Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |
Titre : | La lecture des évangiles - Conférence 16, face 1 : Pourquoi les lire - les lire en visant un but christique |
Interprète(s) : | Durrleman, Freddy |
Genre : | Diction : sermon, poème |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc - Radio Luxembourg - Foniric 22 rue Bayard, Paris 8e |
Numéro de catalogue : | Copie 3590 |
Date de l'enregistrement : | 1939-01-07 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | abon, variable |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 01-08-2011 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Dans une boîte 'Les Maisons de la Cause - Carrières sous Poissy (S&O)'. Freddy Durrleman (1881-1944) 81 faces de disques, chacune de 3 à 4 minutes trente. Commence au centre. Commence par la citation de Jésus et la Samaritaine |
Texte du contenu : | Freddy Durrleman
La lecture des évangiles - conférence 16, face 1 "Jésus arriva un jour à une ville de ce pays nommé Sychar, ville toute voisine de l'héritage que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Accablé par la fatigue du voyage et n'en pouvant plus, Jésus s'était assis sur la margelle du puits. Il était environ midi. Survint pour puiser de l'eau une femme de la Samarie. Jésus lui adressa la parole : "Donne-moi à boire" lui dit-il. Ses disciples en ce moment étaient allés dans l'intérieur de la ville pour chercher des provisions. "Comment se fait-il, répondit cette femme, que tu me demandes à boire, toi qui es Juif à moi qui suis Samaritaine ? Les Juifs n'ont point de commerce avec les Samaritains."- "Si tu savais le don de Dieu, reprit Jésus, si tu connaissais quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être est-ce plutôt toi-même qui lui eusses fait une telle demande et alors il t'aurait donné de l'eau vive."- "Mais, Seigneur, répliqua-t-elle, tu n'as pas même un seau pour puiser et le puits est profond, où donc prends-tu l'eau vive ? es-tu quelqu'un de plus grand que notre père Jacob lequel nous a légué ce puits et qui a bu lui-même ainsi que ses fils et ses troupeaux ?" - "Tout homme qui boit de l'eau que voici aura soif de nouveau, reprit Jésus, mais quiconque boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus soif de toute l'éternité car cette eau par moi donnée deviendra en lui-même une source, une source jaillissante en vie éternelle." - "Seigneur, répartit la femme, donne-moi donc de cette eau-là de façon que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser." Mesdames, messieurs, pourquoi lire les évangiles ? quels buts doit viser le lecteur des évangiles ? D'abord, avons-nous dit, un but pratique. Le lecteur avisé de l’Évangile est, nous l'avons montré, celui qui le lit pour le mettre en pratique. À la question: Pourquoi lire les évangiles ? donnons maintenant une seconde réponse : En visant un but christique, pour connaître le Christ. C'est dire, mesdames et messieurs, qu'il faut regarder les Saintes Écritures sous l'angle du Christ, sub specie Christi, et prendre au sérieux la distinction très nette établie depuis des siècles entre les deux grandes parties qui les composent, l'Ancien et le Nouveau Testament. Le mot testament est employé dans le langage courant pour désigner l'écrit dans lequel une personne avant de mourir consigne ses dernières volontés. Comme titre des deux parties de la Bible, il a une signification tout autre, celle d'alliance. Une alliance est un accord conclu entre deux parties, deux peuples par exemple ou deux personnes. Dans la Bible, il s'agit d'une alliance faite par Dieu avec certains hommes. D'après elle, Dieu, le créateur de toute chose, s'est fait connaître à des hommes choisis par lui et elle nous raconte l'histoire de ces révélations successives qu'on résume en deux, la première appelée l'ancienne et la seconde appelée la nouvelle. La première faite avec le peuple juif est limitée au temps qui s'est constitué depuis Abraham et Moïse jusqu'à la venue de Jésus. Les livres qui la racontent sont ceux de l'ancienne alliance, ancien testament. La seconde alliance qui aux yeux des chrétiens est définitive a été faite par l'entremise de Jésus-Christ et elle nous est racontée dans les livres de la nouvelle alliance, nouveau testament. Jésus-Christ lui-même s'est servi du mot alliance. En instituant la sainte cène, il a dit : "Cette coupe est la nouvelle alliance". La conclusion s'impose : Dans la Bible, l'Ancien Testament a un caractère préparatoire, il est une longue introduction au Nouveau Testament et celui-ci est le contenu essentiel de la Bible. C'est lui qu'il faudrait lire d'abord et c'est la vie de Jésus-Christ qui est la partie la plus importante du recueil tout entier. ------------------------------ La lecture des évangiles - conférence 