Paroles : Edgard Favart - Musique ; Olivier Cambon - Éditeur : La Chanson parisienne (1910)
Quand on rentre chez soi la nuit
Sur le coup de minuit
Les mansardes jettent parfois
Des lueurs sur les toits
Tandis qu'ailleurs tout est repos
Que se passe-t-il là-haut ?
Si vous voulez qu'on s'en assure
R'gardons par le trou d' la serrure
{Refrain :}
Dans les mansardes de Paris
L'on entend parfois des p'tits cris
La p'tite bobonne
Très folichonne
Confiante se donne toujours gratis
Y a des minets, y a des souris
Qui font bon ménage, à c' qu'on dit
Par la nuit brune
Y a des r'flets d' lune
Dans les mansardes de Paris
Qui dira les joies et les cris
Perçus sous ces lambris
Par leur lucarne les beaux yeux
Qui contemplèrent les cieux !
Que de poètes, de savants
Y vécurent souvent !
Possédant pour toute fortune
Le cœur d'une blonde ou d'une brune
{Refrain :}
Dans les mansardes de Paris
Un passé d'amour vous sourit
Sous la chaux blanche
Du mur qui penche
On r'trouve de gentils mots écrits
Murger y connut sa Mimi
Béranger sa Lisette aussi
Parfois on laisse
Toute sa jeunesse
Dans une mansarde de Paris !
N'allez pas croire que là-haut
Tout est gai, tout est beau !
L'hiver, on y gèle la nuit
Mais l'été l'on y cuit
Pendant que dans nos draps brodés
Nous sommes bien couchés
Là-haut, plus d'une pauvre fille
Toute la nuit tire l'aiguille
{Refrain :}
Dans les mansardes de Paris
On n' dort pas toujours, mes amis
Pour une obole
On s'y étiole
Car sous la lampe l'on pâlit
Mesdames, sur vos froufrous jolis
Parfois de grands beaux yeux rougis
Par les alarmes
Mirent des larmes
Dans une mansarde de Paris