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Titre : | La lecture des évangiles - Conférence 6, face 1 |
Interprète(s) : | Durrleman, Freddy |
Genre : | Diction : sermon, poème |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e |
Numéro de catalogue : | Copie 2715 |
Date de l'enregistrement : | 1938-09-17 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | abon, variable |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 24-07-2011 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente. Cite Saint Augustin |
Texte du contenu : | Freddy Durrleman
La lecture des évangiles - conférence 6, face 1 "Toute écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y remontent point sans avoir fécondé la terre, ainsi en est-il de ma parole qui ne retourne point à moi sans effet. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas." Mesdames, messieurs, commençons par le commencement. Pour lire les évangiles il faut d'abord les posséder. Or il n'est pas indifférent d'avoir n'importe quelle édition des évangiles. Il est des éditions qui en faciliteront la lecture comme il en est d'autres qui rendront celle-ci plus difficile. Quelles qualités le lecteur de langue française doit-il requérir de l'édition des évangiles qu'il veut utiliser couramment ? D'abord, mesdames et messieurs, d'être en français. C'est en grec qu'ont été écrits les évangiles par leurs auteurs. Mais la plupart d'entre nous, ne lisant pas le grec, doivent les lire en français. À défaut de l'original du texte, que chacun ait recours à la traduction, à la version du texte dans sa langue maternelle. Français, lisons les évangiles en français. Ne dites pas que cela est contraire à la tradition, que l’Église a dès les origines choisi entre toutes les langues une seule langue comme véhicule des saintes lettres, que cette langue est le latin et que c'est désormais en latin qu'il faut lire les évangiles. C'est là, mesdames et messieurs, un absolu contresens historique. Jadis, les évangiles du grec ont été traduits en latin parce que le latin était la langue vulgaire la plus courante de l'empire romain et saint Jérôme traduisit la Bible en latin afin que tout homme pût la lire, c'est pourquoi on appela cette version Vulgate c'est-à-dire publiée pour le vulgaire. À mesure que le christianisme se répandait, on traduisait la Bible dans le dialecte des contrées nouvelles où il avait pénétré et saint Augustin écrivait déjà vers l'an 400 : "Par la sagesse de Dieu, il est arrivé que l'écriture sainte qu'il a destinée à la guérison des maladies de notre âme écrite premièrement en une seule langue s'est multipliée en une infinité de langues et de dialectes afin qu'elle pût se répandre partout, que tous les hommes puissent entendre Dieu dans le même langage qu'ils sont accoutumés à parler et qu'ainsi toute l’Église reçût les rosées du Ciel, l'écriture sainte. Ainsi, mesdames et messieurs, la vraie tradition du christianisme est l’Évangile dans la langue du peuple. Il a été écrit en grec puis traduit en latin parce que le grec et le latin, comme dit Fénelon, étaient les langues vulgaires de l'empire romain. Nous sommes donc, messieurs, absolument fidèles au plus pur esprit du christianisme de la plus lointaine tradition quand nous demandons à nos Français de lire l’Évangile en français. Le français, c'est aujourd'hui la langue de plus de cinquante millions d'hommes. Le français est leur langue vulgaire, à eux leur Vulgate. Aux Anglais les évangiles en anglais, aux Russes les évangiles en russe, aux Bassoutos les évangiles en sessouto, à chacun les évangiles en sa langue. C'est le droit, messieurs, droit sacré s'il en fût que le droit de lire en sa langue le livre sacré par excellence. Et c'est le fait, fait invraisemblable et de conséquence incalculable : Aujourd'hui les évangiles sont traduits en plus de six cents langues et dialectes. Aux Français donc les évangiles en français. ----------------------- La lecture des évangiles - conférence 6, face 2 C'est le droit, messieurs, droit sacré s'il en fût que le droit de lire en sa langue le livre sacré par excellence. Et c'est le fait, fait invraisemblable et de conséquence incalculable : Aujourd'hui les évangiles sont traduits en plus de six cents langues et dialectes. Aux Français donc les évangiles en français. Mesdames et messieurs, quelle reconnaissance ne devons nous pas avoir pour ces savants dont le labeur a mis à la disposition du plus humble et du plus ignorant des Français le texte même des évangiles et qu'ils lui en ont présenté en toute vérité la pensée et le sentiment, comme l'a écrit l'un d'eux, sans rien retrancher, sans rien troubler et sans rien perdre de même que l'on verse avec mille précautions