On lit à la quatrième page des journaux des annonces qui quelquefois ne manquent pas d'un certain sel. Du reste, en voici quelques échantillons :
Une grand maison des Halles demande des cocottes pour plumer les pigeons.
Une fabrique de bonnets à poils demande des têtes pour les essayer.
Une grande maison de confection demande des demoiselles pour faire la poupée nue.
À vendre : Un canapé ayant coûté 150 francs appartement à mademoiselle Canveux. Vu son grand besoin d'argent, elle consentirait peut-être à perdre quelque chose dessus.
À vendre : Un fond de cocotte, clientèle choisie, pas de morte saison, matériel en bon état.
On demande une nourrice sur lieu pour le baron des Gâteux qui vient de retomber en enfance.
Un honnête commerçant désirerait se marier avec une jeune fille aveugle pour tenir un cabaret borgne où on ne fait pas de l’œil au client.
Modiste, rue du Caire, demande des petites mains pour friser et tailler les plumes. On a les déchets pour soi.
À vendre : Un fond de bandagiste, y en a pour toutes les bourses.
Grande librairie Lafleur. Vient de paraître : Le manuel du parfait jardinier indiquant l'art de faire fleurir la plante des pieds et de graisser la racine des cheveux.
À la brasserie du Chat qui pelote, on demande des dames connaissant toutes les langues.
Une cocotte de haute marque demande à quitter un riche étranger fraîchement débarqué dans la Capitale.
Aux Grands Magasins Salazar : Exposition de cinq cents mille capotes françaises garanties inusables.
On demande des ouvriers à la fabrique de clés servant à ouvrir les enquêtes.
On demande des dames connaissant bien tous les genres de machines pour la confection d'enfants, 69 rue de la Pompe
À vendre : Un cheval entier et un coupé (comprends pas du tout). S'adresser chez monsieur Fulber, coupeur, rue Abélard
À vendre : Un pot de seringues à injection pour empêcher de baver les escargots.
Et moi, je vous demande la permission d'aller prendre un bock à votre santé. Bonsoir, messieurs, dames.