Paroles : Jean Mendrot - Musique : Raoul Georges
C'est nous qui sommes cette bonne vache à lait
Que sans le moindre scrupule on trait
Afin d' fabriquer régulièr'ment
L' beurre du gouvernement
Ce beurre va s' déposer sans arrêt
Sur la fameuse assiette qu'on connaît
Cette assiette au beurre qu'un tas d' ratés
Veulent lécher d' tous côtés
Pauv' con, pauv' contribuables
Taillables et corvéables
Nous courbons le dos
Sous les impôts
C'est cu-, c'est curieux sans cesse
Nous gueulons qu'on nous oppresse
Pour changer, quoique pas contents
Nous lâchons not' pèze tout l' temps
Les Finances ne savent qu'inventer
Pour nous tondre et nous tarabuster
Qu' les affaires n'aillent pas, le fisc s'en fout
Faut casquer avant tout
Si nous ne l' payons pas nous sommes frais
D'abord il envoie ses feuilles de frais
Puis fait même saisir nos mobiliers
Par ces cochons d'huissiers
Pauv' con, pauv' contribuables
Pâtes de jujube malléables
Pantins étriqués, gogos dupés
Rouspétons, 'spétons, mes frères
L'État s'en bat les paupières
À perpète par lui nous s'rons
Pressés comme des vieux citrons
Le prix du tabac vient d'augmenter
Aussitôt l' public de protester
Sincèr'ment, dans ce cas il a tort
D' récriminer si fort
La Régie, vous l' savez, offre au choix
Comme tabac trente pour cent d' morceaux d' bois
Le débois'ment s'accentuant partout
L' bois r'vient plus cher, v'là tout !
Pauv' con, pauv' contribuables
Chiqueurs, fumeurs inlassables
Gobez sans pétard
Cette accroche, car
Cochery, Cochery qu'on débine
S'est dit "Si la nicotine
Leur coûte trop, i' n' fumeront plus"
Consommez d'autres abus
On sort toujours le même boniment
L'an prochain y aura du dégrèv'ment
Les portes et f'nêtres ne coûteront rien
Vous dites "Chouette, ça va bien !
Comme j'en ai douze, c'est cent sous de moins"
Mais le ministre vous r'fiche dans les coins
D' vos ordures v'là qu'il taxe l'enlèvement
Soit quinze francs d' supplément
Pauv' con, pauv' contribuables
... ... ... ... ... ... ... (?)
De nos picaillons
Vivement bouchons
L' trou du, l' trou du gouffre immense
Qu'on nomme le budget d' la France
L' trou est si tellement profond
Qu'on n'en a jamais vu l' fond
J'ignore vraiment c' qu'i' n'imposeront pas
Après les chiens, moi j' propose les chats
Comme ça, toutes les femmes, y a pas d'erreur
Iraient chez l' percepteur
Et comme tous les jeux paient une rançon
Chaque fois qu' nous f'sons l'amour, pourquoi donc
N' pas payer deux sous puisqu'on a joué
Une partie d'écarté
Pauv' con, pauv' contribuables
Nos bas d' laine inépuisables
Toujours fourniront
Le doux pognon
À moins, à moins, quel beau rêve
Qu' nous nous foutions tous en grève
C'est la seule grève que Briand
N'encaiss'rait pas facilement