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Titre : | La lecture des évangiles - Conférence 8, face 2 : Qu'ils soient présentés à la française | ||
Interprète(s) : | Durrleman, Freddy | ||
Genre : | Diction : sermon, poème | ||
Fichier audio : | |||
Photo(s) : |
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Support d'enregistrement : | Disque | ||
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) | ||
Lieu d'enregistrement : | Paris, France | ||
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e | ||
Numéro de catalogue : | Copie 2723 | ||
Date de l'enregistrement : | 1938-10-01 | ||
Instruments : | Déclamation, diction, monologue | ||
État : | abon, variable | ||
Vitesse (tours/minute) : | 78 | ||
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss | ||
Date du transfert : | 24-07-2011 | ||
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente. | ||
Texte du contenu : | Freddy Durrleman
La lecture des évangiles - conférence 8, face 1 "Jésus étant allé s'asseoir sur le bord du lac, on s'assembla en si grand nombre autour de lui qu'il dut se réfugier dans la barque et y prendre place pour parler de là aux multitudes demeurées sur le rivage. Il leur exposa beaucoup de choses en paraboles : Le semeur, disait-il, s'en est allé semer. Il jette sa semence. Or il y a des grains qui tombent sur le chemin. Les oiseaux de l'air surviennent et les dévorent. D'autres grains tombent sur un sol pierreux où la terre est rare et ceux-là germent et apparaissent promptement au-dehors, la couche de terre étant sans profondeur, mais le soleil darde ses rayons et la plante n'ayant point de racines se sèche sous ses ardeurs. D'autres grains tombent parmi les ronces mais les ronces en grandissant les étouffent. Il y en a enfin qui tombent dans la bonne terre et ceux-ci donnent du fruit, tel grain rendant cent pour un, tel autre soixante, tel autre trente. Qu'il entende, celui qui a des oreilles pour entendre. Bienheureux sont vos yeux à vous parce qu'ils voient, bienheureuses vos oreilles parce qu'elles entendent. En vérité je vous le déclare : Nombreux ont été les prophètes et les justes qui ont désiré voir ce que vous voyez et qui ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et qui ne l'ont pas entendu. Pour vous donc, écoutez le sens de la parabole du semeur. Le chemin sur lequel tombe le grain signifie l'homme qui après avoir ouï la doctrine du Royaume de Dieu ne la fait point pénétrer en lui-même, le mauvais survient alors et lui enlève ce qui avait été jeté dans son cœur comme une semence. Le sol pierreux sur lequel tombe la semence, c'est l'homme qui prête l'oreille à la doctrine et qui tout d'abord l'accueille avec joie mais il ne l'enracine pas en lui, mais il est inconstant, mais la tribulation et la persécution venant à se lever au sujet de la doctrine, voilà qu'il en fait aussitôt le scandaleux abandon. Les ronces parmi lesquelles tombent le germe, c'est l'homme qui écoute la doctrine mais dans lequel, par suite des sollicitudes du siècle présent et par l'illusion des richesses, elle est entièrement étouffée et frappée de stérilité. Quant à la bonne terre où tombe le grain, c'est l'homme qui est attentif à la parole du Royaume de Dieu, qui se l'assimile et qui porte du fruit produisant tantôt cent, tantôt soixante et tantôt trente pour un. Voici encore, leur dit-il, une figure du Royaume des Cieux : Dans son champ, un homme avait semé du bon grain. Or, pendant que ses gens étaient endormis, son ennemi s'en alla semer de l'ivraie au milieu du froment et disparut. Chaque plante poussa cependant et porta son fruit. Et en même temps que le blé on vit apparaître l'ivraie. Les serviteurs, s'adressant au père de famille : Eh quoi, maître, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? d'où provient donc l'ivraie ? - C'est là l’œuvre de l'homme ennemi, répondit-il. - Permets donc que nous allions l'arracher - Non, non, reprend le maître, de peur qu'en enlevant l'ivraie vous n'arrachiez du même coup le froment. Laissez-les croître l'un et l'autre jusques à la moisson. Je dirai alors au moissonneur : Enlevez d'abord l'ivraie et liez-la en gerbes pour la brûler. Vous recueillerez ensuite le froment et le mettrez dans mon grenier." Mesdames,messieurs, quelles sont les qualités que doivent requérir les lecteurs de l'Évangile de l'édition qu'ils utilisent couramment ? nous sommes-nous demandé dans nos précédents entretiens. Nous avons répondu : D'abord, que les évangiles soient en français. Ensuite, qu'ils soient en bon français. Alors, messieurs... --------------------------- La lecture des évangiles - conférence 8, face 2 ... et l'autre jusques à la moisson. Je dirai alors au moissonneur : Enlevez d'abord l'ivraie et liez-la en gerbes pour la brûler. Vous recueillerez ensuite le froment et le mettrez dans mon grenier." Mesdames,messieurs, quelles sont les qualités que doivent requérir les lecteurs de l'Évangile de l'édition qu'ils utilisent couramment ? nous sommes-nous demandé dans nos précédents entretiens. Nous avons répondu : D'abord, que les évangiles soient en français. Ensuite, qu'ils soient en bon français. Alors, messieurs, qu'ils lisent les évangiles à la française. La troisième qualité en effet qu'ils doivent requérir de l'édition des évangiles utilisés couramment par les lecteurs, c'est d'être présentés à la française. À la française ? c'est-à-dire avec clarté, avec logique, avec art. Livre français ? chef-d’œuvre de bon sens, de bon goût, livre aéré, avec du jour, des espaces qui facilitent le point de vue, des alinéas qui indiquent un temps, une halte, des commencements et des fins de chapitres. La première chose qui frappe quand on ouvre les évangiles de Lamennais, c'est qu'ils ne sont pas divisés en versets ni en stiques. Les paragraphes sont, selon notre ordonnance française, d'une foulée, de même les évangiles de la croix. Chacun sait que les éditions latines et grecques de l'Ancien et du Nouveau Testament sont disposées en chapitres et en versets mais cette division en chapitres et en versets est relativement récente. Elle est commode pour les recherches mais elle est artificielle et ne provient pas des auteurs eux-mêmes.qui n'ont jamais songé à découper ainsi leurs écrits. La distribution par chapitres remonte, messieurs, au XIIIe siècle et fut l’œuvre du cardinal Hugues de Saint-Cher . Quant à la division par versets numérotés, elle fut introduite par le célèbre imprimeur parisien protestant Robert Estienne. Voulez-vous, mesdames et messieurs, faire connaissance avec les évangiles ? Procurez-vous une édition préparée plus en vue de la lecture courante que de l'étude et de la recherche scientifiques, une édition où la division en versets est le plus dissimulée possible. Ça n'est pas sans importance car, on l'a fort bien dit, introduisant dans les discours du Sauveur et dans la narration des évangélistes des perpétuelles hachures qui troublent l'esprit comme le regard en imposant à l'intelligence sans nulle nécessité ni profit cette marche constamment arrêtée et reprise, cette allure agitée, saccadée, sautillante, on détruisit de plus en plus le charme intrinsèque, le charme profond et paisible du livre de vie. Voici quelque-une de ces routes agrestes et silencieuses qui s'enfonce au milieu des grands bois. Supposez maintenant qu'un ingénieur, afin de bien établir pour lui-même et pour les autres la situation de chaque détail, s'avise de faire creuser tous les quatre ou cinq mètres des fossés indicateurs en travers de la route. N'est-il pas évident qu'en nous condamnant désormais à franchir à toute minute ces démarcations incessantes il aura mis fin à vos courses dans la forêt. Tout semblable est l'effet que produit cette coupure des versets dans les diverses traductions. On trouble le lecteur, on le fatigue, on l'irrite presque, on le détourne de la forêt sacrée. Voulez-vous, mesdames et messieurs, faire connaissance avec les évangiles ? Évitez alors de choisir une édition aux défauts inverses de celui que nous venons de signaler. Pas trop de coupures, disions-nous, pas d'alinéa après chaque verset. Empressons-nous d'ajouter : Des coupures suffisantes, des alinéas, du blanc, du jour. Un auteur catholique romain, dans les extraits évangéliques que donnent les paroissiens... ------------------------- La lecture des évangiles - conférence 8, face 3 Voulez-vous, mesdames et messieurs, faire connaissance avec les évangiles ? Évitez alors de choisir une édition aux défauts inverses de celui que nous venons de signaler. Pas trop de coupures, disions-nous, pas d'alinéa après chaque verset. Empressons-nous d'ajouter : Des coupures suffisantes, des alinéas, du blanc, du jour. Un auteur catholique romain, dans les extraits évangéliques que donnent les paroissiens et les livres de messe, en a totalement écarté les versets mais on est tombé dans un excès opposé et non moins regrettable par la façon dont on a imprimé ces fragments toujours précédés, comme on sait, de la formule traditionnelle "En ce temps-là". Quelque considérable que soit le passage cité, quelques distincts que puissent être les événements, les épisodes, les paroles, les dialogues, les discours qui s'y trouvent relatés, on a adopté pour règle inflexible de ne jamais aller à la ligne, de courir ainsi tout d'une haleine du commencement jusqu'à la fin sans s'arrêter une seconde et sans prendre le temps de respirer. Les quatre récits de la passion que nous lisons durant le cours de la semaine sainte occupent chacun huit, dix et même douze pages ininterrompues, pas une seule séparation, pas un seul intervalle, pas une seule halte. L'immense alinéa forme un bloc indivisible, une masse compacte où toutes les phrases se touchent, se pressent, se coagulent les unes aux autres de sorte que l'esprit, contraint par-là à une tension continuelle, en arrive à ne plus discerner les détails et ne reçoit de l'ensemble qu'une impression confuse. Le même auteur, messieurs, déplore avec raison des vieux us typographiques que l'on a cru devoir conserver religieusement dans les traductions de l’Évangile comme si ces formes disparues de nos habitudes avaient en elles-mêmes quelque chose d'hiératique, d'inviolable et de sacré. Parlerons-nous de ces pages étranges qui présentent au regard étonné deux longues et étroites colonnes d'alinéas minuscules munies à leurs pieds de toute une broussaille de notes et constellées ça et là de mille renvois non avenus ? Tout cela encore éloigne le lecteur moderne. Mesdames et messieurs, il y a aujourd'hui des évangiles présentés à la française. Aux anciens chapitres et versets introduits de main d'homme pour faciliter les recherches, nous avons, pour faciliter la lecture substitué des divisions plus en harmonie avec les habitudes et les logiques exigences des esprits contemporains. De là, suivant l'ordre même des faits ou des idées, de là une différente coupure des paragraphes successifs du récit, de là des alinéas nombreux, de là des tirets marquant les dialogues d'après les règles de l’imprimerie moderne, de là des blancs, des espaces, des intervalles, des étoiles typographiques, parfois des lignes de points afin de guider l'intelligence en guidant les yeux et de faire mieux saisir la marche générale de l'ensemble. Utiliser des évangiles ainsi présentés à la française saura, messieurs, faciliter grandement la connaissance des évangiles. Enfin, une dernière suggestion du même ordre : Procurez-vous, mesdames et messieurs, une bonne bible, d'un caractère facile à lire. "Je n'ai aucune prédilection, disait quelqu'un, pour ces bibles en miniature qu'il faut avoir sous le nez pour en distinguer les caractères. Achetez une bonne bible, vous en prendrez plus de soin, prenez garde qu'elle ne soit pas trop belle pour que vous osiez y faire des annotations". Grâce, messieurs, aux efforts de tant d'associations protestantes et catholiques pour répandre les évangiles, les Français d'aujourd'hui peuvent, s'ils le veulent, lire les évangiles dans des éditions présentées à la française. ----------------------------------- La lecture des évangiles - conférence 8, face 4 ... pour ces bibles en miniature qu'il faut avoir sous le nez pour en distinguer les caractères. Achetez une bonne bible, vous en prendrez plus de soin, prenez garde qu'elle ne soit pas trop belle pour que vous osiez y faire des annotations". Grâce, messieurs, aux efforts de tant d'associations protestantes et catholiques pour répandre les évangiles, les Français d'aujourd'hui peuvent, s'ils le veulent, lire les évangiles dans des éditions présentées à la française. Ah ! mesdames et messieurs, les Français d'aujourd'hui, quels privilégiés en ce qui concerne les évangiles ! Des évangiles en français, des évangiles en bon français, des évangiles à la française, des évangiles en français en bon français à la française pour nos Français. Les évangiles ne manquent pas à nos Français grâce au labeur et aux sacrifices de nos devanciers. Les Français manqueront-il à l’Évangile ? Qu'ils écoutent l'abbé de Barneville leur rappeler les temps héroïques du christianisme des premiers siècles où les laïcs comme les autres avaient chez eux l'écriture sainte, la lisaient assidûment et la savaient même par cœur. Les artisans l'avaient tous communément dans leurs boutiques, les enfants et les serviteurs la feuilletaient comme les autres ou en entendaient journellement la lecture dans les familles, les femmes la lisaient aussi. On leur ôtait plutôt la vie que de leur arracher des mains ce livre sacré. Lorsqu'ils ne l'avaient pas, tout leur manquait et lorsqu'ils étaient assez heureux pour la posséder, dans quelque indigence qu'ils fussent, ils possédaient toute chose avec lui. La pauvreté ne leur était point un prétexte de ne pas l'avoir, ils tâchaient de l'acquérir à quelque prix que ce fût et quand une fois ils l'avaient acquis, rien ne pouvait leur faire perdre ce trésor, ils sacrifiaient leurs biens, leur liberté et leur vie même pour le conserver. Et puisque, mesdames et messieurs, pour donner l’Évangile à la française à nos Français en la belle langue de France, des milliers de Français ont sacrifié leurs biens, leur liberté et leur vie même, que les Français entendent la déclaration solennelle de l'illustre pasteur du XVIIe siècle, Pierre Dumoulin, leur rappeler leurs privilèges et leurs responsabilités : "À ceux qui ont travaillé et travaillent à cette œuvre, vous avez cette obligation que l'écriture sainte que le peuple ne voyait point est maintenant traduite en langue vulgaire et que l'esprit de Dieu parle français de façon que nul ne peut ignorer la parole de Dieu, que celui qui se bande à soi-même les yeux de peur de voir la lumière". J'ai dit. La prochaine conférence de La Cause à Radio-Luxembourg aura lieu samedi prochain 8 octobre à 11h40. Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera son exposé sur la lecture des évangiles : Quand faut-il lire les évangiles ? Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante, le catalogue de nos éditions ou le programme de nos cours par correspondance peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise |
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