Création : Dickson (1909) - Éditeur : H. Delormel - Paris (1909)
Je me souviens avec tendresse
De la maîtresse
De mes vingt ans
Je l’adorais, mais à cet âge
On est volage
C’est le printemps
Or certain soir
Ma p’tite amie fut avertie
Que j’ la trompais
Pour la calmer, croyant bien faire
Moi, très sincère
Je lui disais :
{Refrain :}
Ne pleure pas, bébête
Pourquoi te désoler
On peut être cornette
Sans cesser d’être aimé
Quand l’amour n’est qu’un geste
Mérite-t-il des pleurs ?
Si j’ai donné… le reste !
Je t’ai gardé mon cœur !
Pour se venger de l’infamie
Ma jeune amie
Dure leçon !
Fit, le soir même, de son corsage
Tomber l’image
D’un beau garçon
Un doute affreux, soudain, m’ pénètre
Mais la méchante
Riant toujours
Sans essayer de se défendre
Et d’un air tendre
Dit à son tour :
{Refrain :}
Ne pleure pas, bébête
Je ne t’ai pas trompé
Lorsque l’homme est cornette
C’est qu’il n’est plus aimé
Quand l’amour est un geste
À la femme il fait peur
Nous ne donnons… le reste
Qu’en donnant notre cœur