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Titre : | Théroigne de Méricourt ; le rêve |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Hervieu, Paul |
Interprète(s) : | Bernhardt, Sarah |
Genre : | Diction : théâtre |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Zonophone international Company |
Numéro de catalogue : | X2129 (B) |
Date de l'enregistrement : | 1903-jan.-fev |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
Vitesse (tours/minute) : | 78t |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012 |
Date du transfert : | 15-07-2009 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Révolution française, féminisme |
Texte du contenu : | Sarah Bernhardt (1844-1923) "Rêve de Theroigne de Mericourt" Disque ZON-O-PHONE
International Zonophone Company 25cm, numéro de catalogue X-2129, [enregistré à Paris, janvier-février 1903]. Fragment de la scène VIII, acte V, de Théroigne de Méricourt, pièce de Paul Hervieu (1857-1915), créée 23 décembre 1902 à Paris au théâtre Sarah-Bernhardt. Acte V scène VIII THÉROIGNE Dans les profondeurs du sommeil, j'entendais une immense acclamation. Une femme m'apparut, que tous saluaient de ce même cri : "- Vive la Révolution!" Mais, dans les traits de son visage, je reconnus, avec stupeur, le mien. LA FOULE Ha! ha! ha! THÉROIGNE C'était moi! J'incarnais la Révolution. J'étais parée de belles couleurs blanches, rouges et bleues. Je tendais vers tout l'univers des mains fraternelles. Je prononçais des phrases sublimes. J'accomplissais des actes prodigieux. J'étais, vous dis-je, la Révolution ! LA FOULE Ha! ha! ha! THÉROIGNE Soudain, le froid d'une bouche morte s'approcha de mon oreille. Ce François Suleau, dont j'ai assuré l'immolation, me suivait et me disait : "- Tu as goûté au moyen le plus sûr d'avoir toujours raison; tu ne te déshabitueras plus de tuer le contradicteur, de tuer pour qu'on se taise, de tuer encore, parce que tu auras tué !" Et je me sentis précipitée dans un océan pourpre, sur lequel roulaient des milliers de têtes coupées chez toutes les castes : têtes fines à cheveux d'argent, têtes hâlées d'où pendaient des barbes grossières, blondes têtes de femmes, des têtes même d'enfants ! Je me défendais contre leurs dents grinçantes. Je criais : "- Erreur!... Vous me prenez pour la tyrannie. C'est elle seule qui, depuis les origines du monde, a eu le loisir de faire tant de têtes sans corps... Moi, vous voyez bien ma cocarde fraîche ! Je suis la Liberté nouvelle ! Je suis la généreuse Révolution !..." Mais toutes les têtes aux yeux fixes répondaient "C'est pourtant toi !... C'est toi qui nous as tranchées au ras des épaules, ouvrant ainsi les sources rouges, vidant les précieux réservoirs de sang qui se sont perdus en cette mer fumante. C'est toi, égale aux pires tyrannies, toi ! toi ! Révolution !" - - - Voir aussi : https://www.archeophone.org/cylindres_textes/theroigne_de_mericourt.php |
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