d'un vase dans un autre quelque précieuse liqueur craignant également et d'en laisser tomber une seule goutte et d'y mêler quoi que ce soit d'étranger. Des hommes, mesdames et messieurs dont on ne saurait trop honorer la mémoire ont frayé la voie il y a quatre siècles. C'est d'abord Lefèvre d'Étaples qui à l'incitation, comme il dit, des nobles cœurs et chrétiens désirs des plus hautes et plus puissantes dames et princesses du royaume publie le Nouveau Testament qu'il traduit de la Vulgate. Dans son épître exhortatoire accompagnant les évangiles, Lefèvre écrit : "Afin qu'un chacun qui a connaissance de la langue gallicane et non point du latin soit plus disposé à recevoir cette présente grâce vous sont ordonnés en langue vulgaire les évangiles selon le latin qui se lit communément partout sans rien ajouter ou diminuer afin que les simples membres du corps de Jésus-Christ ayant ce en leur langue, puissent être aussi certains de la vérité évangélique, comme ceux qui l'ont eu en latin. Qui est celui qui n'estimerait être chose due si convenante et convenant à salut d'avoir ce Nouveau Testament en langue vulgaire qui est chose plus nécessaire à vie non point de ce monde mais à vie éternelle et qui est-ce qui défendra aux enfants d'avoir, voir et lire le testament de leur père ?" Vingt-sept éditions en français du Nouveau Testament ou de la Bible entière parurent entre 1523 et 1567. Le British Museum possède douze éditions du Nouveau Testament de Lefèvre publiées à Paris, Anvers et Bâle de 1524 à 1543. Messieurs, c'est surtout Pierre Robert Olivétan, l'auteur de l'illustre version qui il y aura quatre siècles, - il y a quatre siècles déjà passés depuis trois ans - , au hameau de Serrières, près de Neufchâtel en Suisse, la faisait paraître en 1535. Cette version était la première traduction française de la Bible faite directement sur les textes originaux puisque la version de Lefèvre était simplement une traduction de la Vulgate, donc la traduction d'une traduction. Olivétan, de Noyon en Picardie, cousin et ami de Calvin, fut l'initiateur de celui-ci aux convictions évangéliques. À la demande de Calvin et des autres réformateurs, Farel, Viret et du synode des églises vaudoises du Piémont, tenu à Angrogne le 12 septembre 1532, Olivétan se mit à la traduction de la Bible et, selon son expression, à tirer et déployer ce trésor hors des armoires et coffres hébraïques et grecs pour... --------------------------- La lecture des évangiles - conférence 6, face 3 Olivétan, de Noyon en Picardie, cousin et ami de Calvin, fut l'initiateur de celui-ci aux convictions évangéliques. À la demande de Calvin et des autres réformateurs, Farel, Viret et du synode des églises vaudoises du Piémont, tenu à Angrogne le 12 septembre 1532, Olivétan se mit à la traduction de la Bible et, selon son expression, "à tirer et déployer ce trésor hors des armoires et coffres hébraïques et grecs pour, après l'avoir entassé et empaqueté en bougettes (boîtes) françaises le plus convenablement que je pourrai, en faire un présent à toi, ô pauvre Église, à qui rien l'on ne présente" Ainsi, mesdames et messieurs, la France a eu l'honneur de donner à l’Église le premier traducteur qui ait traduit la Bible entière en français d'après les textes originaux. Dans son Apologie du translateur, préface de sa traduction, Olivétan dit que le sentiment qui a guidé ceux qui l'ont poussé à ce travail c'est que "pour l'honneur de Dieu et bien de tous les chrétiens ayant connaissance de la langue française et pour la ruine de toute fausse doctrine, il serait grandement expédient et nécessaire de repurger la Bible selon les langues hébraïques et grecques en langage français". Olivétan ajoute : "Il est difficile de pouvoir bien faire parler à l'éloquence hébraïque et grecque le langage français lequel n'est que barbarie au - (lesquelles ne sont que barbarie) - au regard d'icelles ec si que, (comme si) l'on voulait enseigner le doux rossignol à chanter le chant du corbeau enroué" Pour permettre l'impression de la Bible en français, les Vaudois du Piémont, ces montagnards dénués de tout, persécutés et traqués depuis des siècles dans leur Alpe inaccessible, remirent à Olivétan la somme de cinq cents écus d'or ou vingt-cinq mille francs de notre monnaie actuelle, somme considérable à une époque où le gage d'une servante ne dépassait pas beaucoup trois ou quatre livres faibles - en d'autres termes trois ou quatre francs par an - plus une paire de souliers et deux chemises. Vingt-cinq mille francs multipliés par huit, soit en vérité deux cent mille francs. Immense fut la carrière de cette première version française. Pendant des siècles, elle fut l'institutrice du protestantisme de