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Titre : | Les écrevisses, poésie comique | ||
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Normand, Jacques | ||
Interprète(s) : | Galipaux, Félix | ||
Genre : | Monologue comique | ||
Fichier audio : | |||
Photo(s) : | |||
Support d'enregistrement : | Disque | ||
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement acoustique) | ||
Lieu d'enregistrement : | Paris, France | ||
Marque de fabrique, label : | Zonophone international Company | ||
Numéro de catalogue : | x-2059 | ||
Date de l'enregistrement : | 1902-sept.-dec. | ||
Instruments : | Déclamation, diction, monologue | ||
État : | Exc | ||
Vitesse (tours/minute) : | 75 | ||
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,3ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe ffrr passe-bas 4kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss | ||
Date du transfert : | 12-05-2010 | ||
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. | ||
Texte du contenu : | Les écrevisses
Création : Coquelin aîné vers 1880 - Éditeur : Tresse (1879) Sur APGA : Trente-neuf ans, fortune ronde Célibataire et bon garçon Depuis qu'on m'avait mis au monde J'habitais à Pont-à-Mousson Jamais, de mes destins propices Poursuivant le cours régulier, Je n'avais mangé d'écrevisses En cabinet particulier. Fidèle à ma ville natale, Je n'attachais que peu de prix Aux plaisirs de la capitale... Je ne connaissais pas Paris. De ce foyer de tous les vices Je savais - détail familier ! - Qu'on y mangeait des écrevisses En cabinet particulier. Avez-vous connu Véronique ?... Ma tante ?... Non ?... - Ça ne fait rien ! Me trouvant son parent unique Quand elle mourut, j'eus son bien. Je dus, pour certains bénéfices, Gagner Paris, comme héritier... Et je songeais aux écrevisses En cabinet particulier. Cependant, réglant mes affaires, Je refis vite mon paquet Car Paris ne me plaisait guère Et Pont-à-Mousson me manquait. J'allais partir, plein de délices, Quand j'eus le désir singulier D'aller manger des écrevisses En cabinet particulier. C'était ma dernière soirée Quand, vers six heures moins le quart, - Heure à mon dîner consacrée - Je descendis au boulevard De Brébant, lieu des plus propices. Je gravis un large escalier... Et commandai des écrevisses En cabinet particulier. Nous avions un salon praline... Je dis nous car bien vous pensez Que, seul, j'eusse fait triste mine Vis-à-vis de mes crustacés. Une enfant blonde, aux cheveux lisses, Daignait m'avoir pour cavalier... Et partageait mes écrevisses En cabinet particulier. Que vous dirai-je ?... Elle était belle ! Nos cœurs battaient à l'unisson... "Ah ! si tu m'aimes, me dit-elle, Ne va pas à Pont-à-Mousson !" Je dus céder à ses caprices ; Le lendemain, pour varier... Nous remangions des écrevisses En cabinet particulier. De ce fait, dès lors un tourbillon m'entraîne... Dans l'engrenage je suis pris... Deux jours, trois jours, une semaine, Six mois... et je suis à Paris. Je roulais dans des précipices, Cherchant en vain à m'enrayer... Il me fallait des écrevisses En cabinet particulier ! Ce tête-à-tête obligatoire Pas une fois ne fut banni ; Et, brune ou blonde, blanche ou noire, Il se changeait à l'infini. Seul, présidant aux sacrifices, Le menu restait régulier... C'était toujours des écrevisses En cabinet particulier. Ah ! ces femmes étaient divines ! Des yeux qui fondraient un glaçon ! Et des œillades assassines À troubler tout Pont-à-Mousson ! J'aurais voulu que tu les visses, Saint Antoine, sans sourciller... Croquant leurs pattes d'écrevisses En cabinet particulier ! Mais hélas !... Au bout d'une année, Je vis - sans être encore lassé ! - Qu'en ma course désordonnée Tout mon avoir avait passé ! Plus rien !... Rentes et bénéfices, Véronique... et mon mobilier... Absorbés par les écrevisses En cabinet particulier ! --------------- sur Zonophone : Trente-neuf ans, fortune ronde Célibataire et bon garçon Depuis qu'on m'avait mis au monde J'habitais à Pont-à-Mousson Jamais, de mes destins propices Poursuivant le cours régulier, Je n'avais mangé d'écrevisses En cabinet particulier. Fidèle à ma ville natale, Je n'attachais que peu de prix Aux plaisirs de la capitale... Je ne connaissais pas Paris. De ce foyer de tous les vices Je savais - détail familier ! - Qu'on y mangeait des écrevisses En cabinet particulier. Avez-vous connu Véronique ?... Ma tante ?... Non ?... - Ça ne fait rien ! Me trouvant son parent unique Quand elle mourut, j'eus son bien. Je dus, pour certains bénéfices, Gagner Paris, comme héritier... Et je songeais aux écrevisses En cabinet particulier. Cependant, réglant mes affaires, Je refis vite mon paquet Car Paris ne me plaisait guère Et Pont-à-Mousson me manquait. J'allais partir, plein de délices, Quand j'eus le désir singulier D'aller manger des écrevisses En cabinet particulier. Nous avions un salon praline... Je dis nous car bien vous pensez Que, seul, j'eusse fait triste mine Vis-à-vis de mes crustacés. Une enfant blonde, aux cheveux lisses, Daignait m'avoir pour cavalier... Et partageait mes écrevisses En cabinet particulier. Que vous dirai-je ?... Elle était belle ! Nos cœurs battaient à l'unisson... "Ah ! si tu m'aimes, disait-elle, Ne va plus à Pont-à-Mousson !" Je dus céder à ses caprices ; Le lendemain, pour varier... Nous remangions des écrevisses En cabinet particulier. Dès lors un tourbillon m'entraîne... Dans l'engrenage je suis pris... Deux jours, trois jours, une semaine, Six mois... et je suis à Paris. Je roulais dans des précipices, Cherchant en vain à m'enrayer... Il me fallait des écrevisses En cabinet particulier ! Mais hélas !... Au bout d'une année, Je vis - sans être encore lassé ! - Qu'en ma course désordonnée Tout mon avoir avait passé ! Plus rien !... Rentes et bénéfices, Véronique... et mon mobilier... Absorbés par les écrevisses En cabinet particulier ! Mais je suis d'une rude étoffe ! Et, guéri par cette leçon, - Trop tard, hélas ! - en philosophe, Je revins à Pont-à-Mousson. Pour expier mes anciens vices, Je suis devenu marguillier... Ne mangez jamais d'écrevisses En cabinet particulier. |
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