16, face 2 Cela est si vrai que l'on publie souvent le Nouveau Testament à part et beaucoup de personnes ne reçoivent pas d'autres enseignements religieux que ceux renfermés dans ce volume. Il faut donc aller d'abord au centre, c'est-à-dire à Jésus-Christ. Sa vie, son enseignement, son exemple, telle est l'essence même de la Bible. Nous pourrions même la définir ainsi : Le livre qui nous parle de Jésus-Christ et dont il est l'âme même. Il faut donc lire en premier lieu la vie de Jésus. Et voilà pourquoi nous pensons que la lecture de la Bible ne devrait pas être commencée par le premier chapitre de la Genèse pour être continuée page après page. Les livres de la Bible n'ont pas tous la même importance. La lecture de l'Ancien Testament sera faite après celle du Nouveau. Quelques personnes penseront peut-être que l'Ancien Testament étant une vaste préface au Nouveau, la préface doit être lue d'abord. Avant la grâce, la loi. Avant l'annonce du pardon, la connaissance du péché. N'est-ce pas l'expérience faite par saint Paul et exposée par lui dans l'épître aux Romains ? Dieu a fait l'éducation du peuple d'Israël, cette éducation doit se faire en chacun de nous. Ce raisonnement est juste mais nous ne devons le faire qu'après avoir pris connaissance du Nouveau Testament. Si on lit d'abord l'Ancien sans guide et sans commentaire, on risque de ne pas comprendre plusieurs de ses enseignements. Nous ne faisons exception que pour les Psaumes, recueil de cantiques dont la valeur religieuse est très grande et n'est pas limitée aux temps anciens où ils ont été écrits. Ils expriment des sentiments éternels : L'humiliation, le repentir, la reconnaissance, la foi, la confiance inaltérable en Dieu. Ils sont et resteront toujours le manuel de la piété intime. À côté des Psaumes et sur le même rang, on peut placer d'admirables pages des Prophètes. Réformateurs moraux et religieux, prédicateurs de la justice, ils ont une importance capitale dans l'histoire des révélations de Dieu. Les livres historiques et les parties législatives des premiers écrits de la Bible sont à réserver sauf le Décalogue qui est le plus admirable code que nous ait légué l'Antiquité. Quand l'Ancien Testament sera connu, au moins dans ses parties essentielles, on relira le Nouveau. Il deviendra plus clair encore et plus vivant qu'à la première lecture. Une lecture ainsi faite permet de comprendre ce progrès des révélations dont nous parlions tout à l'heure et de saluer en Jésus-Christ une personne, dernier venu d'une suite de personnes, initiateur d'un nouveau mouvement de personnes. Il faut donc d'abord, messieurs, se faire par la lecture de l’Évangile, une idée de Jésus. Étudiez sans vous lasser et sous tous ses aspects la personne de Jésus-Christ, cherchez à comprendre son enseignement et à en saisir l'essentiel, appliquez-vous à définir sa grandeur spirituelle et morale. En quoi nous ressemble-t-il ? en quoi diffère-t-il de nous et nous écrase-t-il ? en quoi a-t-il été de son temps et en quoi de tous les temps ? que nous apprend-il de Dieu et de nous-mêmes ? que réclame-t-il de nous ? en quoi consiste le salut qu'il apporte ? qu'a-t-il pensé de sa personne, de son œuvre, de sa mort ? que nous révèle-t-il sur la vie, la souffrance, le sacrifice ? quelles sont à ses yeux les destinées de l'Humanité ? Jésus nous est-il nécessaire et pourquoi ? Mais il faut aller plus profond. Le Nouveau Testament est une collection de livres qui offrent Jésus-Christ. Le lecteur de l’Évangile devient ainsi, mesdames et messieurs, contemporain de Jésus. L'humaniste Érasme le dit : "Vous avez dans ces pages un portrait vivant de ce caractère sacro-saint, vous y voyez Christ lui-même parler, agir, mourir et ressusciter, il est tout entier là, présent devant vous au point que vous ne seriez pas sûrs de le mieux voir si même vous pouviez le contempler de vos propres yeux. ------------------------- La lecture des évangiles - conférence 16, face 3 Le janséniste Pasquier Quesnel établit en effet que le lecteur attentif du Nouveau Testament voit mieux Jésus aujourd'hui que les Palestiniens qui l'approchaient jadis en Terre sainte. "En quel endroit de l’Évangile, dit-il, ne trouvera-t-on pas dépeint Jésus-Christ ? puisque l’Évangile n'est autre chose que Jésus-Christ même encore vivant et respirant dans sa parole, encore opérant les œuvres de sa toute-puissance divine, encore enseignant sur la terre les vérités du Ciel et formant pour le Ciel l'Église des élus, étrangère sur la terre. C'est pourquoi saint Augustin ne fait pas difficulté de dire que nous devons écouter l’Évangile comme le Seigneur même présent et ne pas dire : "Oh ! que ceux-là étaient heureux qui le voyaient de leurs propres yeux sur la terre" car plusieurs de ceux qui l'ont fait mourir et plusieurs