femme ! Car l'aisance d'autrefois est la gêne d'aujourd'hui ! Exemple : un employé de trois mille francs s'estimait jadis très-heureux d'épouser trente mille francs de dot ; mais au prix croissant de toutes choses et devant ce désir furieux de bien-être qui a gagné toutes les classes, qu'une fille lui apporte soixante mille francs de dot, il vous dira sagement que six mille francs de revenu sont la pauvreté... et viennent les enfants, c'est la misère ! Voilà donc une fille de soixante mille francs qui n'est plus un bon parti, et combien la petite bourgeoisie en a-t-elle à ce prix-là ? Montons plus haut! — la dot est plus belle, mais aussi les exigences sont plus grandes. Les parents ont voiture, hôtel, campagne, et cent mille francs de rente ; la fille élevée sur ce pied, et avec les idées sérieuses qu'on leur donne aujourd'hui, trouvera plus naturel de régler sa dépense sur ses habitudes que sur sa dot; c'est deux cent mille francs qu'elle apporte, c'est vingt mille francs par an qu'elle gaspille !... Total : dix mille francs de rente que coûte à monsieur la belle dot de madame, et les parents sont gaillards, et les espérances sont loin et les dettes sont tout près !... Quant aux jeunes filles persuadées que le revenu intégral de leur dot ne doit pas être absorbé par leurs caprices, si vous en trouvez, mon cher ami, amenez-les-moi !... Elles feront prime sur la place. Et notez que plus on monte, plus le désaccord est grand ! Car madame a des occasions de sorties plus fréquentes, et ce n'est au fond qu'une question de sorties... Je m'explique ! Autrefois, mon cher ami, une femme se mariait pour avoir son chez elle, et gouverner ce petit royaume baptisé d'un nom charmant, presque ridicule aujourd'hui... le ménage! Elle ne sortait guère... D'abord, c'était moins facile ; mais en l'an de grâce 1865 où nous sommes, quelle est la fonction la plus ordinaire d'une maîtresse de maison ? C'est d'être sortie ! « - Madame est sortie ! » Or, chaque sortie, bal, spectacle, concert, promenade, course et visite, ayant un but différent, représente une toilette nouvelle... Comptez, à la fin du mois !... Et puis, l'hiver, on ne sort que de chez soi ! Mais l'été, c'est Paris que l'on quitte !... Une Parisienne aujourd'hui va, vient, trotte de Trouville à Ems, de Bade à Étretat, aussi prestement que son aïeule de l'armoire au linge à l'armoire aux confitures ! Et toujours la toilette qui va son train ! Toilette de wagon, toilette de bateau, toilette de bain, de cheval, de traîneau, de chasse, de pêche, de soleil, de pluie, de brouillard, d'avalanche !... si bien que toutes ces robes cousues l'une à l'autre couvriraient exactement le quartier de terre que monsieur est obligé de vendre pour en acquitter les factures. La pièce complète : http://www.théâtre-documentation.com/sites/default/files/Sardou%20-%20La%20famille%20Benoiton.pdf |
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