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Titre :La lecture des évangiles - Conférence 5, face 5
Interprète(s) :Durrleman, Freddy
Genre :Diction : sermon, poème
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Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e
Numéro de catalogue :Copie 2714
Date de l'enregistrement :1938-09-10
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :abon, variable
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :24-07-2011
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente.
Texte du contenu :Freddy Durrleman

La lecture des évangiles - conférence 5, face 1

"Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que mille objets d'or et d'argent. Enseigne-moi le bon sens et l'intelligence car je crois à tes commandements.Avant d'avoir été humilié, je m'égarais. Maintenant, j'observe ta parole. Vous avez reçu non une parole des hommes mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, une parole de Dieu qui agit avec efficacité en vous qui croyez. Notre évangile n'a pas consisté pour vous en paroles seulement mais il a été accompagné de puissance et de l'Esprit-Saint et d'une abondante efficacité. Je n'ai pas honte de l’Évangile car c'est la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient. J'ai recueilli tes paroles et je les ai dévorées, tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon cœur. "

Le pasteur Freddy Durrleman continuera aujourd'hui son exposé sur la lecture de l’Évangile.

Mesdames et messieurs, nous avons établi dans nos précédentes conférences la très grande ignorance où se trouvent la plupart de nos contemporains à l'égard des évangiles. Nous avons rappelé des faits, cité des témoignages autorisés qui révèlent qu'on ne lit guère les évangiles aujourd'hui dans les milieux areligieux ou antireligieux de notre peuple, qu'on ne les lit guère non plus aux dires de laïcs et de prélats éminents dans les milieux catholiques et qu'on est en train, dans les milieux protestants, de devenir pratiquement infidèles à la grande tradition séculaire qui faisait des églises de la Réforme les églises par excellence de la Bible tant sont nombreux aujourd'hui les protestants qui ne donnent pas à la lecture personnelle de la Bible le temps et la place qui lui reviennent. Nous avons demandé qu'on en vienne enfin à l’Évangile c'est-à-dire d'abord aux évangiles, aux quatre évangiles au nom de la réforme indispensable aujourd'hui et qu'il faut profonde de la pensée et de la conduite, réforme qui ne peut avoir sa source que dans le retour à l'intelligence et à la pratique de l’Évangile de vie. Laïcs, catholiques, protestants, disons-nous, ne nous jetons point la pierre, ne rions point de nos ridicules ignorances de l’Évangile, elles sont mortelles. Aidons-nous plutôt mutuellement, encourageons-nous les uns les autres à lire les évangiles.

Puis nous avons examiné les objections qui détournent un grand nombre de contemporains de la lecture des évangiles. Nous nous sommes occupés d'abord de l'objection qui consiste à dire que cette lecture est défendue et qu'on ne peut s'y livref sans désobéir à la volonté expresse de l’Église. Nous avons montré qu'il y a là une grave erreur et que, tout au contraire, on ne peut sans désobéir expressément à l’Église négliger la lecture des évangiles. Nous avons apporté à l'appui de notre thèse les témoignages des Pères de l’Église, des conciles et des papes. L’Évangile, avons-nous conclu, l’Évangile est pour tous, il est à tous, tous ont le droit de le lire. Le lire est pour chacun un devoir. Droit et devoir constituent un insigne privilège que n'a cessé de glorifier la plus antique, la meilleure, la plus docte, la plus sainte Église. L’Évangile, messieurs, n'est pas le livre d'un clergé, il est le livre du peuple, le livre des hommes, de tous les hommes puisqu'il est le livre du Fils de l'Homme, le livre de Dieu par excellence. L’Évangile n'est pas un livre pour initiés, messieurs, il est le livre de l'initiation de toutes les créature humaines à la vie impérissable et divine. Il n'est pas un cierge à la lumière tremblotante qu'on allume dans la chambre d'un mort, il...


