Tous les ans, au mois de juillet
On quitte la capitale
Madame s'en va d'un air guill'ret
Avec un tas de malles
Elle part avec ses trois bambins
Mais, à cause des affaires
L'époux doit garder l' magasin
Comme un vrai mercenaire
Mais aussi, pendant tout un mois
Il s'en planque une vraie bosse
Dans les cafés-concerts on l' voit
Faire tous les soirs la noce
Pour ne pas salir son log'ment
Il cherche un autre asile
Il mange dans les bons restaurants
Et, chaque nuit, couche en ville
Enfin sa femme est de retour
À la fin des vacances
Il lui raconte avec amour
Que pendant son absence
Tout s'est, ma foi, fort bien passé
Quoique, chose curieuse
Il n'avait jamais pu trouver
Sa brosse sur la coiffeuse
Elle lui dit : Allons la chercher
Dans notre chambre elle doit être
Ensemble, nous allons la trouver
Elle n'a pu disparaître
Alors soudain elle retourna
Dans l' lit les couvertures
Et prit la brosse entre les draps
Avec désinvolture
Puis, en la brandissant, elle dit :
Maint'nant je suis certaine
Qu' tu n'as pas couché une seule nuit
Ici depuis cinq s'maines
N'essaye pas de faire de l'esprit
Tu n'as rien à répondre
C'est moi qui avais mis dans l' lit
Cette brosse pour te confondre