Paroles, musique, édition : Paul Gay
Un gai matin que la fauvette
Chantait dans un joli soleil de mai
Elle marchait, frôlant, coquette
Les fleurs que le printemps semait
Elle n'avait sans aucun doute
Pas plus d'attraits que n'en ont toutes
Et cependant je lui donnai
En la voyant, mon cœur à tout jamais
Elle se grisait aux parfums du printemps
Rieuse
Tout modestement comme une fleur des champs
Gracieuse
Qu'avait-elle donc qui fit de mon émoi
Folie ?
Je n'en sais rien, mais elle était pour moi
Jolie
Après des jours d'espoirs honnêtes
Je hasardai l'aveu de mon amour
Et, simplement, la mignonnette
Me donna son cœur en retour
L'été passa, d'autres encore
Nous n'étions plus à notre aurore
Mais le bonheur ne quittait pas
L'heureux chemin où je suivais ses pas
Les étés suivants la trouvèrent toujours
Mignonne
Son charme apparent, sans bijoux, sans atours
Si bonne
Elle n'avait pas ce je-ne-sais-quoi
Qui lie
Que m'importait puisqu'elle était pour moi
Jolie
À mon amour toujours fidèle
Les jours passent, s'écoulant paisiblement
Pour d'autres yeux fût-elle belle
Je n'en sus jamais rien vraiment
Notre avenir heureux s'abrège
Sur nos cheveux tombe la neige
Nous perdons de notre décor
Mais notre cœur est jeune plus encor
Maintenant les ans nous courbent, c'est l'hiver
Morose
Son minois charmant est sans doute moins clair
Moins rose
Sa chevelure est peut-être, ma foi
Pâlie
Mais que m'importe, elle est restée pour moi
Jolie