Sinoël (1906 à la Scala) - reprises : Galan, Lacerpète, Vanrois, Zecca
Paroles : André Mesnil - Musique : Lambert Simon - Éditeur : Aux
Répertoires Réunis / Louise Maurel (1906)
Maint'nant, les savants se donnent beaucoup d' peine
Afin d' soulager la nature humaine
Seul'ment, ils nous donnent quelquefois mal au cœur
J'en prends à témoin ce bon monsieur Pasteur
Dans tout c' que l'on boit, dans tout c' que l'on mange
Il y a des tas d' microbes à figure étrange
On n'ose plus seul'ment toucher à un plat
De peur de bouffer ces animaux-là
Moi, je suis délicat, je n' mange pas d' légumes
Parce que je sais comment le paysan les fume
Mon régal était d' gober des œufs frais
Je croyais qu' c'était propre et j' les adorais
Un jour, j'en ai vu faire un par une poule
Et je me suis rendu compte d'où ça lui découle
Si qu'on saurait comme c'est fabriqué
Il y a des fois vraiment qu'on s'rait dégoûté
Quand on voit passer une petite femme dans la rue
Si elle est gentille, on a l'âme émue
On s' dit, en regardant les charmes qu'elle a :
Hé ! elle est tout d' même bien, cette petite rosse-là
Quand on la possède pour son propre compte
Dans l'intimité, qu'est-c' qu'on lui raconte ?
Les yeux dans les mains, les mains dans les yeux
On lui dit : T'es un ange descendu des cieux
De puissants calés sur l'anatomie
Savent de quoi est fait cette femme si jolie :
De la bidoche avec des nerfs et des os
Une rate, un peu d' mou, dix mètres de boyaux
Tout ça env'loppé dans une couche de graisse
Et voilà l'objet qui cause votre ivresse
Si qu'on saurait comme c'est fabriqué
Il y a des fois vraiment qu'on s'rait dégoûté