Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |
Titre : | La lecture des évangiles - Conférence 10, face 5 : En faire une lecture intelligente | ||
Interprète(s) : | Durrleman, Freddy | ||
Genre : | Diction : sermon, poème | ||
Fichier audio : | |||
Photo(s) : |
| ||
Support d'enregistrement : | Disque | ||
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) | ||
Lieu d'enregistrement : | Paris, France | ||
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e | ||
Numéro de catalogue : | Copie 2725 | ||
Date de l'enregistrement : | 1938-10-15 | ||
Instruments : | Déclamation, diction, monologue | ||
État : | abon, variable | ||
Vitesse (tours/minute) : | 78 | ||
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss | ||
Date du transfert : | 24-07-2011 | ||
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente. suppr 4786 | ||
Texte du contenu : | Freddy Durrleman
La lecture des évangiles - conférence 10, face 1 "Jésus s'adressant à la multitude en même temps qu'à ses disciples prononça ces paroles : C'est dans la chaire de Moïse que sont assis les scribes et les pharisiens. Observez donc tout ce qu'ils vous disent et faites-le mais gardez-vous d'imiter leurs actes car ils disent et ne font pas, car d'un côté ils s'appliquent à former comme un faisceau de fardeaux lourds et insupportables dont ils imposent la charge à l'épaule des hommes et de l'autre, eux-mêmes pour leur propre compte, ils se refusent à les remuer du bout du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour le regard d'autrui, affectant de porter de plus larges phylactères et des franges immenses. Dans les festins, ils aiment les premières places, dans les synagogues les premiers fauteuils, au dehors ils veulent des références, ils se complaisent à entendre les hommes les saluer du nom de maître. Vous, cependant, ne vous faites pas appeler maître car un seul est votre maître et, pour vous, vous êtes tous frères. N'attribuez en outre à personne sur terre le nom de père car un seul est votre Père, celui qui est dans les Cieux. Qu'on ne vous appelle pas non plus docteur car un seul est votre docteur, le Christ. Le plus grand parmi vous, ce sera le serviteur de tous car celui qui s'élève sera abaissé tandis que celui qui s'abaisse sera élevé." Mesdames et messieurs, comment lire les évangiles ? Nous ferons aujourd'hui une première réponse à cette question : Sérieusement. Nous plaidons, mesdames et messieurs, pour la lecture intelligente des évangiles. Pour être sérieuse, est-il besoin de le dire ? la lecture des évangiles doit être vraiment la lecture des évangiles, lecture directe du texte lui-même des évangiles, non point seulement lecture sur les évangiles. Trop souvent la lecture sur l’Évangile détourne de la lecture de l’Évangile. Les meilleurs livres sur les évangiles ne doivent pas remplacer les évangiles eux-mêmes. Il ne s'agit pas en effet de connaître les différentes questions qui se posent à propos des évangiles, questions de dates, d'auteurs, de sources par exemple, mais de connaître le contenu lui-même des évangiles. Lecture directe, disons-nous, car nous ne cherchons pas une connaissance extérieure de ses pages mais une connaissance intime de leur intimité même et, cette connaissance-là, seule une communion réelle avec le texte lui-même peut la donner. Ne vous préoccupez donc pas tant, messieurs, d'être instruits par des critiques sur les évangiles que de vous laisser instruire par les évangiles eux-mêmes. "Supposez, comme le faisait un jour Félix Bovet, qu'un archéologue vienne à Pise afin d'en étudier la merveilleuse cathédrale et qu'à la suite de ses observations minutieuses il nous dise que les pierres de l'édifice proviennent de plusieurs carrières différentes et sont encore reconnaissables à leurs nuances variées. Une fois cette observation faite, serons-nous bien avancés dans la connaissance de la cathédrale ? en admirerons-nous mieux l'architecture et les vitraux ? serons-nous plus disposés qu'avant à nous y agenouiller en prière ? Non, sans doute. Cet inventaire archéologique ne nuira pas à l'adoration et à la prière mais il n'y contribuera pas non plus. Il faut sans trop s'y attarder passer outre et examiner l'édifice à un point de vue différent. Le danger des livres de critique n'est donc pas dans ce qu'ils renferment, il est plutôt dans la