La lecture des évangiles - conférence 13, face 1
"La parole de Dieu est vivante et puissante, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants, elle pénètre jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, jusque dans les jointures et les moelles, elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Il est plus facile que le ciel et la terre passent qu'il ne l'est qu'un seul trait de lettre de la loi ne vienne à tomber. L'herbe sèche, la fleur tombe mais la parole de notre Dieu demeure éternellement."
Mesdames, messieurs, comment lire les évangiles, avec quoi, en nous aidant de quoi ? telle est la question que nous voudrions résoudre aujourd'hui par indication de quelques conseils pratiques. Se procurer d'abord un exemplaire des évangiles, mieux encore une bible solide de manipulation pratique. Nous disons la Bible qui contient l'Ancien Testament et le Nouveau Testament parce qu'il est impossible de faire une lecture sérieuse de l’Évangile sans avoir recours aussi à l'Ancien Testament. Le Nouveau Testament a ses racines dans l'Ancien Testament, il y a à peu près 850 passages de l'Ancien Testament qui sont cités ou indiqués dans le Nouveau Testament. Le Christ a fait sa nourriture de l'Ancien Testament, il expliquait, nous dit saint Luc, tout ce qui le concernait dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. L'évangéliste Moudet disait : Procurez-vous une bonne bible d'un caractère facile à lire, - je n'ai aucune prédilection pour ces bibles en miniature qu'il faut avoir sous le nez pour en distinguer les caractères -, prenez garde qu'elle ne soit pas trop belle pour que vous osiez y faire des annotations. Le pasteur F. B. Meyer disait aussi : Utilisez la même bible, votre bible, la bible qui est associée à vos peines et à vos joies les plus grandes, j'aime manier ma magnifique bible, son impression, sa reliure, son aspect qui me parlent. D'autre part, votre bible ne doit pas être trop belle afin que vous ne craigniez pas d'y faire des inscriptions et de la soumettre à un usage quotidien car, quand sa beauté extérieure sera flétrie, les passages soulignés, les dates inscrites en marge, les pages mouillées de larmes lui donnent une valeur et une beauté supérieures à celles qu'aucune reliure si belle soit-elle et aucun caractère d'imprimerie si parfait soit-il ne pourraient lui donner. Utilisez si bien de cette manière votre bible, mesdames et messieurs, qu'un seul exemplaire ne vous suffise pas. F. B. Meyer écrivait : Je demande souvent : Combien de bibles avez-vous usées dans votre vie ? La moyenne de monsieur Moudet était à peu près une bible par an. Il a laissé toute une bibliothèque de bibles remplies chacune de notes et de références, il les passait à ses amis et il était entendu que pour chaque idée nouvelle qu'ils tireraient de ses notes, ils devraient à leur tour enrichir la collection. C'est triste quand la même bible suffit de l'enfance à l'âge mûr. Il faut, si l'on peut dire, s'élever plus haut que sa bible et découvrir années après années de nouveaux points de vue et de nouveaux plans pour considérer l'ensemble. Ensuite, messieurs, faire des annotations dans sa bible. Il ne faut pas craindre d'user sa bible en y faisant de nombreuses annotations, en soulignant les versets exprimant des pensées centrales, en indiquant des renvois à des passages parallèles qui approfondissent, élargissent ou illustrent la pensée. Certaines personnes savent très habilement relier par un trait léger fait à travers les pages des mots ou des paroles dont le sens se complète ainsi, soulignant les versets principaux soit à l'encre noire soit, comme le faisait Coillard, le grand missionnaire français d'Afrique, avec des encres de couleurs différentes...