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La lecture des évangiles - conférence 5, face 2


... est la lumière prestigieuse qui à l'horizon se lève à l'aube d'une journée neuve de l'étape humaine. Puis nous avons continué l'examen des objections faites à la lecture de ces évangiles, nous avons relevé une nouvelle objection, celle de ceux qui disent que la lecture des évangiles est inutile parce que l’Église offre aux fidèles un certain nombre de moyens d'édification religieuse qui rendent superflue la lecture de l’Évangile : le paroissien, disent-ils, avec ses extraits de l’Évangile, la prédication avec ses commentaires de l’Évangile ne suffisent-ils pas ? Les livres de piété, ajoutent-ils, les livres de piété qui découlent de l’Évangile, l'eucharistie qui présente le corps et l'âme même du héros de l’Évangile ne suffisent-ils pas ? Nous avons à examiner aujourd'hui une nouvelle et dernière objection : "La lecture des évangiles et difficile". Voilà la troisième des objections qui éloigne nombre de personnes de la lecture des évangiles. "Que nous ayons, messieurs, de lire les évangiles et qu'il y aurait utilité pour nous d'user de ce droit, nous en convenons. Mais la possibilité d'en user n'existe point pour le commun des hommes car les évangiles sont trop difficiles à comprendre. Il faut, pour tirer profit d'une telle lecture une préparation particulière, des compétences spéciales."

Faisons, mesdames et messieurs, rapidement justice de cette dernière objection. Les difficultés qui peuvent se rencontrer et se rencontrent en effet ici et là dans les évangiles ne sont pas de nature à écarter le lecteur de ses pages. Tel a été le sentiment constant de toutes les lumières de l’Église depuis Tertullien jusques à saint Bernard. À aucun des grands hommes de la chrétienté, à aucun de ses saints le obscurités et les difficultés qui se peuvent trouver incidemment dans le céleste livre n'ont paru un suffisant motif pour ravir à une âme quelconque le bien immense qu'elle est appelée à retirer d'une directe communication avec les paroles textuelles de Notre Seigneur, avec le sanctifiant spectacle de son existence divine. Voici les docteurs de l’Église grecque. D'après Isidore de Péluze, les célestes oracles ont été écrits pour l'utilité du genre humain tout entier. Leur clarté est d'un grand secours aux agriculteurs, aux artisans, à tous ceux qui sont occupés aux nombreux travaux de la vie et leur permet d'apprendre en un moment ce qui est bon, juste et utile. L'écriture sainte a exposé la vérité dans un langage simple afin que les ignorants et les savants, les enfants et les femmes pussent également en prendre connaissance. Pour saint Basile, l'écriture sainte a été écrite par le Saint-Esprit afin que tous, tant que nous sommes, nous puissions y choisir comme dans un vaste magasin destiné aux âmes malades les remèdes qui conviennent à la guérison de nos maux....


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La lecture des évangiles - conférence 5, face 3


Pourquoi, dit saint Jean Chrysostome, pourquoi l'Esprit-Saint aurait-il emprunté afin d'écrire les évangiles la plume de publicains, de pécheurs, de modestes artisans, de pauvres gens sans doctrine et sans lettres si ce n'était dans le but manifeste de mettre un pareil livre à la portée du lecteur le moins instruit. Ce qu'il importe à tous de savoir, les évangélistes l'ont exposé clairement, de la manière la plus intelligible pour tous comme étant les communs docteurs de l'Univers. Quel est donc l'homme qui en entendant ces mots : "Heureux ceux qui sont doux et humbles de cœur, heureux les miséricordieux, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui ont le cœur pur" et tout le reste ait besoin d'un maître pour les lui expliquer ? Y a-t-il la moindre équivoque dans le récit qui nous est fait des miracles et des événements de la vie de Jésus ? Voici, messieurs, les docteurs de l’Église latine : Saint Jérôme dit avec clarté : "De même que les apôtres, le Seigneur lui-même a écrit, c'est-à-dire a parlé par ses évangiles afin d'être compris non par quelques-uns mais par tous. Platon a fait usage de l'écriture mais il a écrit pour quelques-uns et non pour les peuples. À peine si trois hommes le comprennent. Mais eux, les princes de l’Église et les princes du Christ, ils n'ont pas écrit pour quelques-uns, ils ont écrit pour le peuple entier. Par ces princes, il faut entendre les apôtres et les évangélistes. Saint Augustin recommandait à une veuve d'avoir les yeux fixés sur les saintes écritures comme sur un flambeau placé dans un lieu obscur et comme sur une source inépuisable de lumière. "Si la Bible est parfois obscure, dit-il ailleurs, c'est pour déjouer par sa hauteur l'orgueil des savants et forcer notre attention par sa profondeur en même temps qu'elle nourrit les simples en mettant la vérité à la portée des petits et ..... Si Dieu n'avait destiné sa parole qu'aux prêtres et aux gens instruits, dit-il encore, il aurait employé une tout autre forme d'enseignement mais il l'a fait écrire par des bergers et des pécheurs aussi bien que par des sacrificateurs et des rois parce qu'elle devait instruire à salut, consoler et fortifier les plus simples comme les plus savants, les plus pauvres comme les plus riches. Dieu, remarque-t-il a abaissé les écritures jusqu'à la capacité des enfants et elles sont tellement adaptées à leur intelligence qu'ils peuvent s'élever jusqu'à la sublimité des choses éternelles, s'en nourrir et y fortifier leur foi et leur piété.

