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Titre :La lecture des évangiles - conférence 2, face 2
Interprète(s) :Durrleman, Freddy
Genre :Diction : sermon, poème
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e
Numéro de catalogue :Copie 2710
Date de l'enregistrement :1938-08-20
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :abon, variable, saute, montage
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :21-07-2011
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente. Cite Saint Athanase
Texte du contenu :Freddy Durrleman

La lecture des évangiles - conférence 2, face 1


"Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l'écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements car si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel et qui, après s'être regardé, s'en va et oublie aussitôt quel il était mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité."

Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera aujourd'hui son exposé sur la lecture des évangiles et commencera l'examen des objections de nos contemporains à la lecture des évangiles.

Mesdames, messieurs, si l'on en croit les représentants les plus autorisés des églises chrétiennes, on est loin de faire dans les milieux chrétiens à la lecture des évangiles la place qui leur revient. Un des laïcs les plus avertis de l’église catholique, Henri Lasserre, n'écrivait-il pas dans la préface de son admirable traduction des saints évangiles : "Bien souvent nous avons entendu des hommes éminents, des prêtres, déclarer avec étonnement et tristesse que le livre que Dieu a placé dans les fondements de l’Église, l’Évangile, est en réalité très rarement lu même par ceux qui font profession d'être des catholiques fervents. Il ne l'est jamais par la multitude des foules". On pourrait s'attendre, messieurs, à trouver la lecture des évangiles très en honneur dans les milieux protestants, ceux-ci ne sont-ils pas connus sous le nom de milieux évangéliques ? Leur attachement séculaire à l’Évangile, leur résolution de s'en tenir au christianisme primitif et de repousser toutes les adjonctions postérieures qui seraient en désaccord avec l'esprit de l’Évangile initial, toute cette manière de penser, d'agir et d'être qui a fait de la Réforme et de l'évangélisme deux synonymes ne font-ils pas des protestants, par définition, des lecteurs attentifs et constants des évangiles ? Certes, messieurs, il en est bien théoriquement ainsi et pas seulement théoriquement pour des milliers de protestants. Nous pourrons dire un jour les efforts considérables faits par le protestantisme pour répandre les évangiles, en rendre l'accès possible à tous, en multiplier les éditions, les versions dans toutes les langues du monde, en plus de six cents langues et dialectes. C'est une grande histoire, une belle, une héroïque histoire. Certes, c'est incontestablement dans les milieux protestants que les évangiles sont le plus lus, le plus connus.Mais ici encore, pourtant, messieurs, il faut constater que la place n'est pas faite aussi grande qu'il le faut à la lecture de l’Évangile. Un des pasteurs les plus remarquables du XIXe siècle, Tommy Fallot, disait avec tristesse : "Nos églises protestantes sont en train de perdre l'usage efficace de la Bible. Les églises de la Bible ne sauront bientôt plus que faire de la Bible à moins que, se réveillant, elle ne se décident à s'emparer des ressources merveilleuses que le livre met à leur disposition.


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La lecture des évangiles - conférence 2, face 2


