Esclaves de ces chers tyrans
Que sont pour leurs bons vieux parents
Les petits et les grands enfants
Grands-mères
Vous n’avez pour ces entêtés
Que des douceurs et des bontés
Palliant les sévérités
Des mères
Pour qu’ils ne se meurtrissent pas
De vos bras débiles et las
Vous dirigez leurs premiers pas
Grands-mères
Car malgré les ans incléments
À tous vos nobles sentiments
Vous ajoutez les dévouements
Des mères
Se fiant à vos airs discrets
Ils vous disent tous leurs secrets
Tous leurs espoirs, tous leurs regrets
Grands-mères
Et quand ces adorables fous
Ont fait des complices de vous
Ils ne craignent plus le courroux
Des mères
Vous qui savez que tout effort
Cède au despotisme du sort
Et tombe au souffle de la mort
Grands-mères
Aimez ces apprentis humains
Que soutiennent vos vieilles mains
Comme aiment leurs doux benjamins
Les mères
Et les enfants de vos enfants
Quand ils seront devenus grands
Qu’ils soient vaincus ou triomphants
Grands-mères
Prendront dans votre souvenir
D’autres forces pour l’avenir
El vous reviendrez les bénir
Grands-mères