manière dont on les emploie car on risque, en les étudiant, de considérer le point de vue où ils sont placés comme le plus important ou le seul... --------------- La lecture des évangiles - conférence 10, face 2 ...dans la connaissance de la cathédrale ? en admirerons-nous mieux l'architecture et les vitraux ? serons-nous plus disposés qu'avant à nous y agenouiller en prière ? Non, sans doute. Cet inventaire archéologique ne nuira pas à l'adoration et à la prière mais il n'y contribuera pas non plus. Il faut sans trop s'y attarder passer outre et examiner l'édifice à un point de vue différent. Le danger des livres de critique n'est donc pas dans ce qu'ils renferment, il est plutôt dans la manière dont on les emploie car on risque, en les étudiant, de considérer le point de vue où ils sont placés comme le plus important ou le seul et de substituer à l'étude pratique et religieuse de la Bible une étude scientifique et purement intellectuelle. Ne cherchons donc pas, avant d'aborder l'étude religieuse de la Bible, à résoudre toutes les questions de critique qui se posent, prenons immédiatement la Bible elle-même. La lecture des évangiles doit suivre, mesdames et messieurs, pour une très grand part les règles générales de toute lecture et c'est une des règles de toute lecture sérieuse que de recourir directement au texte de l'auteur à lire. Nos pédagogues le disent sans ambages : "Les maladroits se détournent de l’œuvre originale, croyant qu'ils assimileront la même substance en la demandant à des ouvrages plus courts et plus faciles. Il n'y a pas de plus faux calcul. Il ne faut pas se lasser de répéter que rien ne supplée à la connaissance des textes fondamentaux, qu'aucun commentaire de l'Énéide ne vaut l'explication de cent vers de Virgile, qu'il importe de rechercher le contact direct des belles œuvres, de ne laisser s'interposer entre elles et nous aucun de ces barbouilleurs qui rapetissent à leur mesure ce dont ils traitent. Même les éditions savantes, trop chargées de notes, si précieuses qu'elles soient pour approfondir le sens d'un passage, ne sont pas sans danger pour nos premières impressions. L'érudition du guide importune et rompt le charme. Est-ce à dire que nous puissions sans initiation préalable, sans secours étranger, aborder les chefs-d’œuvre ? Oui, vraiment, en beaucoup de cas nous le pouvons. Comme nous sommes loin ici, mesdames, messieurs, de la manière de voir de Joseph de Maistre qui écrivait, au début du siècle dernier, dans ses soirées de Saint-Pétersbourg : "Ce n'est point la lecture, c'est l'enseignement de l’Écriture qui est utile. La douce colombe avalant d'abord et triturant à demi le grain qu'elle distribue ensuite à sa couvée est l'image naturelle de l’Église expliquant aux fidèles cette parole écrite qu'elle a mise à leur portée. Lue sans notes et sans explications, l'écriture sainte est un poison." Notre point de vue, on le voit, mesdames et messieurs, est à l'opposé de celui-ci. Tenacement attachés aux méthodes éprouvées de la culture contemporaine, nous revendiquons pour les évangiles comme pour tous les grands livres de la littérature humaine le droit d'être lus par tous dans le texte directement et sans intermédiaire. Prenons donc, mesdames et messieurs, les évangiles et lisons-les directement dans leurs textes mais lisons-les intelligemment et non machinalement comme il arrive trop souvent. "Il fut un temps, raconte le célèbre prédicateur américain Moudet, où j'avais coutume de lire un certain nombre de chapitres par jour. Manquer à ce devoir était à mes yeux un signe de froideur ou d'infidélité. Mais, deux heures après, si quelqu'un m'avait demandé ce que j'avais lu, je n'aurais pas su le dire. Je me souviens aussi que, tout jeune garçon, je travaillais dans une ferme et j'avais entre autres choses à labourer un champ de navets mais je le faisais si vite et avec si peu de soin qu'il me fallait planter un piquet à l'endroit où je m'arrêtais le soir... --------------------- La lecture des évangiles - conférence 10, face 3 ... et non machinalement comme il arrive trop souvent. "Il fut un temps, raconte le célèbre prédicateur américain Moudet, où j'avais coutume de lire un certain nombre de chapitres par jour. Manquer à ce devoir était à mes yeux un signe de froideur ou d'infidélité. Mais, deux heures après, si quelqu'un