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Titre :La Toussaint de Pierrot
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Privas, Xavier
Interprète(s) :Privas, Xavier
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :27 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :APGA
Numéro de catalogue :1422
Numéro de matrice :A
Date de l'enregistrement :1906-12
État :Exc
Vitesse (tours/minute) :88
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 3k, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :12-06-2010
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :La Toussain de Pierrot

Éditeur : Dorez - Paris (1906)


Au printemps dernier Colombine est morte ;
Et depuis ce temps Pierrot, triste et seul,
A couvert son cœur de ce froid linceul
Qu’aux amants blessés la douleur apporte
Devant le présent il reste glacé,
Devant l’avenir il se désespère,
Et de son destin l’unique lumière
Vit dans le reflet de tout son passé.

Aux jours effacés le deuil faisait trêve
Tout était soleil, sourire et plaisir ;
L’amour exauçait le moindre désir
La réalité succédait au rêve.
Aujourd’hui le deuil est dans la maison.
Tout est nuit, sanglot, désespoir et peine
La coupe du temps d’amertume est pleine,
Et Pierrot y vient griser sa raison.

Mais un bruit lugubre emplit la ténèbre.
Quel est cet appel nostalgique et doux ?
Quel impérieux et saint rendez-vous
Assigne aux croyants cette hymne funèbre ?
Pour commémorer chaque rêve éteint,
Pour commémorer chaque vie éteinte,
C’est le glas des morts qu’une cloche tinte
Voici l’automnale et grise Toussaint.

Et Pierrot s’en va pleurer sur la terre
Où dort ce qui fut son dernier amour.
Et pour célébrer le deuil de ce jour
Il pare de fleurs son lit de poussière ;
Or, tandis qu’il prie au pied de la croix
D’un cœur désolé, d’une voix démente,
Voici qu’il entend de sa chère amante
Résonner la pure et paisible voix :

Sèche tes bons yeux, mon Pierrot, dit-elle.
Calme ta douleur, le destin clément
Fait que dans le cœur meurtri de l’amant
La peine d’amour n’est pas éternelle.
Laisse auprès de moi le passé dormir,
Pour aller cueillir, aux bois des mensonges,
Les neuves amours et les nouveaux songes
Qu’y fera pour toi fleurir l’avenir.



Permalien : http://www.old.phonobase.org/6056.html

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