Paroles : Alfred Prost - Musique : Joseph Darcier - Éditeur : Menne / Joubert / P. Tralin - Paris (1878)
J’te l’ai dit, tu fais une boulette !
Tu t’maries, vois bien c’que tu prends !
T’es jaloux, ta femme est coquette
Vous n’s’rez pas d’accord bien longtemps
Tous les jours, je t’entends qui beugle
T’as l’air d’un amoureux transi
Sous prétexte que l’amour est aveugle
T’as donc besoin de l’être aussi
Allons, viens donc boire une bouteille
T’en boiras pas quand tu s’ras mort !…
Tu t’désoles pour une chose pareille…
Victor !… t’as tort !
Tu n’en amèn’ras pas la mode
Sois-en, mon vieux, bien convaincu
Et du reste, avec ta méthode
C’est l’vrai moyen pour être... connu
Tu suis ta femme quand elle s’absente
T’es derrière elle comme un p’tit chien
La femme, faut pas qu’on la tourmente
Quand elle est sage, c’est qu’elle veut bien
Allons, viens donc boire une bouteille
T’en boiras pas quand tu s’ras mort !…
Tu t’désoles pour une chose pareille…
Victor !… t’as tort !
J’sais bien que c’n’est pas agréable
D’avoir la coiffure d’un taureau
Non ! Mais, tu peux voir ton semblable
Quand il veut mettre son chapeau
De c’t accident, t’en es pas cause
R’tiens bien les paroles d’un ancien
Quand on l’sait, ça n’fait pas grand-chose
Quand on ne l’sait pas, ça n’fait rien
Allons, viens donc boire une bouteille
T’en boiras pas quand tu s’ras mort !…
Tu t’désoles pour une chose pareille…
Victor !… t’as tort !
T’avais pourtant pris une femme laide
Et tu comptais être à l’abri
Mais ce qui semble encor plus raide
C’est d’être trompé par un ami
Ta femme est laide, c’est tout un poème
Mais d’vant l’maire, tu t’es prononcé
Il faut qu’tu fasses ton d’voir quand même
Mais l’autre, il n'y était pas forcé !
Allons, viens donc boire une bouteille
T’en boiras pas quand tu s’ras mort !…
Tu t’désoles pour une chose pareille…
Victor !… t’as tort !