Vraiment, il est temps de rendre aux églises l'usage joyeux, intelligent et abondant du livre de vie. "La Bible, dit un autre pasteur, nous la possédons mais elle est fermée, nous en voyons non le contenu mais la couverture ou la tranche et, bien loin de la mettre au centre de notre vie intellectuelle et morale, nous la mettons généralement de côté. Chaque catéchumène de nos églises, au moment de faire sa première communion, reçoit un Nouveau Testament, à chaque famille nouvelle qui se fonde est offerte une bible de mariage mais à quoi bon ces sacrifices si on ne les apprécie pas ? dans combien de maisons protestantes fait-on le culte de famille ? dans combien de vies y a-t-il un moyen réservé pour le culte personnel ? un moment attribué à l'adoration en famille ? La Bible est là, on admet que sa lecture est bonne, qu'on devrait s'y appliquer mais en pratique on en le fait pas, c'est un ornement pour la table ou la bibliothèque et non le livre de chevet dont on fait son aliment quotidien. "On peut affirmer deux faits, écrit un auteur protestant, l'un que jamais livre n'a été étudié comme la Bible, l'autre que jamais la Bible n'a été étudiée comme aujourd'hui mais en indiquant un côté lumineux de notre époque, nous touchons aussi indirectement un des déficits de la piété contemporaine qu'il convient de signaler. On étudie beaucoup la Bible, cela est certain, la lit-on en proportion ? Serait-il superflu de rappeler aujourd'hui que l'étude de la Bible ne doit pas nous dispenser, qui sait, nous détourner de la lecture de la Bible ?". Un autre observateur de vie protestante note : "Dans nos cercles pieux qui réclament fréquemment des études bibliques et où l'on connaît à merveille la collection des passages qu'on peut citer à l'appui de telle thèse dogmatique ou ecclésiastique, là même la lecture de la Bible est trop souvent en souffrance. On se plaint à bon droit qu'elle a cédé la première place à celle d'ailleurs très recommandable des biographies édifiantes, à celle moins utile peut-être des actualités que nous apportent nos nombreux journaux quotidiens. ",À la loi et aux témoignages !" criait-on dans les temps anciens, quand on voulait réformer les pensées et les mœurs, "À l’Évangile, cet exhaussement, cet épanouissement, ce couronnement de la loi et des prophètes !" crions-nous aujourd'hui où nous réclamons une réforme profonde de la pensée et de la conduite. "À l’Évangile" c'est-à-dire d'abord aux évangiles, aux quatre évangiles. Laïcs, catholiques, protestants, ne nous jetons point la pierre, ne rions point de nos ridicules ignorances de l’Évangile, elles sont mortelles. L’évêque d'Alexandrie, saint Athanase, l'a dit : "L’Écriture est la nourriture de l'âme". Oh ! cessez de tirer, de martyriser l'homme intérieur, de tuer cet homme en le privant avec cruauté non pas de vin, de pain et d'eau mais de la parole du Seigneur. Aidons-nous mutuellement, encourageons nous les uns les autres à lire les évangiles. Le grand pédagogue protestant du XVIe siècle, Mathurin Cordier, nous y exhorte par ces vers imprimés sur un Nouveau Testament de 1538...:


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La lecture des évangiles - conférence 2, face 3


... il y a exactement quatre siècles : "Apprenez donc par lire et par ouïr le contenu de son saint Évangile". La catholique Croix de Saintonge nous le demande : "Je voudrais voir dans toutes les maisons avec le crucifix un exemplaire des quatre évangiles. Il ne suffit pas de mettre en évidence l'image du crucifié, il faut le faire connaître, il faut le faire aimer. Pour cela, il faut étudier l’Évangile". Le laïc Victor Hugo nous donne ce mot d'ordre : "Ensemencez les villages d'évangiles, une bible par cabane"

Messieurs, trois objections faites couramment dans les milieux religieux à la lecture des évangiles nous paraissent expliquer l'ignorance à peu près générale de notre peuple à l'égard des évangiles non seulement dans les milieux areligieux ou anti religieux mais encore dans les milieux où le christianisme est en honneur. Si ces objections ne sont pas de nature à détourner de cette lecture les esprits détachés du christianisme, elles n'en sont pas moins l'une des causes les plus déterminantes de ce détachement même du christianisme car elles ont empêché la prise de contact de ces esprits avec l’Évangile quand ils évoluaient encore dans les milieux religieux. L'examen de ces objections intéresse donc tout à la fois les chrétiens et ceux qui ne le sont pas. Messieurs, la lecture des évangiles est défendue, voilà la première objection. L’Église, dit-on, interdit la lecture des évangiles. On ne peut se livrer à cette lecture sans désobéir à la volonté expresse de l’Église. Nous croyons, messieurs, qu'il y a là une grave erreur. Nous estimons, nous, tout au contraire que l'on ne peut sans désobéir expressément à l’Église négliger la lecture des évangiles. Qui a autorité, messieurs, pour parler au nom de l’Église ? Les Pères de l’Église d'abord. Eh bien, l'éminent et savant catholique Henri Lasserre écrit : "Depuis Tertullien jusqu'à saint Bernard, c'est avec les plus vives instances que tous les Pères de l’Église ont recommandé aux chrétiens capables de cette lecture la connaissance personnelle sinon de l'Ancien Testament dont de nombreux passages concernent exclusivement le peuple hébreux du moins de l’Évangile qui fut écrit pour toutes les nations de la terre, pour toutes les races et pour tous les temps". Écoutez l'un des Pères les plus illustres de l'Église grecque, saint Jean Chrysostome : "Sachez, dit-il, que ces écrits ne nous ont pas été donnés pour n'être qu'un vain ornement dans nos bibliothèques mais afin que nous en imprimions en nous-mêmes les divines leçons. Ne les posséder que comme les Juifs chez qui les préceptes de la loi étaient gravés sur des tables de pierre ce serait oublier cette étroite obligation que nous avons tous de les inscrire sur ces tablettes vivantes qui sont notre cœur et notre esprit. Je voudrais que par l'habitude de les lire vous en fussiez tout pénétrés.


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La lecture des évangiles - conférence 2, face 4


Écoutez, messieurs, l'un des Pères les plus illustres de l’Église latine, saint Jérôme à qui nous devons la traduction de la Bible en langue latine appelée la Vulgate : "Que la Bible ne sorte jamais de tes mains ni de tes yeux, ne te donne aucun sommeil jusqu'à ce que ton cœur ait été rafraîchi par l’Écriture". On lit dans plusieurs de ses lettres qu'il mettait l’Écriture sainte entre les mains de toutes les femmes qu'il instruisait, on voit dans sa réponse à Gaudence qui l'avait consulté sur l'éducation de sa petite-fille qu'il souhaitait qu'on la fît lire et apprendre par cœur aux enfants dès l'âge de sept ans. Écoutez, messieurs, l'un des Pères les plus illustres de l’Église universelle, saint Augustin : "L’Église est notre mère et ses deux mamelles sont le Vieux et le Nouveau Testaments d'où nous devons sucer le lait qui nous nourrit et nous fortifie. Qui encore, messieurs, a autorité pour parler au nom de l’Église ? Les conciles. Voici le septième concile œcuménique, celui de Nicée qui en 787 prononce qu'aucune maison chrétienne ne doit être sans bible et que la principale fonction du sacerdoce est de faire connaître aux hommes les saintes écritures. Voici le grand concile de Trente au XVIe siècle qui, dans sa quatrième session, reconnaît que l’Évangile est la source de toute vérité en ce qui regarde le salut et le bon règlement des mœurs. Qui enfin, messieurs, a autorité pour parler au nom de l’Église ? Les papes. Grégoire le Grand écrit au médecin Théodore : "Je me plains de ce que vous négligez de lire tous les jours quelques paroles de votre rédempteur car qu'est-ce que l'écriture sainte sinon une lettre que le Dieu tout-puissant daigne adresser à sa créature. Certainement, si vous receviez une lettre de l'empereur, en quelque lieu, à quelque heure que ce fût, vous n'auriez point de repos avant de savoir ce que votre empereur terrestre vous manderait. Et quand l'empereur du Ciel, le seigneur des hommes et des anges vous envoie des lettres qui intéressent votre vie même, vous les négligez ! ô mon cher fils, étudiez, méditez chaque jour les paroles de votre créateur, apprenez dans la parole de Dieu à connaître le cœur de Dieu". Pie VI, messieurs, écrit en 1778 à l'archevêque Martini qui vient de publier une traduction de la Bible en langue italienne : "Au milieu du déluge de livres pernicieux qu attaquent si violemment la religion et perdent tant d'âmes, c'est une pensée juste et salutaire d'exhorter puissamment les fidèles à la lecture des saintes lettres. En effet, c'est là une source féconde qui doit être ouverte à tous pour y puiser la pureté de la doctrine et la sainteté des mœurs et pour se préserver des erreurs si universellement répandues de nos jours. Vous ne pouviez donc trouver de moyen plus efficace que de publier les livres sacrés dans la langue vulgaire de votre pays et de les mettre ainsi à la portée de tout le monde". Pie X, messieurs, se réjouit en 1907 des efforts réalisés pour faire tomber l'opinion que l’Église répugne à faire lire l’Écriture sainte en langue vulgaire ou y met quelque obstacle. "Puisque, dit-il, nous voulons tout établir dans le Christ, nous ne souhaitons rien de mieux que de voir nos fils prendre l'habitude de pratiquer la lecture de l’Évangile non pas fréquemment mais tous les jours puisque c'est dans cette lecture qu'ils verront le mieux quelle est la manière dont tout peut et doit être établi dans le Christ"


