chanté par Ransart (1898 à Trianon - créateur ?) - Paroles : Paul Briollet, Naudier, Lucien Delormel - Musique : Paul Briollet, Lucien Delormel - Éditeur : Delormel et Cie, Paris [1898]
On entend tout l' monde se plaindre
Des affaires qui vont très mal
Et chacun passe son temps à geindre
L' Parisien comme le provincial
Boutiquier, commis, gigolette
Ouvrier, financier, jockey
Disent en f'sant la tête :
Ah ! que l' métier d'vient mauvais !
L' cocher s' plaint des automobiles
L' commerçant s' plaint des impôts
Les pickpockets des sergents d' ville
Les boutiquiers du manque de gogos
Malgré sa science divinatoire
La voyante dans son cabinet
N' voit plus rien, pas même venir les poires !
Ah ! que l' métier d'vient mauvais !
Pour être une des grandes minettes
Dont l' nom brille dans l'Écho d' Paris
Il faut avoir très chics toilettes
Aller aux bains de mer, au Grand Prix
Montrer ses formes dans une revue
Avoir des voitures, des bidets
Et si l'on n'est qu'une pauvre grue
Ah ! que l' métier d'vient mauvais !
On entend même les sages-femmes dire :
Nous n'avons plus d'accouch'ments
Dans l' grand monde, sur cinquante femmes
Y en a pas quatre qu'ont des enfants !
La plupart ne veulent plus être mères
Pour suivre la mode, à c' qu'y paraît
Il faut s' faire enl'ver les ovaires
Ah ! que l' métier d'vient mauvais !
Jusqu'au président qui fulmine
Avec raison contre les journaux
Après tout c' qu'il fait, on l' débine
Sur ses guêtres, sur son chapeau
S'il reste chez lui, c'est d' l'indolence
S'il voyage, c'est à nos frais
Ah ! n' parlez pas d' la présidence
Ah ! l' métier d'vient mauvais !