Création : Odette Dulac (1900) - reprises : Camille Stéfani, Yvonne Gabaroche, Lucy Vauthrin, Marie Dubas, ...
Paroles : Georges Colias - Musique : Georges Charton - Éditeur : Enoch et Cie, Paris (1900)
Quand j'vois du monde, ça m'interdit
On pleure, j' pleure ; on rit, j'suis en joie
J'comprends jamais très bien c'qu'on m' dit
Je suis candide comme une oie
La bêtise m'est v'nue en naissant
Et, j'ai beau fouiller dans ma tête
Vrai ! j'y trouve rien d'intéressant
J' suis bête !
Ma bêtise plaît aux viveurs
Je suis malgré moi polissonne
J’leur accorde à tous mes faveurs
Je n’sais rien r’fuser à personne
Moi, quand on m’demande un baiser
Je m’dis : C’est dans un but honnête…
J’crois chaque fois qu’on va m’épouser
J’suis bête !
Et j’aurais tant voulu m’marier
Papa voulait que j’reste sage
Mais t’nez, l’autre jour, un couturier
Est v’nu pour me faire un corsage
Je m’déshabille, j’en eus du r’gret
Ce monsieur voulait ma conquête
Je n’m’en suis aperçue qu’après
J' suis bête !
Le médecin qui vient d’me traiter
Il s’collait à moi comme un lierre
J’trouvais qu’sa façon d’m’ausculter
Était troublante et familière
C’est votre guérison qu’j’entreprends
Me disait-il, votre mal, je l’arrête
J’lui donnais toutes les fois vingt francs
J’suis bête !
Quand j' raconte mon histoire, on s' tord
J'ai beau jurer, je n' suis pas crue
Pis à la longue, ça m' fait du tort
On finit par me croire une grue
Toujours la femme se rabaissa
En disant qu'elle est toujours prête
Eh ben, moi, j' viens vous chanter ça
J' suis bête !