-----------------------
La lecture des évangiles - conférence 13, face 2
... en soulignant les versets exprimant des pensées centrales, en indiquant des renvois à des passages parallèles qui approfondissent, élargissent ou illustrent la pensée. Certaines personnes savent très habilement relier par un trait léger fait à travers les pages des mots ou des paroles dont le sens se complète ainsi, soulignant les versets principaux soit à l'encre noire soit, comme le faisait Coillard, le grand missionnaire français d'Afrique, avec des encres de couleurs différentes dont chacune était employée pour un sujet spécial. Inscrivez en regard d'un verset l'indication d'autres versets qui le complètent ou l'expliquent. Ainsi votre bible deviendra peu à peu le plus précieux mémento de vos expériences religieuses. Après avoir entendu une prédication, soulignez-en le texte et faites à la marge quelques annotations qui résument le discours. Grâce à cette méthode, disait Moudet, je puis me rappeler les prédications que j'ai entendues il y a bien des années. Messieurs, rapprochez les passages qui se ressemblent, se complètent, s'éclairent mutuellement. Il est aujourd'hui des éditions de la Bible qui offrent à cet égard aux lecteurs attentifs de très grandes ressources, ce sont les éditions dites à parallèles. Dans les marges de la page sont indiqués en petits caractères tous les textes parallèles du texte de la page qui y renvoient au fur et à mesure par des signes correspondants. Il existe aussi des livres spéciaux qui aident grandement à cette lecture comparée des textes bibliques, par exemple les concordances bibliques, sortes de dictionnaires des mots utilisés dans la Bible. Au mot Espérance par exemple se trouvent indiqués successivement et classés tous les passages de la Bible contenant le mot Espérance. De même aussi les synopses des évangiles, présentation synoptique, en colonnes, de tous les passages correspondants des quatre évangiles. On comprend, mesdames et messieurs, le service rendu par de tels instruments de travail au lecteur de la Bible et quel bienfait spirituel peut résulter de leur emploi qui permet à chacun de faire l'expérience de saint Augustin : Les passages obscurs s'expliquent plus sûrement par d'autres passages que par des raisonnements. Avoir aussi, mesdames et messieurs, une méthode de lecture. Affirmons qu'une méthode est indispensable. Mieux vaut avoir la plus mauvaise que de n'en point avoir, dit avec raison le pasteur Jacques Kaltenbach qui continue : Ouvrir sa bible toujours au hasard et lire les passages sur lesquels tombent les yeux, c'est s'exposer au bout d'un petit nombre d'essais à relire toujours les mêmes chapitres, le volume s'ouvrira de lui-même à l'endroit qu'on connaît le mieux et qui, si beau qu'il soit, finira par être lassant. On se ferait une idée singulière de la révélation divine si l'on s'imaginait que Dieu communique ses plus précieux enseignements par le moyen du hasard. On raconte à ce sujet une histoire typique : Un jeune homme qui hésitait sur une résolution à prendre se dit que le plus simple était d'ouvrir sa bible et de prendre pour lui le premier verset sur lequel tomberaient ses regards, ouvrant l'évangile selon saint Mathieu, il trouva ces mots : "Il se retira et alla se pendre". Ne voulant pas s'appliquer ces paroles à lui-même, il ouvrit la bible une seconde fois et y lut : "Et toi, va et fais de même". C'est à de semblables mésaventures que s'exposent, messieurs, ceux qui trouvent commode de se dispenser de réflexion et d'effort. Indiquons, mesdames et messieurs, quelques-unes des méthodes qui peuvent être suivies : D'abord la lecture par livre. Lire un livre de la Bible, ligne après ligne, simplement pour le comprendre...
------------------------
La lecture des évangiles - conférence 13, face 3
... il trouva ces mots : "Il se retira et alla se pendre". Ne voulant pas s'appliquer ces paroles à lui-même, il ouvrit la bible une seconde fois et y lut : "Et toi, va et fais de même". C'est à de semblables mésaventures que s'exposent, messieurs, ceux qui trouvent commode de se dispenser de réflexion et d'effort. Indiquons, mesdames et messieurs, quelques-unes des méthodes qui peuvent être suivies : D'abord la lecture par livre. Lire un livre de la Bible, ligne après ligne, simplement pour le comprendre, pour saisir le sens des mots. Ce qui rend souvent nos explications fort précaires et sans valeur, dit le professeur Weissenstein (?), c'est que nous donnons aux termes la signification qui nous convient sans nous demander si c'est la bonne, la vraie, et alors nous bâtissons là-dessus de beaux raisonnement qui en réalité ne reposent sur rien. Par exemple, quand nous dissertons sur la justice de Dieu dont parle saint Paul, il faudrait pourtant savoir que cette justice n'est pas celle d'un juge ni ce que nous entendons aujourd'hui par ce mot, qu'elle signifie exactement caractère normal de Dieu, essence morale de Dieu, de sorte que justice veut dire dans la langue de saint Paul vie divine ou encore sainteté aimante ou bonté sainte et non pas cette vertu rigide et implacable que nous opposons, nous, à l'amour. Ainsi, messieurs, s'emparer soit d'un chapitre, d'un verset ou d'un seul terme de la parole de Dieu, le fouiller, le sonder, le considérer sous toutes ses faces est une très bonne méthode de lecture. Ensuite, la lecture comparative et différenciée, comparer entre eux les récits que nous donnent les évangélistes en notant les détails que relève l'un ou l'autre. Ainsi peu à peu nous verrons se dessiner la physionomie particulière de ces récits qui se complètent merveilleusement. En troisième lieu, la lecture chronologique des divers livres. Se rendre compte que toutes les pages de la parole de Dieu n'ont pas été écrites au même moment est indispensable pour les bien comprendre. Il faut avoir, dit quelqu'un, l'intelligence des temps, c'est-à-dire qu'il ne faut pas appliquer à tort et à travers des vérités bibliques qui sont pour un temps déterminé ou qui concernent un peuple spécial ou encore qui se rapportent à une phrase précise, à une page précise de la vie spirituelle. On lira donc, messieurs, les livres sacrés en les situant autant qu'il est possible à leur place dans le temps et on cherchera à se mettre dans la disposition qui répond à l'intention de l'auteur. En lisant par exemple l'évangile de saint Marc, on s'efforcera de se ranger parmi les contemporains de Jésus, de se représenter et de ressentir l'impression immédiate qu'il produisait par ses guérisons et ses paroles sur ceux qui ne le connaissaient pas ou presque pas. Lorsqu'on passera ensuite à l'évangile de Jean, on se rappellera qu'au contraire l'auteur a connu Jésus de très près et que lorsqu'il écrit, il a vécu toute une vie dans la communion spirituelle avec le Christ glorifié. Plus d'un lecteur fait précisément l'inverse, il introduit dans l'instruction élémentaire et préparatoire des synoptiques des idées très justes peut-être mais empruntées à des temps postérieurs et il fait des discours du quatrième évangile une sténographie instantanée. Ce sont là des nuances, mais il convient de les conserver sous peine de dénaturer et d'appauvrir le Nouveau Testament. La lecture par sujets ensuite. Une des meilleures manière d'étudier la Bible, c'est de l'étudier par ordre de sujets, dis-je. Une fois par exemple je pris le mot Amour et je passai des semaines à étudier les passages qui s'y rapportaient, si bien qu'à la fin je ne pouvais faire autrement...