de ceux qui ne l'ont point vu ont cru en lui. Il semble même que nous ayons sur les premiers un fort grand avantage. Ils voyaient Jésus-Christ, il est vrai, ils étaient témoins des merveilles qu'il opérait partout et du bien qu'il faisait à tout le monde, ils écoutaient les vérités qui sortaient de sa bouche divine et qu'il prononçait avec cette force qui n'appartient qu'à Dieu mais quel contrepoids ne trouvaient-ils pas dans l'infirmité de sa chair, dans une vie commune et ordinaire, dans les opprobres et les humiliations auxquelles il s'assujettissait et dont le scandale suivi de celui de la croix n'avait point encore été levé par la gloire de sa résurrection ni par toutes les merveilles qui en confirmèrent la vérité dans les siècles suivants. Mais nous qui recevons maintenant cet Évangile de Jésus-Christ même confirmé par sa résurrection et son ascension glorieuse, par la mission et les opérations visibles de son esprit, par l'accomplissement des prophéties et des promesses, par la foi de tous les peuples et par le sang de tous les martyrs qui, dans toutes les parties du monde, ont donné avec joie leur vie pour la vérité de ce livre divin, nous encore qui recevons l’Évangile de Jésus-Christ d'une Église répandue dans toutes les nations et dans tous les siècles, établie par les miracles et fondée même par la prédication de cette parole que le monde entier a reçue de la bouche de disciples pauvres, sans science et sans appui - ce qui est le plus grand de tous les miracles - , nous donc à qui l’Évangile a été donné dans toutes ces circonstances et avec tous ces secours, au lieu de regretter injustement et inutilement de ne l'avoir pas entendu de la bouche du Sauveur, louons-le de nous avoir fait naître dans un siècle où c'est une aussi grande et aussi réelle folie de ne pas le recevoir comme la parole de Dieu que c'en était une aux yeux des gentils et des infidèles de le recevoir comme quelque chose de divin et comme l'instrument du salut. Recevons-le avec respect et reconnaissance, lisons-le avec amour et avec dévotion et faisons-en nos délices. Mesdames, messieurs, c'est toute la tradition du christianisme qui regarde ainsi l’Évangile comme la parole même du Christ capable ainsi d'être entendu par toutes les générations humaines. "L’Évangile est la bouche de Jésus-Christ", disent les saints Pères. Il est assis dans le Ciel et il parle continuellement sur la terre. "Il n'y parle pas seulement, il y tonne, il y crie, ajoute saint Augustin, nous sommes sourds si nous ne l'entendons pas" "Nous n'y recevons plus comme autrefois les oracles de Dieu dans les paroles des saints mais nous y adorons, dit saint Cyprien, la vérité de Dieu dans la bouche de Dieu même". Les chrétiens étaient si vivement persuadés dans les premiers siècles que Jésus-Christ était présent dans les saints évangiles et qu'il y parlait à tous ceux qui les lisaient que ce n'était qu'avec les sentiments d'une véritable adoration qu'ils s'en faisaient la lecture. Messieurs, un penseur protestant du XIXe siècle, Edmond Schérer, exprime bien lui aussi les sentiments de l'Église universelle quand il écrit : "Tout l’Évangile se concentre en Jésus-Christ" ------------------------ La lecture des évangiles - conférence 16, face 4 La personne de Jésus-Christ, c'est là le commencement et la fin, le centre et le tout. S'attacher à la réalité historique du Seigneur, le prendre tel qu'il se donne, le recevoir tel qu'il se montre, laisser tous les systèmes pour n'interroger que lui, se défier des notions préconçues pour se fier à lui seul, oser se placer en sa présence pour recevoir directement l'impression qu'il veut produire, s'abandonner à sa parole, à son individualité, à sa puissance, redevenir comme l'un de ceux qui l'ont suivi dans les bourgades de la Galilée et dans les rues de Jérusalem, le voir, l'entendre et le toucher, comme Marie s'asseoir à ses pieds, comme Zachée l'accueillir dans nos maisons, assister à sa vie et à sa mort, à sa mort et à sa résurrection, fixer le regard sur sa croix, se plonger dans la muette contemplation de ses souffrances et de sa charité, se représenter sans cesse tant de force unie à tant de bénignité, tant d'humilité à tant de grandeur, tant de support à tant de sainteté, pénétrer chaque jour plus avant dans les limpides profondeurs de son enseignement et de son caractère, se baigner dans ces émanations de vie éternelle qui rayonnent autour de lui, sentir le triomphe qui s'accomplit en lui sur le mal et la mort, laisser les traits de cet idéal immortel s'imprimer et comme se transcrire sur toute l'attitude de notre être, cette personnalité sublime façonner notre personnalité, n'est-ce pas là la foi et le salut promis à la fois ? J'ai dit. |
Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |