Paroles : Louis Bousquet - Musique : Lambert Simon - Éditeur : L. Maurel, Paris (1909)
Pour surveiller son épouse volage
Un voyageur d' commerce en nouveautés
Avant d' partir pour un très long voyage
Prit un gardien de sa fidélité
Il dit à Jean, son ami l' plus intime :
Soir et matin, partout tu la suivras
Et si quelqu'un embrasse ma légitime
Tu me le télégraphieras
Si par hasard ta dépêche renferme
La preuve écrite de mon déshonneur
Sache du moins en choisir les termes
Ne faisons pas bavarder les moqueurs
Ne me dis pas, ce serait ridicule :
J'ai vu ta femme au bras de son amant
En trop de mains les dépêches circulent
Dis-moi donc ça commercialement
Le lendemain, le monsieur suit la dame
La voit monter avec un jouvenceau
Dans un hôtel et, suivant son programme
Par la serrure il regarde aussitôt
On se bécote, on s' taquine, on ribote
On s' déshabille et l'ami, sacré dié !
Dit : Je n'ai plus qu'à courir à la poste
Afin de lui télégraphier
Au télégraphe, le pauvre homme s'exerce
À rédiger bien convenablement
Une dépêche en termes de commerce
Ça n'était pas facile assurément
Il s'en tira d'une façon exquise
Par ces seuls mots mûrement réfléchis :
Baisse du caleçon, hausse de la chemise
Et va-et-vient dans les chichis