m'avait demandé ce que j'avais lu, je n'aurais pas su le dire. Je me souviens aussi que, tout jeune garçon, je travaillais dans une ferme et j'avais entre autres choses à labourer un champ de navets mais je le faisais si vite et avec si peu de soin qu'il me fallait planter un piquet à l'endroit où je m'arrêtais le soir pour pouvoir le reconnaître le lendemain. Ce procédé a passablement d'analogies avec mon ancienne manière de parcourir tant de chapitres de la Bible par jour." Il ne s'agit pas en effet, mesdames et messieurs, de lire pour avoir lu mais de lire pour tirer profit de sa lecture. Se borner à lire la Bible ne sert de rien quand on ne l'étudie pas comme si l'on était à la recherche de quelque vérité importante. C'est dire qu'une lecture intelligente de l’Évangile doit être une lecture méditée. Il faut méditer ce qu'on lit. Si vous ne faites que lire, votre lecture est comme une eau qui s'écoule. "Si vous ne pouvez passer plusieurs heures dans la méditation, consacrez-y du moins quelques instants, recommande Georges Müller avec sa longue et riche expérience. La lecture superficielle, extérieure en quelque sorte, de l’Évangile est insuffisante, inefficace à donner le sens des vérités évangéliques. Ces vérités-là, comme toutes les autres vérités, ne s'acquièrent que par l'effort personnel, intelligent et soutenu. Pour approfondir la révélation biblique et en extraire les merveilleux trésors qu'elle renferme, il faut du temps et des efforts. Les difficultés réelles ne sont pas insurmontables et il vaut la peine de les vaincre pour arriver au résultat désiré. Il en est de la Bible comme de toutes les études : il ne viendrait à l'idée de personne de prétendre qu'il est impossible d'apprendre la musique ou les mathématiques sous prétexte qu'au début il y a des difficultés. Aussi, mesdames et messieurs, plaidons-nous aujourd'hui pour la lecture courante des évangiles. C'est précisément parce que la lecture intelligente des évangiles révèle des difficultés qu'il faut commencer par la lecture courante de ses pages. Les lire à la suite, d'un trait, rapidement, comme en courant, de manière à pouvoir bientôt faire une seconde lecture. Car, messieurs, il en est de la lecture des évangiles comme de la lecture de tout ouvrage sérieux. Un de nos maîtres contemporains le remarque parfaitement : "Dès qu'il s'agit d'une œuvre de quelque difficulté, on ne comprend passablement qu'à la seconde lecture. Un lecteur avide de s'instruire, consciencieux mais inexpérimenté, se promet de ne laisser derrière lui aucune obscurité non dissipée. Rencontre-t-il une phrase dont le sens lui échappe, il refuse d'aller plus avant, il concentre sur elle son attention, il croirait presque malhonnête de continuer la lecture sans avoir déchiffré l'énigme. Avec cette méthode, personne n'atteindrait la dixième page d'un ouvrage de Kant ou de Hegel. C'est une erreur de s'immobiliser avec obstination devant l'obstacle. Il faut passer, il faut aller jusqu'à la fin du chapitre ou du groupe de chapitres, peut-être jusqu'à la fin de l'ouvrage, il faut se faire une idée de l'ensemble, savoir où l'auteur veut en venir et par l'ensemble éclairer le détail, par la conclusion éclairer ce qui précède. Il est donc à propos que la première lecture tout en étant attentive soit relativement rapide et laisse subsister bien des obscurités. Il ne s'agit d'abord que de reconnaître le pays, d'en dresser la carte sommaire, d'apercevoir les grandes lignes. C'est la seconde lecture qui triomphe des obstacles. On est alors tout surpris de voir s'évanouir des difficultés jugées d'abord insurmontables. La suite des idées n'échappe plus parce qu'on sait où l'on est conduit. Donc, une lecture pour s'orienter, une autre pour vraiment comprendre. Messieurs, la méthode préconisée ici pour la lecture en général doit être pratiquée par tout lecteur des évangiles. La lecture fractionnée doit être corrigée... ----------------------- La lecture des évangiles - conférence 10, face 4 ...d'en dresser la carte sommaire, d'apercevoir les grandes lignes. C'est la seconde lecture qui triomphe des obstacles. On est alors tout surpris de voir s'évanouir des difficultés jugées d'abord insurmontables. La suite des idées n'échappe plus parce qu'on sait où l'on est conduit. Donc, une lecture pour s'orienter, une autre pour vraiment