langue française. C'est en effet la Bible d'Olivétan qui, à travers une multitude de versions successives plus ou moins heureuses, est venue jusqu'à nous sous les noms de Martin et d'Ostervald. Nulle traduction française a donc exercé une semblable influence sur le protestantisme. C'est, mesdames et messieurs, cette version révisée qui, sous le nom de Version synodale, est encore aujourd'hui entre les mains des protestants français. C'est elle qui, comme on l'a dit, unit par un lien intime et spirituel les contemporains d'Olivétan et les chrétiens de notre époque. C'est cette version qui, en raison des longs et pieux services qu'elle a rendus à la cause de l'Évangile dans notre pays s'est acquis une faveur sans égale, a pris sa place dans tous nos temples et à tous nos foyers et n'a cessé d'être la Bible de la grande famille évangélique française. Aux Français, messieurs, l’Évangile en français, cette devise qui aurait pu être celle de Léfèvre d'Étaples, celle de Pierre Olivétan, celle au XVIIe siècle d'un pieux abbé, l'abbé de Barneville qui, secondé par quelques évêques gallicans ... ------------------------------- La lecture des évangiles - conférence 6, face 4 Aux Français, messieurs, l’Évangile en français, cette devise qui aurait pu être celle de Léfèvre d'Étaples, celle de Pierre Olivétan, celle au XVIIe siècle d'un pieux abbé, l'abbé de Barneville qui, secondé par quelques évêques gallicans comme lui, traduit le Nouveau Testament et publie douze éditions en une trentaine d'années de 1719 à 1753. La préface de la première édition s'exprime ainsi : "Des personnes qui s'intéressent sincèrement aux besoins des âmes ayant appris par différents missionnaires que la parole de Dieu n'était ni prêchée ni lue que fort rarement en certains cantons du royaume, qu'ainsi des millions de baptisés croupissaient dans une profonde ignorance de leurs devoirs de chrétiens, elles ont été tellement touchées d'un mal si digne de larmes aux yeux de la foi qu'elles ont fait volontiers des avances pour plusieurs éditions de ce divin livre". La même préface, messieurs, s'élève judicieusement contre la pratique de faire des éloges des livres saints sans avoir assez réfléchi sur les différents moyens de les répandre de tout côté : "N'est-ce point avoir fait l'éloge du pain de froment devant de pauvres affamés sans avoir travaillé en même temps à leur en procurer ?". Cet appel, messieurs, ne resta pas sans résultat. "Nous devons rendre ce témoignage, dit la préface de l'édition de 1731, au zèle de quelques personnes d'une fortune fort médiocre qu'elles donnèrent très volontiers selon leur pouvoir et même au-delà de leur pouvoir pour contribuer à ce moyen de répandre l’Évangile" et la préface ajoute : " On n’a rien négligé pour faire qu’il fût au plus bas prix qu’il était possible". Ah ! mesdames et messieurs, ce zèle de tant de croyants pour donner aux Français l’Évangile en français n'a cessé de permettre en France depuis des siècles les initiatives les plus variées et souvent les plus hardies : Celle de ce roi magnanime dont parle Lefèvre qui, prenant en main la cause du Christ, a voulu que son peuple pût lire librement dans sa propre langue et sans aucun empêchement la parole de Dieu, celle de cet évêque et de ces prêtres du diocèse de Meaux grâce à qui, dans tous ce diocèse, l'épître et l'évangile du jour sont lus au peuple en langue vulgaire les fêtes et dimanches, celle de ces hautes et puissantes dames et princesses du royaume de faire imprimer le Nouveau Testament" pour leur édification et consolation et de ceux du royaume afin qu'ils ne soient pas seulement de nom du royaume très chrétien mais aussi de fait", celle de ces étudiants et gentilshommes dont parle Calvin qui se travestissent en colporteurs et sous l'ombre de leur marchandise vont offrir à tous, fidèles, les armes pour le saint combat de la foi. Ils parcourent le royaume vendant et expliquant les évangiles. Grâce, messieurs, à tous ceux-là et à leurs continuateurs, aujourd'hui les Français peuvent, s'ils le veulent, lire les évangiles en français. J'ai dit. Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Le pasteur Freddy Durrleman... ---------------------------- La lecture des évangiles - conférence 6, face 5 ... lire les évangiles en français. J'ai dit. Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Le pasteur Freddy Durrleman continuera samedi prochain son exposé sur ce sujet : La lecture des évangiles. Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante ou le catalogue de nos éditions peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause, à Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise |
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