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Titre : | La dernière carotte, lettre d'un soldat à ses parents |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Gramet, Arthur ; Lebrun, Félix |
Interprète(s) : | Polin [Pierre Paul Marsalès] |
Genre : | Café-concert : comique troupier |
Fichier audio : | |
Support d'enregistrement : | Cylindre |
Format : | Standard (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Instruments : | monologue |
Couleur de la pâte : | marron |
État : | Exc, nasal |
Vitesse (tours/minute) : | 160 |
Matériel employé au transfert : | Archéophone, pointe 2 minutes sur Stanton, Cedar X declick, decrackle |
Date du transfert : | 31-12-2009 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Boîte verte avec photo "Polin de la Scala" |
Texte du contenu : | La dernière carotte
Création : Polin (1893) - reprises : Poquelin, Emilien, Claudius, Bravo (autres paroles) Paroles : Félix Lebrun, Arthur Gramet - Musique : Arthur Gramet - Éditeur : E. Meuriot, Paris [1893] sur cylindre La Bonne Presse BP 1403 : ---------------------------------------------------- Chers parents, j'ose me permettre Profitant d'un moment de repos De vous adresser cette lettre Que j' mouille de pleurs et de sanglots (C'est pas vrai, c'est des blagues, oui, oui, oui, c'est des blagues) Soyez sûrs que ma pensée Est près de vous ainsi que mon cœur Si ma lettre n'est pas arrivée C'est que j' viens d'avoir un malheur (J'ai rien eu du tout, seul'ment ça fait bien, ça les prépare) Vous savez que j' suis à la guerre Or, après l' combat un tantôt Je m' suis mis afin de m' distraire À vous griffonner un p'tit mot J'avais presque fini ma lettre Quand soudain un boulet d' canon Emporte ma tête à trois cents mètres J'en suis resté pâle d'émotion (Ah ! c'est pas vrai, oui, j'aurais bien pu mettre cinquante mètres mais c'était pas assez loin, non, c'est comme j' mettrais bien tué tout à fait, seul'ment je m' suis dit, je m' dis : i's m'enverront rien du tout, alors j'ai mieux aimé enl'ver qu' ma tête, il en reste encor' pas mal, hein.) Puis je m' dis : C'est vraiment pas d' chance Que v'là ma pauvr' tête qui fiche le camp Moi que j' l'avais d'puis ma naissance Qu'est-c' que j' f'rai sans elle à présent ? Alors on m' mène à l'ambulance Le major m'ausculte immédiat'ment Et dit : C' garçon, il faut qu'on l' panse Pasqu'i' m'a l'air un peu souffrant Peu à peu, le délire me gagne Et d'après c' qu'a dit l'adjudant Il paraît qu' j'ai battu la campagne Pourtant je n' suis pas méchant (C'est pas vrai, j'ai rien battu du tout) Enfin j'ai la tête recollée Mais c'est plus la même qu'avant L'ancienne était trop abîmée On m'en a r'mis une en fer blanc (Oh non, non, pas en fer blanc ! oh non non ! en bois blanc ! oui, en fer blanc, ça aurait pas pris) Si vous pourriez cette semaine M'envoyer une pièce de trois francs J' m'en f'rai r'mettre une autre en ébène C'est dur et puis moins salissant Enfin, je compte sur vous, chers père et mère Pensez à votre fils chéri Qui vous aime et qui vous vénère Quoiqu' n'ayant plus sa tête à lui (Ah ! si jamais i's m'envoient rien avec ça, à présent, oh la la la la) --------------------- sur disque Pathé 3810 21 cm saphir : ---------------------------------------------- Acré bon Dieu, tiens, v'là encore une lettre que j' m'en vais leur écrire. Si i's répondent pas après ça, tant pis, j'écris plus. Vous allez voir, ah ! seul'ment j'écris des blagues parce qu'il faut toujours écrire des blagues, sans ça on n'a rien du tout. Et encore, je suis pas sûr que j'aurai quéqu' chose, hein, non Chers parents, j'ose me permettre Profitant d'un moment de repos De vous adresser cette lettre Que j' mouille de pleurs et de sanglots (C'est pas vrai, c'est des blagues, oui, pensez bien qu'on a autre chose à faire) Soyez sûrs que ma pensée Est près de vous ainsi que mon cœur Si ma lettre n'est pas arrivée C'est que j' viens d'avoir un malheur (J'ai rien eu du tout, non, non, seul'ment ça fait bien, ça les prépare) Vous savez que j' suis à la guerre Or, après l' combat un tantôt Je m' suis mis afin