1906 - Paroles : Paul Marrot - Musique : Georges Fragerolle - Éditeur : Henri Tellier - Paris (1890)
L'hôtesse se tient avenante
À sa porte dès le matin
L’œil sur la route poudroyante
L'oreille aux coups de fouet lointains
Ah ! c'est une bonne diablesse
Qui n'engendre pas la tristesse
Elle a bon œil, elle a bon teint
L'hôtesse
Elle reçoit la clientèle
Avec un air de bon garçon
Des seins ronds comme une écuelle
Servent d'enseigne à sa maison
Car elle fut dans sa jeunesse
Une cantinière maîtresse
Et l'honneur de la garnison
L'hôtesse
Maintenant elle sert la goutte
Aux civils et pour leurs argents
Lorsqu'un beau matin sur la route
Passe un roulier, la pipe aux dents
Est-ce possible ! elle s'empresse
Elle reconnaît avec ivresse
Un de ses plus braves sergents
L'hôtesse
Crénom de nom ! quelle embrassade !
L'auberge en fut tout en émoi
Te voilà donc, mon camarade
Et des comment et des pourquoi
Et des souvenirs de jeunesse
Et les plaisirs et la détresse
Comment es-tu roulier ? - Et toi
Hôtesse ?
Le lendemain, l'auberge accorte
Resta close au soleil levant
D'autres rouliers cognaient la porte
Mais elle n'ouvrit pas l'auvent
Ce n'était pas de la paresse
Mais dans son lit plein de mollesse
Elle causait du régiment
L'hôtesse