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Il y a 14 années que j’ai pris mes fonctions de gouverneur. Elles sont passées vite. J’avais redouté le terme de ma vie militaire et cependant je pars sans amertume. C’est que pendant mes nombreuses inspections, j’ai vu l’armée un peu assoupit après la guerre, se réveiller bientôt, se remettre au travail avec ardeur, perfectionner ses manœuvres. J’ai vu en même temps grandir sa force matérielle. Canons, chars motorisés, transmissions, etc. Et quand les deux ans de service sont venus confirmés le soldat et permettre d’instruire les sous-officiers, on a vu le superbe et puissant défilé du 14 juillet 1937, les manœuvres de l’Ouest ou les troupes actives et réserves malgré les fruits continuels ont fait preuve de tant de bonne volonté et d’ardeur. C’est ainsi qu’au jour où je quitte cette armée bien-aimée, à qui j’ai dévoué passionnément ma vie, j’ai le bonheur de la voir revivre. Ma dernière parole sera pour lui donner confiance en elle-même. Elle est toujours l’armée qui est sortie victorieuse de la plus terrible des guerres. Officiers, sous-officiers, continuez à vous instruire. Soyez prévoyants, justes, fermes et bienveillants. Soyez toujours un modèle pour vos hommes. Ils sont les yeux sur vous. Croyez-en le vieux soldat. Une troupe française est à l’image de son chef. Soldats, soyez fidèles à votre devoir militaire qui fait partie du devoir civique. Fidèle au drapeau tricolore, le drapeau de vos pairs. Faites courageusement, gaiement votre service. Il y a des menaces à travers le monde. L’orage n’éclatera pas sur nous, si nous sommes unis, si nous savons, si nous voulons travailler chacun dans notre métier et si l’armée qui est la sauvegarde de notre indépendance conserve et développe sa valeur morale et matérielle. J’emporte ma conviction qu’elle est forte, instruite, disciplinée et fidèle. J’emporte en même temps une reconnaissance profonde au gouvernement de la République et à des grands chefs militaires. A mes officiers, à mes sous-officiers et à mes soldats. J’emporte par-dessus tout une confiance invincible dans les destinées de la France »
[La Marseillaise, puis autre mélodie interprétées par un orchestre.]