de m' distraire À vous griffonner un p'tit mot, (Tiens, j'ai mis une virgule, ça fait rien, je la recommencerai pas pour ça, ça y est, ça y restera) J'avais presque fini ma lettre Quand soudain un boulet d' canon Emporte ma tête à trois cents mètres J'en suis resté pâle d'émotion (Voyez ça d'ici, hein, j'aurais bien pu mettre cinquante mètres mais c'était pas assez loin, c'est comme j' mettrais bien tué tout à fait, seul'ment je m' suis dit, je m' dis : i's m'enverront rien du tout, tu vois) Alors on m' mène à l'ambulance Le major m'ausculte immédiat'ment Et dit : C' garçon, il faut qu'on l' panse Pasqu'i' m'a l'air un peu souffrant Peu à peu, le délire me gagne Et d'après c' qu'a dit l'adjudant Paraît qu' j'ai battu la campagne Et pourtant je n' suis pas méchant (Ah non ! j' f'rais pas d' mal à... à rien du tout. Les gens, i's disent j' suis une bonne nature, moi, ah oui, pour sûr) Enfin j'ai la tête recollée Mais c'est plus la même qu'avant L'ancienne était trop abîmée On m'en a r'mis une en fer blanc (Non, pas en fer blanc ! en bois blanc ! en bois blanc, c'est bien ordinaire, ça s' fend, ça prend l'humidité, tenez, la preuve que ça n' dure guère, c'est qu' j'ai déjà l' nez tout piqué) Si vous pourriez cette semaine M'envoyer une pièce de trois francs J' m'en f'rai r'mettre une autre en ébène C'est dur et puis moins salissant (Heureusement qu'i's savent pas lire) Enfin, je compte sur vous, chers père et mère Pensez à votre fils chéri Qui vous aime et qui vous vénère Quoiqu' n'ayant plus sa tête à lui ------------------------------- sur disque Pathé 3810 29 cm saphir : -------------------------------------------- Chers parents, si de moi vous êtes sans nouvelles Depuis trois grands mois, chers parents C'est qu' j'ai manqué, chose cruelle De mourir en vous écrivant (C'est pas vrai, vous savez, non) Soyez sûrs que ma pensée Est près de vous ainsi que mon cœur Si ma lettre n'est pas arrivée C'est que j' viens d'avoir un malheur (J'ai rien eu du tout, seul'ment ça fait bien parce que ça les prépare) Ça les prépare... (Ah non, non, non ! non, ça, ça y est pas, non) Vous savez que j' suis à la guerre Or, après l' combat un tantôt Je m' suis mis afin de m' distraire À vous griffonner un p'tit mot, (Tiens, tiens, y a virgule, bon, ah ben, je savais pas qui y avait virgule, bon Dieu, ah ! eh ben, je parie que ce sera l'autre jour pendant que j'ai laissé traîner la lettre pour aller quelque part, il sera venu un copain qui m'aura foutu virgule là, cré bon Dieu, va !) J'avais presque fini ma lettre Quand soudain un boulet d' canon Emporte ma tête à trois cents mètres J'en suis resté pâle d'émotion (C'est pas vrai, vous savez, non, j'aurais bien pu mettre cinquante mètres mais c'était pas assez loin, non) Alors on m' mène à l'ambulance Le major m'ausculte immédiat'ment Et dit : C' garçon, il faut qu'on l' panse Pasqu'i' m'a l'air un peu souffrant Peu à peu, le délire me gagne Et d'après c' qu'a dit l'adjudant Il paraît qu' j'ai battu la campagne Et pourtant je n' suis pas méchant (C'est pas vrai, j'ai rien battu du tout, non, non, c'est des blagues, oui) Enfin j'ai la tête recollée Mais c'est plus la même qu'avant L'ancienne était trop abîmée On m'en a r'mis une en fer blanc (Non, non, non, pas en fer blanc ! en bois blanc ! oh non, en fer blanc, ça aurait pas pris, bon Dieu ! en bois blanc, c'est déjà pas mal, en bois blanc !) En bois blanc, c'est bien ordinaire, ça s' fend, ça prend l'humidité, tenez, la preuve que ça n' dure guère, c'est qu' j'ai déjà l' nez tout piqué Si vous pourriez cette semaine M'envoyer une pièce de trois francs J' m'en f'rai r'mettre une autre en ébène C'est dur et puis moins salissant (Enfin, cré bon Dieu, heureusement qu'i's savent pas lire) Enfin, je compte sur vous, chers père et mère Pensez à votre fils chéri Qui vous aime et qui vous vénère Quoiqu' n'ayant plus sa tête à lui (Un point, virgule, trois points, quinze virgules, c'est fini) ----------------------- Carotte = escroquerie, duperie, tromperie, filouterie. |
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