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Titre : | Raoul Dufy à Forcalquier : déclarations sur les soins médicaux qu'il a reçus à Boston, regards sur la peinture |
Interprète(s) : | Raoul Dufy |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pyral alu - Radio Luxembourg |
Date de l'enregistrement : | 1952 |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 2,5ET sur Shure, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar duo declickle |
Date du transfert : | 18-05-2025 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Raoul Dufy (1877-1953), peintre, dessinateur, graveur, illustrateur de livres, céramiste, créateur de tissus, de tapisseries et de mobilier, décorateur d'intérieur, d'espaces publics et de théâtre français. |
Texte du contenu : | Entretien avec le peintre Raoul DUFY :
J'ai été soigné merveilleusement à Boston par le Docteur Freddy Homburger. Je suis resté 1 an et demi pour m’assurer que le traitement soit efficace sans m’intoxiquer. Vraiment j’ai un souvenir inoubliable de l’accueil que j’ai reçu des Américains. Notez bien que je n’ai jamais cessé de travailler. Mais, il est certain que sans la cortisone je serais peut-être maintenant comme un bout de bois, je ne pourrais pas bouger, et tandis que maintenant, je marche avec des béquilles. Bien sûr ce n’est pas très drôle et je travaille. [...] Regarder un tableau c’est assez difficile. J’ai quelque fois dit que je m’étais aperçu qu’il y a des gens devant un tableau qui ouvrent la bouche avant d’avoir ouvert les yeux. Parce qu’un tableau c’est tout de même assez long à décortiquer. Enfin, quand vous entendez une symphonie, mon Dieu vous avez tout le temps de l’exécution pour qu’elle vous pénètre, mais un tableau, on n’a pas l’habitude de rester très longtemps devant un tableau. Et surtout quand vous visitez un musée, vous savez qu’il y a tant de salles à parcourir. Vous donnez quelques secondes, quelques minutes d’attention à un tableau, mais ce n’est pas suffisant. Vous n’avez rien vu. Par exemple ce tableau que vous voyez là. Il est commencé depuis 7 ou 8 ans. Et je n’en n’ai jamais été satisfait. Je commence maintenant à voir que je vais pouvoir le terminer. Il faut avoir un tableau devant soi. Il faut déjeuner, il faut dîner devant son tableau. Voilà comment on doit voir la peinture. [...] Les impressionnistes, les fauves : tout a été basé sur la joie des couleurs pures. Mais je m’aperçois que ce n’est pas toute la peinture et qu’on peut très bien faire un tableau noir et blanc qui soit aussi d’une grande beauté picturale. Ainsi l’autre jour on a reproduit dans « Art » le tableau, la nature morte, la grande nature morte que Derain vient d’envoyer au Salon des Tuileries. On pourrait dire qu’il n’y a pour ainsi dire pas de peinture. Mais l’esprit est tellement satisfait. [...] Je crois qu’on se trompe parce qu’on se base sur le passé alors qu’il me semble que c’est sur l’avenir. Ce n’est pas ce qui s’est passé avant vous qui compte, c’est ce qui se passera après. Parce que vous vous trouverez en face d’une humanité que vous n’aurez pas connue, que vous êtes obligé de toucher. Tandis que dans la vie, vous avez à faire à vos amis ou quelquefois vous pouvez vous faire comprendre sans ouvrir la bouche. Tandis que pour toucher les gens de l’avenir, ceux qui ne vous auront pas connu, il faut tout de même leur dire quelque chose. [...] Les prix j’y tiens pas absolument vous savez. J’en ai jamais eu beaucoup même quand j’étais jeune par conséquent j’ai l’habitude de m’en passer. |
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