-------------------------
La lecture des évangiles - conférence 13, face 4
...tiques des idées très justes peut-être mais empruntées à des temps postérieurs et il fait des discours du quatrième évangile une sténographie instantanée. Ce sont là des nuances, mais il convient de les conserver sous peine de dénaturer et d'appauvrir le Nouveau Testament. La lecture par sujets ensuite. Une des meilleures manière d'étudier la Bible, c'est de l'étudier par ordre de sujets, dis-je. Une fois par exemple je pris le mot Amour et je passai des semaines à étudier les passages qui s'y rapportaient, si bien qu'à la fin je ne pouvais faire autrement que d'aimer tout le monde. Je m'étais si longtemps nourri d'amour que je désirais faire du bien à tous ceux que je rencontrais. Arrêtez-vous de la même manière sur les mots Grâce, Foi, Assurance, sur les promesses de Dieu, la prière, l'espérance. Notons par exemple en lisant les évangiles tout ce que nous trouverons sur la question de la prière et groupons les versets qui nous montrent les circonstances dans lesquelles Jésus priait, l'objet de ses prières, les biens matériels ou moraux pour lesquels il nous engage à prier, les conditions qu'il a mises à l'exaucement de la prière, excellant ainsi d'illustrer les parties théoriques ou dogmatiques de l'Écriture par des faits historiques et vice et versa. Enfin la lecture par biographies. Elle consiste, messieurs, à réunir et à noter tous les passages de la Bible où il est question de telle personne, on cherche à établir la formation de son caractère, les mobiles de ses actions bonnes ou mauvaises, les sources de ses victoires ou de ses défaites, on note les difficultés vaincues, les secours obtenus, les privilèges négligés, les occasions manquées ou mises à profit, les fautes commises, l'influence exercée. Étudions par exemple le caractère de Jésus et notons les versets qui nous montrent sa patience, son autorité, son humilité, son abnégation. Dans les pages du Livre de Vie, mesdames et messieurs, cherchez des faits, des expériences, de la vie, des hommes là où tant d'autres ne voient que des textes. Enfin, mesdames et messieurs, quelles que soient les méthodes de lecture employées et, à notre avis, il est bon de les employer toutes alternativement, il est indispensable d'accompagner sa lecture d'un certain nombre de questions. Nous nous demanderons par exemple quels sont ceux que concerne ce récit, avons-nous des récits parallèles, les vérités qu'il met en lumière sont-elle d'une portée générale ou spéciale à ce cas, renferme-t-il l’Évangile sans voile ou symboliquement, quel enseignement pratique puis-je retirer de ce récit ? Lisez-vous un passage relatif à Jésus-Christ ? vous pouvez vous poser les questions suivantes : Que m'apprennent ces versets sur le Christ considéré d'abord dans son activité terrestre, ensuite dans sa personne divine, au point de vue de ma vie intérieure, au point de vue de mes relations avec les autres hommes. Le docteur Thorez (?) invite ceux qui lisent la Bible à se poser les cinq questions suivantes : Primo : Quel est l'enseignement contenu dans les versets que je viens de lire, quel en est le sens exact, le plus simple, le plus naturel étant donné les circonstances et personnes qui y figurent ? - Secundo : Quel est le verset central, celui qui me frappe le plus ? Soulignez-le. - Tertio : Qu'est-ce que ces versets m'enseignent sur Jésus-Christ ? - Quarto : Quelles sont les autres personnes mentionnées dans ces versets ? - Quinto : Application personnelle, en quoi ces versets s'appliquent-ils à ma vie, quel ordre me donnent-ils ?
Mais ceci, mesdames et messieurs, nous amène à un autre aspect de notre sujet que nous aborderons dans notre prochain entretien. J'ai dit.
Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous faire des objections, de correspondre avec La Cause sur l'un ou l'autre des problèmes...
-------------------------
La lecture des évangiles - conférence 13, face 5
...personnes mentionnées dans ces versets ? - Quinto : Application personnelle, en quoi ces versets s'appliquent-ils à ma vie, quel ordre me donnent-ils ?
Mais ceci, mesdames et messieurs, nous amène à un autre aspect de notre sujet que nous aborderons dans notre prochain entretien. J'ai dit.
Les personnes désireuses de nous poser des questions, de nous faire des objections, de correspondre avec La Cause sur l'un ou l'autre des problèmes posés par nos diverses conférences peuvent en toute liberté s'adresser à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise
Pour suivre avec fruit nos études diffusées chaque samedi à 11h40 à Radio-Luxembourg, nous vous demandons, mesdames et messieurs, de lire ou de relire le Nouveau Testament et spécialement les 4 évangiles et les épîtres de saint Paul ainsi que la Bible tout entière que nous tenons à votre disposition. Pour se procurer le texte de ces conférences et pour tous renseignements utiles relatifs à leur publication, s'adresser au poste de Radio-Luxembourg à Luxembourg, Grand-Duché. En toute liberté s'adresser donc à la Maison de La Cause à Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise : Maison de La Cause, Carrières-sous-Poissy, Seine-et-Oise