Mesdames et messieurs, y a-t-il quelque chose à ajouter à tant d'arguments si clairs, si droits fournis par les plus illustres penseurs de la chrétienté ? Nous, protestants, nous le croyons. C'est précisément pour qu'on en revienne tout simplement à cette ferme et pure doctrine que nos Pères du XVIe siècle ont ouvert le grand mouvement de Réforme qui est bien loin encore d'avoir déroulé toutes ses conséquences. Dira-t-on que l'avènement de la critique historique dans le champ de la pensée rend plus malaisée pour les chrétiens du XXe siècle l'attitude de ceux des premiers siècles ?


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La lecture des évangiles - conférence 5, face 4


Mais penserait-on vraiment que ce qui fait l'intérêt puissant, dramatique, tragique, il faut le dire, de la lecture personnelle des évangiles, l'impression spirituelle à la fois morale et religieuse produite sur l'âme du lecteur par l'évocation prestigieuse du héros des évangiles relève de la critique ? Nous le verrons plus tard en examinant la manière dont il convient de lire les évangiles. C'est lui, le Christ qu'il faut chercher à voir, à entendre quand on ouvre ce saint livre. Hors de scènes capitales (?) que racontent les livres du Nouveau Testament, savoir la vie et l'activité de Jésus est du ressort du discernement moral de chaque individu et non de la compétence spéciale de l'historien. Nous ne contestons pas à la critique son contrôle sur les documents et sur les faits de détail mais nous ne lui abandonnons pas notre appréciation des événements capitaux et des personnes.

Ainsi, messieurs, au terme de cette étude sur les objections faites à la lecture des évangiles, nous pouvons conclure au nom de la science et de l'expérience, en compagnie des plus illustres compétences de vingt siècles de l'histoire chrétienne, non seulement qu'il n'est pas défendu de lire personnellement les évangiles mais il est ordonné de les lire, non seulement qu'il n'est pas inutile de lire personnellement les évangiles mais il est indispensable de les lire, non seulement il n'est pas difficile de lire personnellement ces évangiles mais il est facile de les lire.

Messieurs, à la fin du XVIIe siècle parut une édition catholique du Nouveau Testament dont la préface contenait ces quelques lignes : ".... il n'est pas besoin de s'étendre ici pour faire les éloges de la parole de Dieu mais pour en recommander la lecture. La chose parle d'elle-même et quand on aurait ramassé ce qu'il y a de plus beau là-dessus dans les saints Pères de l’Église, cela ne servirait peut-être qu'à arrêter le lecteur en chemin. Tout ce que l'on peut dire à la louange de la parole de Dieu ne la fait pas si bien sentir qu'elle se fait sentir elle-même quand on la lit avec un esprit docile et avec un cœur humble. Il en est d'elle comme du miel auquel le Saint-Esprit la compare et dont une goutte qu'on met sur la langue fait mieux goûter la douceur que ne pourraient jamais faire les discours les plus amples et les expressions les plus vives. J'ai dit.


Mesdames et messieurs, pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur prédication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché.


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La lecture des évangiles - conférence 5, face 5


Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera samedi prochain son étude sur la lecture des évangiles.

Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante, le programme de nos cours par correspondance, le catalogue de nos éditions peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause, Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise




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