Musique : Louis-Antoine Dubost. Paroles : Horace Delattre, Antoine Queyriaux. Éditeur : Sulzbach, Paris [1899]
Si les anciens au monde revenaient
Si les anciens revenaient au monde
Ah ! mince de changement qu’ils trouveraient
Sur la machine ronde !
Eux qu’avaient du cœur
Et surtout d’l’honneur
Devant nos intrigues, nos cauchemars, nos faiblesses
Ils seraient dégoûtés
De toutes ces lâchetés
De tous ces mensonges et de toutes ces bassesses !
Si les anciens au monde revenaient
Mince alors ce qu’ils renauderaient !
Si Béranger au monde revenait
Si Béranger revenait au monde
Ah ! mince de changement qu’il trouverait
Sur la machine ronde !
Dans tous ses couplets
Tendres ou guillerets
Il mettait d’l’esprit, d’la verve et d’la morale
Maintenant, au concert
Tout ce que l’on nous sert
C’est idiot comme tout quand ça n’est pas très sale
Si Béranger au monde revenait
Que d’cochonneries il entendrait !
Si Jeanne d’Arc au monde revenait
Si Jeanne d’Arc revenait au monde
Ah ! mince de changement qu’elle trouverait
Sur la machine ronde !
Maintenant, la vertu
Ni vu ni connu
Aucune femme n’en a car elles sont toutes trompeuses
Les rosières sûrement
Sont très rares vraiment
S’il en reste quéques-unes, c’est parmi les chanteuses
Si Jeanne d’Arc au monde revenait
N’y a qu’au concert qu’elle en trouverait !
Si Bonaparte au monde revenait
Si Bonaparte revenait au monde
Ah ! mince de changement qu’il trouverait
Sur la machine ronde !
Quand un d’ses soldats
Mourait aux combats
Il versait un pleur sur la tombe du vieux brave
Maintenant, les journaux
Fortune des camelots
Salissent notre armée en la souillant d’leur bave !
Si Bonaparte au monde revenait
Tonnerre de Dieu ! quel coup d’balai !