Création : Joanyd (fin 1911 ou début 1912) - paroles : Charles Cluny - Musique : Gaston Gabaroche, Roger Guttinguer - Éditeur : La Chanson parisienne, Paris (1913)
Quand les gosses quittent leur palier
Pour aller jouer dans la rue
Ils font sur les rampes d'escalier
Des cavalcades imprévues
Ou bien lorsque revient l'hiver
Ramenant les glaces fragiles
Les gamins à tort à travers
Glissent agiles
À chaque saison
Filles et garçons
Fredonnent la même chanson
{Refrain :}
Glissons ! glissette !
C'est une fête
On met à mal culottes et souliers
Tandis qu' la mère
Se dit, amère :
Faudra payer tailleur et cordonnier
Les gosses s'entêtent
Glissons ! glissette !
C'est minuit, deux jeunes mariés
Rentrent dans la chambre nuptiale
L'époux s'apprête à effeuiller
La petite fleur virginale
Couronne, boutons d'oranger
Voile, jupon tombent à terre
Comme un nuage blanc léger
Cachant l' mystère
Puis en deux temps
Et trois mouv'ments
Les époux s'enlacent tendrement
{Refrain :}
Glissons ! glissette !
Dans leur couchette
Ils glissent tous deux, pleins d'amour, de désir
Elle crie : Ma mère !
Lui: Laisse-toi faire
Ça coûte si peu et ça fait tant plaisir
Ma mignonette
Glissons ! glissette !
Deux vieux époux à cheveux blancs
Causent assis auprès de l'âtre
Du temps passé, des jours troublants
Où leur cœur était plus folâtre :
Te souvient-il comme à vingt ans
On s'adorait sous la charmille ?
Aujourd'hui l'on a fait son temps
Et d' la famille
Nos ch'veux sont blancs
Nos doigts tremblants
Faut faire de la place aux enfants
{Refrain :}
Glissons ! glissette !
Les blanches têtes
S'éclairent parfois aux anciens souvenirs
La vie est brève
Fini les rêves
Et les bons vieux, songeant à l'avenir
Disent, l'âme inquiète :
Glissons ! glissette !