C'est-y vrai qu'il y a d' l'espérance
Pour nous les gueux, les crève-de-faim ?
En aura-t-on moins de souffrance ?
Sans mendier, on aura du pain ?
On aura d' quoi r'poser sa tête ?
On n' dormira plus sous les ponts ?
On pourra rire les jours de fête ?
On n' s'ra plus des vagabonds ?
On n' s'ra plus des bêtes de somme ?
On va r'dev'nir des citoyens ?
On va pouvoir se dire des hommes ?
On n' s'ra plus traités comme des chiens ?
On n' va plus porter des guenilles ?
On va rattraper la santé ?
On va pouvoir s' faire une famille ?
R'prendre sa place dans la société ?
On va r'prendre le ch'min de l'usine
On va pouvoir retravailler
Reprendre sa gueule, sa bonne mine
Redevenir un ouvrier
Un ouvrier gagnant sa croûte
Qui rapporte l' pain d' ses enfants
Au lieu de courir sur les routes
Tout comme un pauvre chien errant ?
On va sentir revivre son âme
On va sentir battre son cœur
Sentir se rallumer la flamme
Pouvoir parler un peu d' bonheur
Pouvoir enfin aimer la vie
Ne pas pleurer à son réveil
Pouvoir se dire : J'ai une patrie
Puisque j'ai ma part de soleil ?
On va pouvoir aimer sa terre
Puisqu'on aura sa part de blé ?
L'homme qui pass'ra, ce s'ra mon frère
Puis qu'il ne voudra plus m' frapper
On ne connaîtra plus la haine
Puisque la guerre s'ra au tombeau
L'homme ne portera plus de chaîne
Il marchera droit, le front haut
Il marchera, plein d'allégresse
Car les soucis seront vaincus
Pourvu qu' ça n' soit pas qu' des promesses
Pourvu qu'ils tiennent bon, nos élus
Oui, j'ai confiance ! L' Front Populaire
C'est le mur qui barre le chemin
Les tyrans n'ont plus rien à faire
Quand c'est le peuple qui est souverain !