5 janvier 1932
[...] le caractère dans le cadre de la politique de son pays et de celle de la Société des Nations. Nous avons entendu, Messieurs, depuis notre arrivée dans cette ville, on dit jusqu’à nous, les voix de la rue, l’alarme pour le succès de nos travaux, le moment qu’il commence. Je n’en tirerais pour ma part qu’une seule conclusion : même si notre œuvre toujours si nécessaire, elle est dans les circonstances actuelles plus nécessaire que jamais. Quant à notre méthode, je la résume. En disant que nous refusons de la diviser, le problème et par cela même retenons la leçon des échecs passés, dont j’ai parlé tout à l’heure. Nous prenons ce problème comme un bloc. Et qu’en vous apportant les moyens concrets afin de limiter et de réduire les armements, nous lions ces moyens, aux conséquences nécessaires d’organisation sans lesquelles la Société des Nations serait manifestement incapable de sentir. En un mot, dans un sens ou dans l’autre, nous devons statuer et en statuant, chacun sait, prendra et gardera devant l’histoire ses responsabilités. Si nous réussissons, ah Messieurs, si nous réussissons, nous aurons comme le disait il y a quelques mois le communiqué final sur l’entrevue du Président des Etats-Unis d’Amérique et du Premier Ministre de France, nous aurons fondé sur des bases solides une paix permanente et alors les techniques, puis les armements se développeront sans effort. Si au contraire nous échouons, se sera la faillite de la plus grande attente qu’ait connu l’humanité. La faillite aussi de la mission très claire et à mon avis parfaitement réalisable que le pacte nous avait confiée. Pour tout dire d’un seul mot, ce sera une grande catastrophe. J’ai fini. En vous remerciant de votre attention bien veillante, je voudrais seulement imprimer dans vos esprits 3 chiffres. Ces 3 chiffres expriment le leg de la guerre aux pays que nous représentons : 10 millions de vies humaines sacrifiées. 1000 milliards de francs de destructions. Une dépense militaire mondiale de 110 milliards par an. Voilà la situation d’humanité tragique qui réunit ici en un mémorable rapprochement les états membres de la Société des Nations et aussi ceux qui n’en font pas partie (applaudissements)