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chanson rosse chantée par Fursy, disque APGA
Quand su' l' boulv'ard je vois des gens
Tassés comme des huitres qu'on parque
Se faire bourrer par les agents
Pour acclamer quelqu'un de marque
Je m' dis souvent que le Français
S'emballant comm' un' petite folle
Fait rien sans tomber dans l'excès
D'un demi-dieu faisant une idole
Aujour'd'hui il crie Vive Machin !
Et demain il dira Vive Chose !
Faut toujours qu'il acclame quelqu'un
Faut toujours qu'il crie quequ'chose
Si pourtant une fois emballé
Il était constant, passe encore
Mais adorant c' qu'il a brûlé
Il brûle bien vite ce qu'il adore
Et su' l' boulv'ard les mêmes gens
Tout pleins d'une ardeur sans paraille
S'font bourrer par les mêmes agents
Pour conspuer leur ami d' la veille
Pourquoi cessent-ils d'aimer Machin ?
Pourquoi cessent-ils d'aimer Chose ?
On peut l'demander à chacun
Aucun d'eux n'en sait quelque chose
Dieu sait que je ferais aussi bien
Sur ce chapitre de me taire
Ma chanson ne changera rien
Le Français a son caractère
Tant qu'en France il y aura des gens
Ayant un coeur, une âme française
Ils s' f'ront bourrer par les agents
Pour s'engueuler tout à leur aise
Aussi qu'importe que Machin
Soit aujourd'hui plus aimé qu' Chose
En France la gloire a peu de lendemains
Et ce sera toujours la même chose