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Paroles : Alfred Bertinot - Éditeur : Émile Benoit, Paris (1888)
Je suis l'époux d'une femme charmante
Très aimable, très caressante
J'avoue que j' l'aime de tout mon cœur
Mais quéqu' chose manque à mon bonheur
À cause des dames, oserais-je le dire ?
Entre les lignes faut tâcher d' lire
Elle a, c'est un vilain défaut
Quand j' veux causer, lui dire un mot
Je n' sais si je n' m'y prends pas bien
Mais… y a pas moyen !
C'est une vilaine habitude
Qu'elle a contractée à l'étude
Avec ses p'tits amies d' pension
Sans qu'on y fît attention
Et maintenant qu' cette passion est prise
Quoi qu' je fasse et quoi qu' je dise
Impossible de la guérir !
Elle aim'rait mieux cent fois mourir
Aussi je n' réussis à rien
Dame ! y a pas moyen
Jugez si j' puis être en colère
Jamais, jamais j' n'ai rien pu faire
J' m'y suis pris par tous les côtés
Vingt docteurs que j'ai consultés
M'ont répondu : C'est inutile
Je suis forcé d' rester tranquille
Il arrive quelquefois pourtant
Qu' j'essaie douc'ment, ô bien douc'ment
Mais elle me répond : Mon p'tit chien
Non ! y a pas moyen
Voilà déjà deux ans qu' ça dure
Et c'est assommant, j' vous l'assure
Toujours d'entendre jacasser
Sans avoir un mot à placer
Elle a le défaut de toutes les femmes
Vous êtes bavardes aussi, mesdames
Mais… vous avez l'air tout surpris
C' n'est pas ça qu' vous aviez compris ?
Vous croyiez autre chose ? Oh ! non
Je suis déjà père d'un gros garçon