 |  |
 |  |
Création : Yvette Guilbert (1891 au Concert Parisien) - Paroles : Henry de Fleurigny - Musique : G. de Kervéguen - Éditeur : Paul Dupont - Paris (1891)
L'autre jour, pour aller à la noce
D' mon cousin de Joinville-le-Pont
Nous prîmes en guise de carrosse
L' train d' Montparnasse qui correspond
Mais avant de monter en voiture
L'inspecteur, ouvrant ses quinquets
Nous dit en perçant nos tickets :
Vous descendrez à la ceinture
La noce attendait à la gare
C'était un groupe bien rangé
De potaches fumant leur cigare
De militaires en congé
De femmes dont la progéniture
Chignait en attendant le r'pas
Et de grosses dames dont les appas
Leur descendaient à la ceinture
Maman m'avait dit : Ernestine
Une noce, c'est fait pour s'amuser
L' garçon d'honneur qu'on te destine
Va p't-être te prendre un p'tit baiser
Mais n' pousse pas plus loin l'aventure
Et prends bien garde, mon enfant
Que d' ton ignorance triomphant
Il ne descende à la ceinture
V'là justement qu'après la danse
C' garçon, qu'était exubérant
M' propose une petite contredanse
Dans un bosquet du restaurant
J' veux bien, lui dis-je, être votre future
Mais faut faire les choses honnêt'ment
Quand vous aurez votre abonn'ment
Vous descendrez à la ceinture
Maint'nant, c'est fait, il est mon homme
Il voyage ainsi qu'un facteur
Et j' n'ai pas besoin d' vous dire comme
Il consulte son indicateur
J' suis tombée sur une riche nature
C'est un homme très grand et très fort
Qu'il aille au Sud, qu'il aille au Nord
Il passe toujours par la ceinture