Paroles : Belhiatus - Musique : Harry Fragon - Éditeur : Maurel, Paris
L'autre jour, dans mon appartement
Le feu prend inopinément
Et cause énormément d' dommage
Moi, sans m'émouvoir davantage
Je m' dis d'un ton délibéré :
Ça m'est égal, j' suis assuré
Et j'écris à la Compagnie
Pour lui faire part de l'incendie
Alors arrive un inspecteur
Qui me dit, me montrant son registre :
J' viens pour constater l' sinistre
C'est moi qui suis l'estimateur
Y m' dit : Y a d' la perte en effet
Mais rien n'est brûlé tout à fait
Par exemple, avec ce qui reste
De c' paletot, on peut faire une veste
De cette table, on peut parfaitement
Tirer de quoi faire un p'tit banc ;
Du fond qui reste à cette culotte,
Vous pouvez vous faire une calotte.
Et quant à cette peinture à l'eau,
Représentant, dites-vous, votre belle-mère,
Avouez que vous n'y teniez guère
Car ce n'était qu'un vieux tableau.
J' lui dis : Eh bien ! et cette chaise-là
Qui n'a plus d' fond, que dites-vous d' ça ?
Il m' dit : Sa place est toute tracée,
Ça vous fait une bonne chaise percée.
Je n' compte pas vos rideaux d' damas
Puisque vous n' vous en serviez pas :
On voyait d' janvier à décembre
Tout c' qui s' passait dans votre chambre.
C'est comme votre sommier, entre nous,
Voyons, d'après toutes nos enquêtes,
Vous en avez fait, des p'tites fêtes !
Il n' devait plus valoir deux sous.
Bon, n' parlons plus d' l'ameublement,
Je m' soumets à votre raisonnement
Que j' lui dis, mais voici autre chose,
Il n'en sera pas d' même, je suppose :
Je suis courtier en café vert,
En v'là deux cents kilos très cher
Tout brûlé dans mon incendie,
Ça regarde, je crois, la Compagnie.
I' m' dit : Vous en avez du chien !
J' fais mon rapport en conséquence,
C'est vous qui devez à l'assurance
Pour votre café grillé pour rien.