comprendre. Messieurs, la méthode préconisée ici pour la lecture en général doit être pratiquée par tout lecteur des évangiles. La lecture fractionnée doit être corrigée, complétée par la lecture cursive. "Pour réagir contre l'abus du fractionnement, dit un spécialiste du Nouveau Testament, il est nécessaire de lire d'un trait de longs fragments. Pourquoi ne pas parcourir de temps en temps une lettre tout entière ou le sermon sur la montagne sans s'arrêter ? Sans doute bien des détails réclament une méditation plus prolongée, mais est-il si indispensable de lire toujours de la même manière ? Pour saisir l'intention de l'auteur, il faut dominer les détails et embrasser tout un paragraphe si ce n'est l'écrit dans sa totalité. Quand on revient ensuite aux détails, ils sont éclairés par la pensée qui les dirige." Ne faisons pas de la Bible, messieurs, une collection de passages détachés. La division en chapitres et en versets est relativement récente, elle est commode pour les recherches mais elle est artificielle et ne provient pas des auteurs eux-mêmes qui n'ont jamais songé à découper ainsi leurs écrits. Il peut arriver qu'en isolant une parole de celles qui l'entourent nous en dénaturions le sens. Adolphe Monod, parlant sur son lit de mort de la lecture des écritures en recommande ainsi la lecture courante : "À n'étudier que les détails dans leur isolement, on risque de s'égarer et de perdre la vraie mesure des choses. Il faut les considérer dans leur ensemble pour leur assigner à chacun sa place respective. Voilà pourquoi, à la lecture analytique lente qui s'arrête aux paroles isolées, il est bon d'ajouter une lecture plus rapide qui permette de saisir la pensée d'un auteur dans son entier. " Nous pouvons distinguer deux manières pratiques de pratiquer la lecture cursive de l’Écriture. Il n'était pas rare autrefois de rencontrer des chrétiens qui s'imposaient une tâche à remplir chaque jour de manière à lire la Bible en entier dans un temps déterminé, dans l'espace d'une année par exemple. Une autre forme de lecture cursive consiste à lire de suite tout un livre ou une série de chapitres formant un tout de façon à recevoir une impression d'ensemble. On ne comprend un livre qu'en le lisant de temps en temps dans son ensemble. Messieurs, le sentiment d'un des grands prédicateurs protestants du XIXe siècle est aussi celui d'un des grands prédicateurs catholiques du XVIIe siècle. C'est, pour Fénelon, défigurer l'Écriture que de ne la faire connaître aux chrétiens que par des passages détachés. Ces passages, tout beaux qu'ils sont, ne peuvent seuls faire sentir toute leur beauté quand on n'en conçoit point la suite. Car tout est suivi dans l’Écriture et cette suite est ce qu'il y a de plus grand et de plus merveilleux. Faute de la connaître, on prend ces passages à contresens, on leur fait dire tout ce qu'on veut et on se contente de certaines interprétations ingénieuses qui, étant arbitraires, n'ont aucune force pour persuader les hommes et pour redresser les mœurs. Seule, messieurs, la lecture cursive des évangiles permettra de saisir le rapport des évangiles entre eux, leurs ressemblances et leurs différences et de voir l'ensemble du panorama évangélique et pas seulement quelques-uns de ses aspects, ceux que par habitude ou par goût on considère le plus souvent et le plus volontiers. Ainsi, messieurs, qui dit lecture sérieuse dit du même coup lecture courante des évangiles. J'ai dit. La prochaine conférence de... ------------------------- La lecture des évangiles - conférence 10, face 5 La prochaine conférence de La Cause à Radio-Luxembourg aura lieu samedi prochain 22 octobre à 11h40. Monsieur le pasteur Freddy Durrleman continuera son exposé sur la lecture des évangiles : Lecture patiente. . Pour suivre avec fruit ces études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les quatre évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de nos conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous soumettre des objections, de recevoir les livres de notre bibliothèque circulante, le catalogue de nos éditions ou le programme de nos cours par correspondance peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy : Maison de La Cause, Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise |
Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |