La lecture des évangiles - conférence 9, face 1
"Ayant arrêté son regard sur la foule, Jésus gravit la pente de la montagne et puis, s'étant assis avec ses disciples auprès de lui, il ouvrit la bouche pour instruire ces peuples et leur parla ainsi : Bienheureux ceux qui ont l'esprit de pauvreté car c'est à eux qu'appartient le Royaume des Cieux. Bienheureux les doux car ce sont ceux-là qui auront la terre en héritage.
Bienheureux ceux qui pleurent car ce sont ceux-là qui seront consolés.
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice car ce sont ceux-là qui seront rassasiés.
Bienheureux les miséricordieux car ce sont ceux-là qui obtiendront miséricorde.
Bienheureux ceux qui ont le cœur pur car ce sont ceux-là qui verront Dieu.
Bienheureux les pacifiques car ce sont ceux-là qui seront les enfants mêmes de Dieu.
Bienheureux ceux qui pour la justice supportent persécutions car c'est à ceux-là qu'appartient le Royaume des Cieux. Bienheureux vous serez lorsque les hommes vous auront maudits et persécutés, lorsqu'ils auront mensongèrement dit contre vous toute sorte de mal à cause de moi, réjouissez-vous alors et tressaillez d'allégresse parce que dans les Cieux votre récompense sera grande. C'est ainsi d'ailleurs qu'ils ont persécuté les prophètes qui vous ont précédés. Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s'affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n'est plus bon à rien sinon à être jeté dehors et foulé aux pieds des passants. Vous êtes la lumière du monde. La ville que l'on édifie sur le sommet d'un mont ne peut être cachée et l'on n'allume point la lampe pour la mettre sous un boisseau mais bien pour la placer sur le candélabre afin qu'elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière éclaire donc ainsi et qu'elle brille de telle sorte devant les hommes qu'à la vue de vos œuvres il glorifient votre Père, celui qui est dans les Cieux. Gardez-vous bien de penser que je sois venu détruire la loi ou les prophètes, je ne suis pas venu détruire mais accomplir et compléter. Plus tôt même, je vous l'affirme, plus tôt même passeront ciel et terre que ne disparaîtront de la loi un seul iota...point reçu leur passion... Si, s'affranchissant lui-même de l'un de ces commandements comme de trop petite valeur à ses yeux, quelqu'un enseigne aux hommes à s'en affranchir à son exemple, sachez qu'il sera considéré à son tour comme de trop petite valeur pour le céleste Royaume. Celui-là au contraire sera grand dans le Royaume des Cieux qui s'appliquera à enseigner ces commandements et par l'exemple et par la leçon. Aussi, je vous le déclare en vérité, si votre justice ne va pas plus loin que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume du Ciel. Vous avez appris ce qui a été dit aux hommes d'autrefois : Tu ne tueras point et celui qui tuera sera passible de jugement. Eh bien, je vous dis, moi : Sera passible de jugement quiconque se met en colère contre son frère, sera passible du Grand Conseil quiconque l'aura appelé Raca (homme de rien), sera passible de la géhenne de feu quiconque l'aura traité d'insensé. Si donc, au moment de présenter ton offrande à l'autel, il te revient en mémoire que ton frère a quelque chose à te reprocher, laisse là ton offrande devant l'autel et cours toute affaire cessante te réconcilier avec ton frère. Après quoi tu reviendras présenter ton offrande. Hâte-toi de te mettre d'accord avec ton adversaire tandis que tu chemines avec lui de peur que cet adversaire ne te livre à celui qui est le juge, que le juge à son tour ne te livre à l'exécuteur et que tu ne sois précipité en prison. De cette prison, je te l'affirme, tu ne sortiras pas que tu n'aies payé jusqu'à la dernière offense."
Mesdames et messieurs, quand faut-il lire les...
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La lecture des évangiles - conférence 9, face 2
... vient en mémoire que ton frère a quelque chose à te reprocher, laisse là ton offrande devant l'autel et cours toute affaire cessante te réconcilier avec ton frère. Après quoi tu reviendras présenter ton offrande. Hâte-toi de te mettre d'accord avec ton adversaire tandis que tu chemines avec lui de peur que cet adversaire ne te livre à celui qui est le juge, que le juge à son tour ne te livre à l'exécuteur et que tu ne sois précipité en prison. De cette prison, je te l'affirme, tu ne sortiras pas que tu n'aies payé jusqu'à la dernière offense."
Mesdames et messieurs, quand faut-il lire les évangiles ? À cette question, nous répondons par deux mots : Toujours, tous les jours. Toujours, d'abord, par où nous voulons dire : À tous les âges de la vie, durant tout le cours de la vie. Les évangiles, messieurs, ne doivent pas être traités comme la plupart des livres qu'on lit une fois au hasard de la rencontre ou à l'appel de la nécessite parce qu'ils occupent une certaine place dans un programme d'études et qu'on ferme à jamais après les avoir ouverts un jour, encore moins comme livres des premières années de la vie destinés à charmer l'imagination enfantine et à émouvoir les cœurs tendres des générations nouvelles. Les évangiles, messieurs, sont livres avec lesquels on n'a jamais fini parce qu'ils ne cessent de donner le sentiment au lecteur de lui apporter quelque chose de nouveau. Ce sont les seuls livres en vérité avec lesquels on peut vieillir parce qu'ils ne vieillissent pas, ils restent éternellement jeunes et d'une étonnante jeunesse., doués de l'incomparable pouvoir de rajeunir ceux qui les lisent. L'homme du désert n'imaginerait pas n'avoir plus à se désaltérer à la source jaillissante de l'oasis pour s'en être approché une fois. Tant qu'il vivra, il se penchera sur la source. De même les évangiles, source d'eau pure, qui en a bu en boira jusque dans la vie éternelle. Les évangiles, messieurs, sont à leur heure à tous les moments de la vie. L'enfant ingénu, l'adolescent généreux, l'homme dans la plénitude de la force, le vieillard chargé d'expérience, pas un qui ne lise et ne relise ces pages avec profit et avec joie. Le pain ne nourrit-il pas tout homme quel que soit son âge ? De même les évangiles, vrai pain spirituel des hommes, quiconque en a mangé une fois s'écrie : "Donne-moi toujours à manger de ce pain ...." Toujours, par où nous voulons dire aussi, messieurs, dans toutes les circonstances de la vie. Les évangiles ne doivent pas être traités comme des livres de circonstance, livres pour les jours de deuil ou pour les jours de fête, livres pour les solennités d'église et pour les cérémonies pieuses. Il est vrai que dans ces circonstances-là la lecture de l’Évangile est à sa place mais elle ne l'est pas moins dans toutes les autres circonstances. L'extraordinaire variété des pages évangéliques fait de l’Évangile un admirable vade-mecum de l'homme quelle que soit la diversité de ses journées.
Tous les jours ensuite, et ceci, messieurs, découle de cela. S'il faut lire les évangiles toujours, c'est donc alors qu'il faut les lire tous les jours. Impressionnant, messieurs, est l'accord sur ce point d'hommes profondément opposés sur d'autres sujets. Le pape Grégoire le Grand, saint Grégoire, écrit au médecin Théodore : "Je me plains de ce que vous négligez de lire tous les jours quelques paroles de notre rédempteur . Qu'est-ce que l'écriture sainte sinon une lettre que le Dieu tout-puissant daigne adresser à sa créature. Certainement, si vous receviez une lettre de l'empereur, en quelque lieu et à quelque heure que ce fût, vous n'auriez point de repos avant de savoir ce que votre empereur terrestre vous manderait. Et quand l'empereur du Ciel, le seigneur des hommes et des anges, vous envoie...
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La lecture des évangiles - conférence 9, face 3
... messieurs, est l'accord sur ce point d'hommes profondément opposés sur d'autres sujets. Le pape Grégoire le Grand, saint Grégoire, écrit au médecin Théodore : "Je me plains de ce que vous négligez de lire tous les jours quelques paroles de notre rédempteur . Qu'est-ce que l'écriture sainte sinon une lettre que le Dieu tout-puissant daigne adresser à sa créature. Certainement, si vous receviez une lettre de l'empereur, en quelque lieu et à quelque heure que ce fût, vous n'auriez point de repos avant de savoir ce que votre empereur terrestre vous manderait. Et quand l'empereur du Ciel, le seigneur des hommes et des anges vous envoie des lettres qui intéressent votre vie même, vous les négligez ? ô mon cher fils, étudiez, méditez chaque jour les paroles de votre créateur, apprenez dans la parole de Dieu à connaître le cœur de Dieu". Le célèbre théologien protestant Frédéric Godet s'exprime ainsi : "La faiblesse de la vie spirituelle provient de ce qu'on lit journellement tout au monde, journaux et livres, tandis que la lecture recueillie et priée chaque matin avant le travail de quelque parole du Seigneur ou des apôtres fait défaut. On se laisse détourner par l'idée qu'on n'a plus le temps, qu'il faut prendre l'ouvrage et on le fait sans s'être retrempé, sans avoir replongé ses racines en Christ. De là le manque d'entrain même dans les œuvres de foi. Faisons mieux, ne laissons pas passer un matin sans prendre ce déjeuner spirituel qui nous donnera des forces pour le combat ou le travail de la journée. Le niveau de la vie et de la force spirituelles monte ou descend avec la fidélité dans l'accomplissement de cet acte quotidien et matinal. Zeller, le chrétien protestant qui manifesta une si profonde connaissance des âmes, dit avec vigueur : "Lis journellement, sans manquer un seul jour, lis toute ta vie. Même si tu savais toute la Bible par cœur, tu devrais néanmoins en méditer chaque jour une partie. Fais-toi une règle inviolable de lire régulièrement. Ne te dirige pas d'après ton humeur du moment et n'attends pas d'être assez bien disposé pour ta lecture. Dis-toi : "Cela est nécessaire si je veux vivre". Dans les choses de la vie temporelle, tu dois bien souvent t'imposer une contrainte pour accomplir les divers travaux de ta vocation alors que tu es indisposé ou que tu préférerais te livrer à un plaisir ou lire une histoire intéressante. Pourquoi ne ferais-tu pas de même quand il s'agit de la vie éternelle ? "
On objecte généralement que le temps fait défaut. Impossible, dit-on, de trouver chaque jour le temps de lire les évangiles. Et cependant, remarque judicieusement quelqu'un, la journée a vingt-quatre heures ou quatre-vingt-seize quarts d'heure. Quiconque donc ne sait pas mettre à part un quart d'heure chaque matin pour rencontrer Dieu et se nourrir de sa parole doit s'avouer à lui-même qu'il ne donne pas à Dieu le quatre-vingt-seizième de sa vie ou en chiffres ronds le centième.
S'il faut donner, mesdames et messieurs, au moins un quart d'heure chaque jour à la lecture des évangiles, à quel moment faut-il fixer ce quart d'heure ? La plupart conseillent : Surtout le matin, avant de se mettre au travail. Ce qu'est le diapason pour le chanteur, la lecture de l’Écriture l'est pour le chrétien. Elle donne le ton pour l’œuvre de la journée. Mais après tout, messieurs, secondaire est la question de l'heure de la lecture pourvu que la lecture soit faite. L'heure dépend des circonstances de chacun, à chacun de la fixer selon ses convenances, ses possibilités et ses goûts, de la manière qui lui rendra le plus facile régularité et ponctualité. Matin, après-midi ou soir, peu importe pourvu que ce soit chaque jour.
Toujours et tous les jours...
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La lecture des évangiles - conférence 9, face 4
... chacun de la fixer selon ses convenances, ses possibilités et ses goûts, de la manière qui lui rendra le plus facile régularité et ponctualité. Matin, après-midi ou soir, peu importe pourvu que ce soit chaque jour.
Toujours et tous les jours, mesdames et messieurs, et pendant toute sa vie. Toujours et tous les jours de sa vie, il faut lire les évangiles. Mais alors c'est qu'il en faut faire une lecture personnelle. Pour lire les évangiles toujours et tous les jours, il ne faut pas pour cette lecture être tributaire d'un tiers. Il faut ne dépendre à cet égard que de soi. Dire que la lecture des évangiles doit être quotidienne, c'est dire du même coup qu'elle doit être personnelle. Nous ne voulons certes pas proscrire la lecture des évangiles faite en commun. Bien au contraire, nous la recommandons vivement, nous la prescrivons, nous croyons excellent de se réunir avec d'autres personnes pour lire avec elles les saintes pages et nous recommandons de toutes nos forces la lecture commentée de l’Évangile au cours du culte dominical par les soins de pasteurs éclairés et pieux. Mais le fidèle ne doit jamais abdiquer entre les mains de son pasteur ses rapports directs avec l’Écriture. Et, de son côté, le ministre de Dieu ne doit jamais restreindre d'aucune manière la lecture personnelle de la parole. Il doit au contraire toujours la sous-entendre et l'exiger. La lecture en famille de l’Évangile, quand elle est possible, nous paraît être aussi une source incomparable de bénédiction et nous en recommandons de toute notre âme la pratique. Mais de grands chrétiens de milieux bien divers nous y rendent attentifs, messieurs : La légitimité et la nécessité de la lecture en commun des évangiles ne doit pas nous faire méconnaître l'indispensabilité de leur lecture personnelle.
Zeller disait : "Autre chose est de lire la Bible avec les autres, autre chose de la lire pour soi-même. Cette dernière lecture qui a lieu uniquement pour sa propre édification sans qu'on soit dérangé par la présence ou par la pensée des autres est absolument indispensable. Dieu veut te parler seul et tu dois l'écouter. La présence d'autres personnes t'en empêche dans une certaine mesure. Celui même qui par le fait de sa vocation est appelé à lire chaque jour la Bible avec les autres ne peut absolument pas se passer d'une lecture solitaire". Georges Müller disait : "Que votre méditation soit bien personnelle. Nous lisons en effet souvent en vue des autres : les parents pour les enfants, les enfants pour les parents, les prédicateurs pour leur auditoire, les moniteurs de l'école du dimanche pour leurs élèves. C'est une triste manière de lire la parole de Dieu. Lisez-la pour le bien de votre âme. Et quand vous aurez reçu une bénédiction, alors vous pourrez la communiquer à d'autres. Quelle que doit donc votre situation, ne lisez pas pour les autres, demandez-vous au contraire : "En quoi ceci me concerne-t-il ? quelle leçon ou quel avertissement puis-je tirer de ce passage ? " Alors vous pourrez enseigner les autres." La duchesse de Broglie disait : "J'examine l’Évangile comme s'il était donné à moi toute seule."
Mesdames et messieurs, voulez-vous lire ainsi l’Évangile, personnellement, toujours et tous les jours ? vous en viendrez alors à vous écrier comme le psalmiste lisant la loi : Ô combien je l'aime ! je la médite tous le jour. Et vous compléterez ainsi la réponse que nous venons de donner à la question : Quand lire les évangiles ? Toujours...
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La lecture des évangiles - conférence 9, face 5
... s'il était donné à moi toute seule."
Mesdames et messieurs, voulez-vous lire ainsi l’Évangile, personnellement, toujours et tous les jours ? vous en viendrez alors à vous écrier comme le psalmiste lisant la loi : Ô combien je l'aime ! je la médite tous le jour. Et vous compléterez ainsi la réponse que nous venons de donner à la question : Quand lire les évangiles ? Toujours, tous les jours, tout le jour ! J'ai dit.
La prochaine conférence de La Cause à Radio-Luxembourg aura lieu samedi prochain 15 octobre à 11h40. Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera son exposé sur la lecture des évangiles : Lecture intelligente, lecture courante.
Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante, le catalogue de nos éditions ou le programme de nos cours par correspondance peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause, Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise