reprises : Nory, Alibert - Éditeur : A. Bosc, Paris (1913)
L'autre jour sur le quai de la gare de Lyon
Je restai frappé d'admiration
Une femme élégante descendait d'un train
Et de suite j'en eus le béguin
J' lui dis : Mam'zelle, vous êtes faite au tour
Comme Madame de Pompadour
Pompadour, m' dit-elle, késako, mon bon ?
Thérèse, c'est mon p'tit nom
Sapristi, je m'écrie, vous êtes du Midi !
Elle répond : Mais qui vous l'a dit ?
Hé !
{Refrain :}
Elle est Marseillaise
Ma petite Thérèse
Prenant son bras, je risquai, très gentil :
J' vous piloterai dans Paris
Contre moi, j' la serre
Elle réplique : Peuchère !
Je crois bien qu'au lieu de me piloter
C'est mon bras que vous pelotez
Té !
Onze heures déjà ! voulez-vous, bel enfant
Que je vous emmène au restaurant ?
Volontiers, monsieur, car quinze heures de train
Ça m'a donné une brave faim
Lisant l' menu, bientôt j' lui offris
Un tas de p'tits plats exquis
Des vins généreux, des liqueurs de choix
Elle m' répond d'un air narquois :
Tous vos plats de Paris
Vos sherrys, vos brasseries
Ça vaut pas un bon aïoli
Té !
{Refrain :}
Elle est Marseillaise
Ma petite Thérèse
On a mangé une soupe de poissons
Bouillabaisse sous mon cabanon
C' fut un vrai délice
Et toutes ces épices
M'avaient mis dans un tel état précis
Qu'au dessert, boudiou ! j'étais du Midi
Oui !
Depuis quatre mois, elle m'accorde ses faveurs
C'est moi qui suis l'élu de son cœur
Toute la journée, elle dit des mots charmants
Et cela m'amuse follement
À tout propos elle parle argot
Pour imiter le Parigot
Gosse de gosse, qu'elle me dit
Mets ton grimpant, tes ribouis
Elle ajoute : Tu vois bien maintenant, mon chien-chien
Que j'ai bien l'accent parisien
Hé !
{Refrain :}
Elle est Marseillaise
Ma petite Thérèse
L'autre nuit, dans le dodo bien blottis
J' l'entendis pousser des cris
Vite, je la réveille
J'étais à Marseille
Et je rêvais, dit-elle, coquin de sort !
Qu' la Sardine bouchait le port
Vé !