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Éditeur : Louis Labbé - Paris (1902)
Par un beau matin, Jean et la Lisette
S’en allaient tous deux cueillir la noisette
Dans le petit bois proche de chez nous
Au feuillage frais, au gazon si doux !
Lise s’étendit bientôt sur la mousse
Aussitôt Jeannot, leste comme un mousse
Grimpa vivement sur le noisetier
Afin de remplir son petit panier
La i ti o la tra la la lonlaire la la la la la loï loï loï ti !
Quand il eut fini, près de la Lisette
Jeannot s’étendit aussi sur l'herbette
Il la regarda longtemps reposer
Et puis, tout à coup il mit un baiser
Sur ses jolis yeux, sur sa lèvre rose
Sur son joli cou, sur… bien autre chose
Il l’embrassait fort sous le noisetier
Tout en remplissant son petit panier
La i ti o la tra la la lonlaire la la la la la loï loï loï ti !
Quand elle eut assez dormi, la Lisette
S’éveilla soudain joyeuse et coquette
Elle prit le bras de son amoureux
Et tous deux gaîment rentrèrent chez eux
Et Lise, le soir contait à sa mère
Qu’elle avait, durant la journée entière
Dormi doucement sous le noisetier
Quand Jean remplissait son petit panier
La i ti o la tra la la lonlaire la la la la la loï loï loï ti !
Quelque temps après, la pauvre Lisette
Devint tout à coup songeuse, inquiète !
Vous dire pourquoi ?... Moi je n’en sais rien
D’autres au pays vous le diront ben !
Pourtant, j’ai ouï dire à ma sœur ainée
Que Lise, à présent, se trouve peinée
Parce que Jeannot, sous le noisetier
En voulant l’emplir, creva son panier !
La i ti o la tra la la lonlaire la la la la la loï loï loï ti !