Nous sommes en ce moment place de l'Opéra où règne une activité très intense aussi bien de véhicules que de passants car nous sommes aujourd'hui jour de mi-carême. Toute la foule parisienne utilisant leurs loisirs de cette journée printanière ensoleillée s'est reportée sur les grands boulevards. C'est un défilé discontinuel de voitures pour qui la circulation n'est pas encore interrompue, le défilé n'étant pas encore sur la voie de passer parmi… devant nous. De temps en temps, on voit une petite fille, un p'tit garçon travestis. Là j'ai une petite fille 1830 en crinoline, avec un p'tit chapeau, un p'tit chapeau, comment dire, oh ! je n' me souviens plus du nom du p'tit chapeau, euh !… une capote, une capote de velours noir. Là-bas, c'est une petite Hongroise, ah ! ravissante. Et les passants, de tous les sens, continuent, vont et viennent. Il y a un attroupement autour de la voiture, comme d'habitude.
Je voudrais bien vous faire entendre une sérénade de sifflets d' sergents d' ville parce que, actuellement, c'est une frénésie de voitures et les sergents d' ville, sous ce soleil quasi caniculaire, suent sang et eau. [moteur et sifflet] Ah ! cette fois, vous l'avez entendu ! Et alors, à nouveau, le barrage étant rompu, les voitures se précipitent, s'engagent sur le boulevard des Capucines.
Alors, maintenant, je cède la place à cette symphonie moderne, place de l'Opéra, un après-midi de mi-carême.
[Léger bruit de foule, sifflet, passage d'une voiture]
C'est vexant pour moi, comme… comme par un fait exprès, la circulation se calme.
Quand même, les travestis sont rares. Oh ! je pense qu'ils doivent être déjà tout autour du défilé et ils ne se joindront… ils ne se joindront, ils ne se join… ils ne se joindront à nous qu'après euh! qu'à l'arrivée du défile. (Ils sont au Louvre) J'ai noté un renseignement très important, où ils sont toujours actuellement alors nous avons encore un bon moment à attendre. Eh bien, je reprendrai l'émission tout à l'heure car notre temps est terminé. Bonsoir.