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La lecture des évangiles - conférence 2, face 5


Vous le voyez, mesdames et messieurs, la flagrante erreur de ceux qui prétendent que les lecteurs assidus des évangiles désobéissent à l'enseignement de l’Église est bien nette. Bien loin d'être hérétiques, ils sont fidèles à la doctrine la plus ancienne et la plus pure de la chrétienté. "Ce sont les hérétiques qui fuient la lumière de l’Écriture sainte" dit un célèbre Père de l’Église, Tertullien. Et saint Chrysostome va même jusqu'à dire : "Il n'y a que le diable qui puisse détourner les chrétiens de la lecture des livres saints parce qu'il ne peut souffrir qu'ils s'enrichissent à ce pieux trésor". Mais dès lors, mesdames et messieurs, vous saisissez tout le ridicule de l'objection de ceux qui refusent de lire les évangiles sous prétexte que ce sont des livres protestants. Les évangiles sont le trésor de l’Église universelle, le trésor de la chrétienté, le trésor de l'Humanité et si les protestants n'ont cessé d'en préconiser la lecture, on vient de voir qu’ils sont en très nombreuse, très bonne, très honorable et très catholique compagnie. Les Pères ont recommandé cette lecture sans distinction, sans restriction d'aucune sorte, à tous les fidèles, comme un devoir sacré, comme une source abondante de bénédiction. Au reste, messieurs, il ne manque pas de traductions des évangiles faites par des savants catholiques approuvées par les autorités ecclésiastiques, revêtues des imprimatur officiels : Version de Sacy, version des père jésuites Bonhours et Lallement, version de Mézinguy (?), version de l'abbé Glaire, approuvée par le pape Pie IX en 1861, version de l'abbé Crampon, version de l'abbé Garnier annotée notamment au point de vue social et national et à l'auteur de laquelle Léon XIII a dit le 10 octobre 1898 en encourageant et en bénissant la Ligue de l’Évangile : "Voilà l’œuvre dont la France a besoin, c'est la seule qui soit vraiment nécessaire et aussi la seule qui sera certainement efficace", version dite de saint Jérôme, de l'Association catholique pour l’édition et la diffusion des saints Évangiles dans les pays de langue française, les quatre évangiles en un seul du chanoine Alfred Weber de l’Œuvre catholique de la diffusion du Saint Évangile dont les notes ont été examinées par le cardinal Lépicier alors devenu professeur de théologie dogmatique au Collège de la Propagande et consulteur de plusieurs congrégations romaines. Voilà, mesdames et messieurs, autant de versions des évangiles qui loin d'être défendues sont au contraire extrêmement recommandées par l’Église. "On a vu parfois, déclare l'abbé Granier, d'excellents chrétiens croire et enseigner que la lecture du saint Évangile est défendue par l’Église et que les fidèles doivent s'en abstenir. C'est une erreur ! l’Église a seulement prescrit de mettre des notes explicatives dans les traductions et exigé que les notes ainsi que la traduction fussent approuvées par un évêque catholique". J'ai dit.


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La lecture des évangiles - conférence 2, face 6


Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les 4 évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera samedi prochain à Radio-Luxembourg son étude sur la lecture de l’Évangile. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante ou le catalogue de nos éditions peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause, Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise



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