Éditeur : F. Laurens (1902)
Il faut nous séparer, telle est ta volonté
Il faut nous dire adieu, telle est ta volonté
Il faut sur le joli passé de notre vie
Jeter pieusement un regard attristé
Mon bonheur est défunt, ton caprice l'emporte
En de lointains pays que je ne connais pas
Mon cœur va s’effeuiller comme une rose morte
Pour fleurir le sentier que fouleront tes pas
Tu n'as plus souvenir des heures apaisées
Où l'amour parfumait nos cœurs en floraison
Les sources de bonté du tien sont épuisées
Le mien va commencer sa dernière saison
Va vers l'amant nouveau, il t'attend, il t'appelle
Ne crains jamais de moi ni haine ni fureur
Je te suivrai des yeux sur la route nouvelle
Où puisses-tu cueillir le secret du bonheur
Et si plus tard ta vie est rude et désolée
Voici sans hésiter le chemin du retour
Pour recevoir le cœur de l'amie exilée
Mon cœur te chérira dans un réveil d'amour