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Création : Georgel (1912) - reprises : Emma Liebel, Georges Bataille, Mad Rainvyl, Delayrac, Marcelly, Marjal, Mug Rémone, Jane Chacun, Simone Réal
Paroles : Charles Quinel et René Blon - Musique : Fernand Heintz - Éditeur : Delormel / Fortin
La Mad'lon est une jolie blonde
Qui n' fréquente pas les ateliers
Le long d' la Seine, elle vagabonde
Elle est l'amie des mariniers
Dans les sentiers qui suivent les berges
C'est là qu' toujours elle a vécu
Ses yeux sont clairs comme ceux d'une vierge
Et cependant… c' qu'ils en ont vu !
{Refrain :}
Au bord de l'eau
Quand l' ciel est beau
On la voit passer amoureuse
Elle marche en s' balançant
Où la pousse le vent
En quête d'un marinier galant
Elle a du chien
Ça lui va bien
On l'appelle la belle Chaloupeuse
Elle cherche un gâs costaud
Qui lui porte à la peau
Et qui l'emmène au fond d' son bateau
Un beau soir, elle eut une querelle
Avec l'amant qu'elle adorait
Tu veux m' quitter ! lui disait-elle
Comme une folle, elle le battait
Puis avant qu' l'homme ne r'prît haleine
De son couteau elle le piqua
Le corps tomba dans la Seine
Huit jours après, on le retrouva
{Refrain :}
Au bord de l'eau
Quand l' ciel est beau
Elle ne va plus faire la crâneuse
Elle marche en s' balançant
Où la pousse le vent
Le front baissé, le regard moins ardent
Quand un passant
Lui dit gaiement
Dis, tu viens, ma jolie Chaloupeuse ?
Elle lui répond tout bas :
T'es pas assez beau gars,
J'ai mieux qu' toi et je n' m'en sers même pas !
Oui, le remords a fait son œuvre
Depuis qu'elle a du sang aux mains
Elle tremble, se glisse comme une couleuvre
Elle ne sait plus faire de chopins
Elle devient pâle, elle perd la boule
Son homme, de là-haut, la poursuit
L' jour, pour l'oublier, elle se soûle
En titubant, elle sort la nuit
{Refrain :}
Près d' l'eau un soir
Par un ciel noir
Qu'elle allait, lente et douloureuse
Voilà qu' dans l' flot brumeux
Elle aperçut deux yeux
Les deux grands yeux de son amoureux
D'vant l' fleuve profond
R'trouvant d' l'aplomb
Elle cria : J' suis ta Chaloupeuse !
Tu la veux, mon coco ?
Tiens, la v'là, ma sale peau !
Et elle se laissa glisser dans l'eau