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Titre : | Tomáš Garrigue Masaryk president Československé republiky : Úryvek z poselstvi československému národu dne 28. října 1928 k oslavě desítiletého trvání Československé republiky - I. dil - Tomáš Garrigue Masaryk, président de la République tchécoslovaque : Extrait du message à la nation tchécoslovaque du 28 octobre 1928 pour célébrer le dixième anniversaire de la République tchécoslovaque - Partie I | ||||||||||||
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Tomáš Garrigue Masaryk | ||||||||||||
Interprète(s) : | Tomáš Garrigue Masaryk | ||||||||||||
Fichier audio : | |||||||||||||
Photo(s) : | |||||||||||||
Support d'enregistrement : | Disque | ||||||||||||
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) | ||||||||||||
Lieu d'enregistrement : | Prague | ||||||||||||
Marque de fabrique, label : | His master's voice | ||||||||||||
Numéro de double-face : | AN203 | ||||||||||||
Numéro de catalogue : | 0271004.R. | ||||||||||||
Numéro de matrice : | CW1952-1 | ||||||||||||
Date de l'enregistrement : | 1928-10-28 | ||||||||||||
Instruments : | discours politique | ||||||||||||
Vitesse (tours/minute) : | 78 | ||||||||||||
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 3,0ET sur Shure, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar duo declickle | ||||||||||||
Date du transfert : | 24-05-2025 | ||||||||||||
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint (traduction). Sur la pochette : Slavnostni proslovy presidenta T.G. Masaryka u příležitosti 10letého jubilea československé republiky 28. rijna 1928 na deskách "His Master's Voice" : Discours cérémoniels du président T.G. Masaryk à l'occasion du 10e anniversaire de la République tchécoslovaque, le 28 octobre 1928 sur disques « His Master's Voice » | ||||||||||||
Texte du contenu : | Tomáš Garrigue Masaryk president Československé republiky : Úryvek z poselstvi československému národu dne 28. října 1928 k oslavě desítiletého trvání Československé republiky
Tomáš Garrigue Masaryk, président de la République tchécoslovaque : Extrait du message à la nation tchécoslovaque du 28 octobre 1928 pour célébrer le dixième anniversaire de la République tchécoslovaque Traduction dactylographiée par Mme Bernard, pour Mme R.Challonel : Messieurs les Présidents de l'Assemblée Nationale, Messieurs les Ministres, chers compatriotes. Je vous remercie cordialement de vos voeux amicaux et je me joins à vos voeux chalereux de félicité et d'épanouissement, adressés à notre chère République. Avez-vous remarqué, Messieurs, les gardes présidentielles, vêtus d'uniformes des légionnaires ? À partir d'aujourd'hui, cet uniforme sera porté pour exprimer l'hommage que nous rendons à nos alliés auxquels nous sommes, grâce à leur victoire, amitié et tentatives d'une organisation plus juste de l'Europe politique, tellement reconnaissants de la croissance de notre état. Cette garde présidentielle rappelera aux générations futures que la liberté ne peut pas être conquise et maintenue sans les plus grandes sacrifices. Notre état a pu être constitué puisque notre droit étatique a été reconnu par les alliés et que les citoyens de notre nation vivant ici ou à l'étranger se sont en parfaite intelligence opposés à nos adversaires et aux défenseurs de l'ancien régime et de la vieille Europe. Nous avons combattu au sein des armées des alliés, nos légions sont devenues parties constituantes des armées en Russie, en France et en Italie et nos citoyens se sont également portés volontaires dans les armées serbe, anglaise et américaine. Il n'y a pas longtemps, nous avons construit à Prague la statue de Wilson. Hier, celle de Denis. Nous sommes et resterons reconnaissants aux nations des alliés pour leur aide et amitié qu'elles nous manifestent même maintenant, après la fin de la guerre. Mais je ne veux pas aujourd'hui évoquer la guerre mondiale. Son déroulement, ses résultats et ses conséquences. Aujourd'hui, nous devons faire le point sur ce que nous avons accompli après la guerre nous-mêmes, nous devons nous mettre sur la sellette, examiner notre conscience et nous décider à poursuivre notre travail. Cela fait dix ans que notre nation délivrée a pris ses affaires en main. Il y a dix ans qu'a été réalisée la résistance qui n'a pas duré que quatre ans mais datait depuis des centaines d'années. La résistance contre la domination étrangère, contre le pouvoir du mal, le manque de liberté, résistance qui faisait partie de la lutte universelle pour la mise en oeuvre d'un régime meilleur, plus libre et plus démocratique. Nous ne pouvons pas aujourd'hui ne pas évoquer tous ceux qui, avant nous, tentaient de faire renaître notre nation et qui, sous l'oppression austro-hongroise, nous servaient d'exemple, puisque libérés de l'influence autrichienne. Je suis heureux que nous ayons, lors des différentes manifestations rendu hommage au père de notre nation et à notre principal maître des pensées politiques. Outre Palacky, je devrais, commençant par exemple par Dobrovsky, rendre mon estime à ceux qui éveillaient le patriotisme et prônaient la liberté. Je veux en rappeler encore au moins un, parmi les artistes - Smetana. Nous ne lui serons Jamais assez reconnaissants pour ce que sa musique a apporté à l'essor politique de sa nation mélomane qu'il a tant aimée. Et ceci non seulement pour ce qu'il a apporté à l'état mais également pour son mode de vie public et privé qui doit nous servir d'exemple. Le fond d'une démocratie consiste en une entente entre les gens, en amour et en humanité. Une politique intérieure et extérieure fructueuse et des dirigeants ayant une conscience politique supposent que les citoyens approuvent leurs principales opinions ainsi que leur principale ligne politique. L'état n'est pas Seulement un mécanisme et la politique n'est pas uniquement une technique administrative et diplomatique habile, l'état est l'union de tous les citoyens sur la sagesse et sur les valeurs morales. Si la vie des individus n'a le sens que "Sub specie æternitatis", ceci est valable également pour l'association politique de ces individus. L'État a une raison bien plus profonde qu'il n'apparaît à l'extérieur sous forme des différentes affaires et petites affaires politiques. La raison de l'État est représentée par l'esprit, par les valeurs morales. Les théoriciens de l'ancien état l'exprimaient par la formule : "Monarque par la volonté de Dieu". Les rapports étroits de l'état avec l'Eglise représentaient, dans la pratique, le sens moral de l'état. Je crois également que la démocratie aussi bien que la vie entière des individus et des peuples sont données par la volonté de Dieu. Ce sens d'un état moderne n'est pas suffisamment compris, puisqu'il est né de la résistance et de la révolution contre l'ancien régime, contre le monarchisme s'appropriant l'exclusivité de la volonté de Dieu et contre l'Église dont se servait le monarchisme absolutiste. De là provient la demande très répandue portant sur la séparation de l'État et de l'Église dans de nombreux pays. À mon avis, le programme de la séparation de l'État des Églises ne doit pas se transformer en une lutte contre la religion. A la suite de la séparation des Églises et de l'État, aussi bien les Églises que l'État doivent devenir indépendants de façon à ce que chacun, par ses propres forces et sa propre manière serve les idéaux suprêmes de l'humanité. La véritable démocratie ne se contente pas des institutions. Elle a besoin de gens, de gens éveillés, donc de gens qui croient à la destinée de son État et de son peuple, de gens unis par un idéal commun. Notre démocratie ne se satisfait pas uniquement de la formation technique des fonctionnaires et de l'armée. Notre démocratie est le but moral de la vie auquel tendent non seulement des fonctionnaires et des soldats mais également tous les citoyens et citoyennes qui ont du bon sens et, avant tout, leurs représentants et leurs leaders. Notre démocratie doit être le garant et la protection de toute activité culturelle, dans les domaines techniques et économiques, dans les domaines des sciences et de l'art, de la moralité et de la religion. C'est pourquoi notre démocratie doit être une réforme permanente et une révolution permanente mais révolution des pensées et des coeurs. Notre but politique est de construire une république démocratique. Le monde entier parle et publie des écrits sur la crise de la démocratie, sur la crise du parlementarisme. De quoi s'agit-il, qu'est ce qui se passe en Europe après la guerre sur le plan politique ? La guerre mondiale est devenue une profonde révolution continuant par une importante tranformation politique commencée par les révolutions du 18e siècle. La transition du pouvoir aristocratique et du monarchisme absolutiste en passant par le monarchisme constitutionnel vers la démocratie a été, partout, plus rapide. En bref : Le règne d'une seule personne est remplacé par le pouvoir de tous. Une personne ne peut d'ailleurs jamais gouverner toute seule. Elle ne peut pas gouverner sans l'instruction et le savoir-faire politique et administratif. C'est pourquoi, à côté du monarque, sont nés différents fonctionnaires formés. Au sein d'une monarchie, le règne était héréditaire. Les fonctionnaires qui aidaient le monarque à régner étaient nommés par lui ou alors, héritaient également de leurs postes. Au sein d'une démocratie, ce sont les élections qui désignent les gens qui vont gouverner. C'est pourquoi le système électoral est aujourd'hui tellement important. En fonction de ce système et, bien évidemment, en fonction de la culture générale des citoyens, les démocraties sont différentes et variées. Parmi les différents types de démocraties existent avant tout les démocraties anglaise, américaine, française, suisse et en les différenciant sur le plan des nationalités et des races, les types germaniques et latins. Quel type allons-nous créer nous, les Slaves ? Le pouvoir de tous, exercé sur tous, le fait que chaque citoyen peut répéter les propos pleins d'assurance prononcés par le despote français : "L'État, c'est moi", ou alors, plus modestement : "Moi aussi, je fais partie de l'État", c'est ça, le problème de la démocratie. Le monarchisme s'est développé pendant de longs millénaires. La démocratie seulement depuis la fin du 18e siècle et c'est pourquoi les démocraties modernes ne sont pas achevées et ne sont que des essais de démocratie. C'est pourquoi il n'est pas étonnant que de nombreux élèves et prosélytes de l'ancien régime monarchiste, lequel maintenait l'ordre et le pouvoir de l'aristocratie par son absolutisme, luttent contre la démocratie, s'efforçant de mettre en oeuvre les mutations nécessaires de l'ordre social par une réforme permanente et, dans le cas extrême, même par la révolution. C'est pourquoi nous constatons de part et d'autre, les retours à l'absolutisme, à la dictature. Et même chez nous, il y a eu des individus et des fractions des partis qui jouaient avec les coups d'état et avec la dictature. L'aspect déplorable et le fiasco de ces tentatives prouvent que l'absolutisme et sa dictature ne conviennent plus à la majorité prépondérante de nos citoyens. Traduction Mme Bernard |
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